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Un habitat durable est un habitat pour toutes et tous!

  Mon, 30.09.2024 | Actualités, HabitatDurable Neuchâtel, Nouveautés, Thèmes | , ,

Un Habitat Durable, c’est un habitat pour toutes et tous, y compris les animaux, les plantes et tous les autres êtres vivants.

Lorsqu’on évoque l’«habitat», c’est d’abord notre habitat, à nous humains, qui vient à l’esprit. Pourtant, un habitat est nécessaire à tout être vivant et autant nous souhaitons le nôtre confortable, autant nous devrions nous soucier du confort de ceux de toutes les autres espèces qui peuplent la planète, car nous formons ensemble une communauté dont les interactions perceptibles ou imperceptibles servent à préserver un monde vivant et vivable. Or depuis le milieu du 20ème siècle environ, ces habitats ont été réduits tant en quantité qu’en qualité sous la pression du nôtre, qui, lui, s’est étendu sans réserve, afin de satisfaire nos besoins de logements, de mobilité, d’équipements, d’alimentation et j’en passe. Selon les données de la Confédération, la surface bâtie a augmenté de plus de 30% en Suisse depuis les années 1980 et les surfaces d’habitation ont progressé de plus de 60%, soit deux fois plus vite que la population. Selon l’Office fédéral de l’environnement, cette extension se fait au détriment de terres cultivées et de milieux écologiquement précieux, tels que les prairies naturelles et les vergers.

Cela s’est passé malgré une prise de conscience relativement précoce dans les pays industrialisés, puisque dès 1966 par exemple, la Suisse s’est dotée d’une loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage, qui évoquait déjà à son article 18 : «La disparition d’espèces animales et végétales indigènes doit être prévenue par le maintien d’un espace vital suffisamment étendu (biotopes), ainsi que par d’autres mesures appropriées.» Même la question des pesticides est déjà évoquée dans ce même article qui indique que : «Dans la lutte contre les ravageurs, notamment dans la lutte au moyen de substances toxiques, il faut éviter de mettre en danger des espèces animales et végétales dignes de protection.»

Cette prise de conscience bienvenue n’a malheureusement pas été suivie de suffisamment de mesures concrètes car, entre 1970 et 2018 au niveau mondial, 69% en moyenne des populations de la faune sauvage – poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles – ont disparu, selon l’Indice Planète vivante, outil de référence publié tous les deux ans (2022) par le WWF ; la destruction des habitats naturels, en particulier pour développer l’agriculture, en étant la cause principale, selon le rapport, suivi par la surexploitation et le braconnage.

Heureusement, depuis les années 2000, la prise de conscience de l’importance des habitats naturels, de leur qualité et de leur quantité, vit un relatif renouveau. Outre les efforts entamés dans l’agriculture pour améliorer la qualité et la quantité des milieux destinés à la faune et la flore sauvage – efforts qui doivent d’ailleurs être poursuivis particulièrement en matière de qualité – il apparaît que les espaces urbains peuvent abriter des habitats favorables à de nombreuses espèces et remplacer dans une mesure toutefois insuffisante leurs équivalents naturels disparus. En effet, les jardins, les parcs, les arbres, les murs de pierres sèches, les friches, les bosquets en bord de routes et de voies de chemin de fer, les plans d’eau ouverts, les toits plats végétalisés, constituent autant d’habitats dont de nombreuses espèces peuvent profiter. Réduire l’imperméabilisation des sols, les émissions lumineuses, l’utilisation de pesticides, l’entretien des jardins privés et des espaces publics permet de favoriser l’installation et le développement de nombreuses espèces animales et végétales.

L’auteur

Blaise Horisberger
Président d’HabitatDurable Neuchâtel

Cet article a paru pour la première fois dans Arcinfo le 30 août 2024.



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