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L’initiative pour la responsabilité environnementale offre l’opportunité de franchir une étape décisive pour la Suisse, notamment dans le secteur de l’habitat. En inscrivant un cadre politique clair et incitatif dans la Constitution, cette initiative appelle les autorités à intégrer des critères de durabilité ambitieux dans leurs actions et à prendre pleinement conscience de leur responsabilité face aux enjeux environnementaux et sociétaux d’aujourd’hui et de demain.

Cette initiative constitue un levier stratégique pour réorienter les politiques publiques en faveur d’une prise en compte accrue des défis écologiques actuels et futurs, et développer de nouveaux outils pour y parvenir. Elle encourage également les parties prenantes à entreprendre des actions proactives face aux risques tels que les canicules et les catastrophes naturelles, de plus en plus fréquentes, comme ce que nous avons vécu ces dernières années – inondations, glissements de terrain, éboulements de pierres, etc. Ces événements représentent un danger majeur sur nos milieux bâtis et notre mobilité, bien au-delà des zones montagneuses. Il ne s’agit pas seulement de réparer les dégâts, souvent à des coûts de plus en plus élevés pour la collectivité, ni de créer des fonds de compensation de plus en plus importants, mais bien d’investir dans des programmes qui répondent aux enjeux de durabilité pour mieux se prémunir face à ces situations plus que désagréable. Notre environnement bâti doit rendre service au climat, mais aussi à la biodiversité, aux cycles naturels de l’eau et à la protection des sols. Des exemples d’habitat inspirants existent, il s’agit désormais de les valoriser et de les généraliser.

Renforcer la durabilité dans la construction et la rénovation au sein de la constitution incitera nos politiques à mieux accompagner les propriétaires de biens immobiliers à prendre des décisions convenues. Ce nouveau cap permettra aussi de mieux soutenir les entreprises, particulièrement les petites et moyennes entreprises, œuvrant dans la construction déjà engagées dans des démarches de durabilité, et de motiver les autres à intégrer ces principes dans leurs modèles d’affaires actuels et futurs. L’acceptation de cette initiative encouragera la sobriété énergétique dans les projets de construction et de rénovation, en favorisant les low-tech tout en préservant le confort des habitant.e.s, et stimulera l’utilisation de matériaux de réemploi, biosourcés et en circuit court. Ces matériaux, souvent perçus comme secondaires, seront désormais considérés à leur juste valeur par rapport aux matériaux de construction conventionnels.

Aujourd’hui, il faut bien le reconnaître, de nombreuses entreprises engagées dans ces secteurs d’activité font face à d’importants défis pour atteindre leurs objectifs de rentabilité, car elles doivent effectuer un double effort pour concilier durabilité et compétitivité. Malheureusement, leur modèle d’affaire est parfois perçu comme risqué par les investisseurs en raison d’un manque de soutien politique. Une réorientation massive de l’économie de la construction vers ces filières décarbonées assurerait leur pérennité économique et leur développement.

Les critiques selon lesquelles l’initiative va trop loin témoignent d’une peur d’affronter la crise climatique de manière proactive et constructive. Il est aujourd’hui plus sage d’adopter une politique audacieuse, capable de répondre aux enjeux actuels et futurs, plutôt que de continuer à hésiter ou à ignorer les conséquences de l’inaction, dont les coûts sont inestimables.

Aborder l’habitat autrement dès maintenant permettra de s’approprier différemment la question du confort et du maintien d’un environnement sain et agréable. C’est ce que l’initiative préconise en nous incitant à donner un signal fort à nos politiques.

Ayons le courage d’aller de l’avant pour un monde considérant les enjeux concrets d’aujourd’hui pour un avenir meilleur.



  • Our home – child holding earth made of clay: ilona75/istock

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