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Heavy Labor

Comment bichonner nos jardins sans pesticides ?

Que ce soit pour désherber ou protéger nos plantes des parasites et maladies, des méthodes et des produits alternatifs peu ou pas toxiques peuvent remplacer produits phytosanitaires et biocides.

Désherbage

Il est utile de rappeler que, depuis 2001, l’usage d’herbicides est interdit en Suisse sur les surfaces minéralisées telles que chemins, sentiers, dallages et autres terrasses et toitures, ainsi que leurs abords. En 2020, cette interdiction a été étendue aux biocides utilisés contre les algues et les mousses. Cette interdiction répond au constat que le produit appliqué ne peut être absorbé que difficilement par le sol et qu’il est en grande partie lessivé et emporté jusqu’au cours d’eau ou au lac le plus proche. Pour le désherbage des plates-bandes et pelouses, les herbicides restent autorisés, mais il est recommandé d’en diminuer l’usage ou même d’y renoncer. Plusieurs alternatives sont à disposition. Préventivement, un géotextile peut être installé avant la pose d’un dallage ou d’un gravier. Le paillage des plates-bandes évite la croissance des adventices. Pour les éliminer une fois celles-ci présentes, il est conseillé de:

  • balayer régulièrement pour enlever préventivement l’humus et les graines,
  • arracher les mauvaises herbes avant la floraison afin d’éviter qu’elles disséminent leurs graines,
  • verser de l’eau bouillante sur les mauvaises herbes particulièrement tenaces.

Enfin, pour désherber les surfaces en gravier, la binette à lame oscillante se révèle très efficace.

L’Auteur

Blaise Horisberger
ancien collaborateur scientifique de l’Office fédéral de l’environnement

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 62

Beddington Zero Energy Development (BedZED)

Le réemploi, vers une économie circulaire de la construction

Il n’y a pas assez de ressources et bien trop de déchets ! Face à ce constat, une stratégie à développer est le réemploi des éléments de construction, qui permet de leur donner une nouvelle vie. Le but est d’exploiter les ressources de matériaux disponibles localement, de créer et de valoriser des savoir-faire locaux dans une optique d’économie circulaire de la construction. Mais qu’est-ce qui différencie le réemploi du recyclage ? Le réemploi conserve la forme ou la fonction d’un élément (une fenêtre reste une fenêtre ou devient un élément de cloison) tandis que le recyclage conserve la matière (une poutre en bois broyée devient un panneau de particules).

En Suisse, les déchets de chantier représentent près de deux tiers du volume de tous les déchets. La plupart des déchets de chantier sont triés, traités et recyclés. Le recyclage génère toutefois une consommation d’énergie importante pour le transport et la transformation des matériaux et engendre une perte de qualité.

À l’échelle planétaire, les ressources s’épuisent. Là encore, le secteur du bâtiment pèse lourd dans la balance : d’après la Commission européenne, la construction et l’exploitation des bâtiments dans l’Union européenne est responsable de près de la moitié de l’extraction de tous les matériaux.
En Suisse, le secteur du bâtiment représente 40 % de la demande en énergie et près de 25% des émissions de CO2. Pour réduire son impact écologique, le secteur doit rapidement évoluer et changer de paradigme. Les opportunités d’amélioration sont nombreuses.

Du bon sens

Souvent poussée par la nécessité et un bon sens aigu, la pratique du réemploi traverse l’histoire de l’humanité. Avant l’industrialisation, la plupart des matériaux de construction étaient d’origine locale et le réemploi était la règle par économie de moyens. L’acte de bâtir n’engendrait que très peu de déchets.

Économie circulaire de la construction

Notre économie actuelle, dite linéaire, est basée sur le modèle « Extraire – Fabriquer – Consommer – Jeter ». Contrairement à ce modèle, l’économie circulaire vise à maintenir en circulation les produits et matériaux le plus longtemps possible, en prolongeant leur durée de vie et d’utilisation. Ce fonctionnement en boucle permet de minimiser la quantité de déchets produite tout en préservant les ressources. On peut citer quelques principes, qui s’appliquent à l’industrie du bâtiment : réduire (l’utilisation de nouvelles matières premières ) , réutiliser ( les matériaux des bâtiments ) , recycler ( transformer la matière ) , relocaliser (privilégier les savoir-faire et les matériaux locaux).

Déconstruire plutôt que démolir

Avant de démolir, il faut en premier lieu favoriser les transformations. Si la démolition est inévitable, les possibilités de réemploi des matériaux doivent s’imposer comme une solution pour limiter les déchets. Pour cela, il faut revoir nos méthodes de démolition et entreprendre des déconstructions sélectives. La première étape est le diagnostic, afin de déterminer quels sont les éléments qui ont un potentiel de réemploi. Viennent ensuite : le démontage, le transport, le stockage, éventuellement la recoupe des éléments, et enfin leur mise en œuvre dans une nouvelle construction. Déconstruire a donc un coût relativement élevé et il faut aujourd’hui une réelle volonté de la part du maître de l’ouvrage pour y parvenir. Cet aspect doit aussi être intégré lors de la conception de bâtiments neufs, en favorisant des systèmes constructifs facilement démontables (fixations mécaniques plutôt que collage).

Les villes, des mines urbaines

Un changement de mentalité est nécessaire pour que le réemploi trouve sa place. Les villes doivent être considérées comme de véritables mines de matériaux à valoriser. Pour mieux connaître l’état des stocks de cette gigantesque ressource, une recherche est actuellement menée au laboratoire SXL de l’EPFL Fribourg, afin de créer une base de données.

Le réemploi d’éléments structurels à longue du- rée de vie recèle un grand potentiel. Les systèmes porteurs de type poteaux-poutres sont plus facilement démontables et réemployables. En prolongeant leur durée de vie pour un autre usage, l’énergie grise déjà embarquée dans l’élément est sauvegardée.

La structure en acier de l’écoquartier bedZED (Beddington Zero Energy Development) à Londres a par exemple été construite à partir de 95 % d’éléments récupérés localement dans des décharges ou auprès d’entreprises de démolition. Plus proche de chez nous, la surélévation de la Halle 118 à Winterthur de Baubüro In Situ réemploie plus de 80 % de matériaux.

Moins de ressources, moins d’énergie, mais plus de créativité

Pour les architectes d’aujourd’hui, il s’agit d’une nouvelle façon de travailler. Partir de la matière existante est une approche stimulante et créative. Cela exige de la souplesse et de l’acceptation d’une certaine part d’incertitude. La façade du musée maritime Kaap Skil aux Pays-Bas est un exemple où la patine du temps est visible : le bois est issu de pilots immergés, collectés lors de la remise en état de canaux.

Prémices d’une pratique à généraliser

Parce que la pratique est encore marginale, les difficultés sont nombreuses. Les normes en vigueur, souvent différentes entre le moment de la mise en œuvre du matériau et celui où il pourrait être réutilisé, ne facilitent pas la tâche.

Une demande plus importante de matériaux déjà usagés permettra de développer la filière et de faire baisser les coûts. Il existe plusieurs plateformes en ligne qui ont pour objectif de valoriser les matériaux de construction en leur donnant une seconde vie, comme par exemple salza.ch et materiuum.ch.

Des mesures incitatives doivent être mises en place. Un diagnostic du potentiel de réemploi pour- rait être systématiquement exigé avant démolition. De même, un pourcentage de matériaux réemployés devrait être encouragé lors de la construction d’ouvrages publics, dont le devoir d’exemplarité est im- portant. Il n’est pas exclu que le réemploi soit intégré dans les labels de construction durable, selon l’avis du Conseil fédéral de 2020 en réponse à une interpellation d’Adèle Thorens. Enfin, c’est par la sensibilisation et la réalisation d’ouvrages exemplaires que la pratique pourra se démocratiser davantage. Une exposition traitant de ce thème et élaborée par l’association Materiuum est à voir à la Rasude à Lausanne du 4 au 27 juin (https://labor-lausanne.ch/programme) .

Les auteures

Sarah Hottinger et Elodie Simon
Architectes chez etceterra
www.etceterra.ch

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 62

Télétravail : Quel remède contre le bruit ?

Travailler depuis chez soi ne devrait pas obliger à sacrifier la concentration et la productivité que l’on attend de nous. Mais entre les enfants qui jouent au petit train autour du bureau, l’aspirateur qui vrombit dans le couloir, le voisin qui pratique son saxophone, il est parfois difficile de ne pas perdre les nerfs …

Le passage de l’aspirateur et l’emploi du temps des enfants peuvent être négociés à la table du petit déjeuner. Mais que faire contre les bruits exaspérants qui proviennent du logement d’à côté ? Lorsque ses habitants restent sourds à toute tentative de conciliation, il n’y a qu’une solution : améliorer l’isolation phonique du mur de séparation.

L’acoustique de la pièce et la propagation des sons qui parviennent de l’extérieur sont deux choses différentes. Une acoustique agréable s’obtient en atténuant les sons produits à l’intérieur de la pièce, par exemple avec des tapis et des rideaux épais. Pour faire barrage au bruit qui traverse un mur ou un plafond, il faut surtout miser sur la masse. Plus le matériau est dense, mieux il absorbe mieux les sons.
Poser une couche supplémentaire sur votre paroi est une opération lourde et coûteuse : il vous faudra apposer une ossature revêtue depanneaux de construction de plâtre ou d’argile de 8 à 10 cm d’épaisseur. Le prix avoisine les 250 francs par mètre carré, selon la taille et l’accessibilité du mur ou du plafond.

Il est plus facile d’intervenir en premier lieu là où les parois sont perméables au bruit, c’est-à-dire à leurs jointures avec le sol, les murs, le plafond et les baies vitrées. Il s’y forme toujours de petites fissures. Bourrez les fentes et les interstices de matériau isolant à l’aide d’un tournevis ou un couteau. Pour un résultat plus esthétique, refermez-les avec du silicone. Le coût est modique et l’efficacité surprenante. Dans l’intervalle : Restez calme et si le bruit s’avère insupportable sachez, que le casque utilisé pour les visioconférences peut aussi faire office de protection auditive.

L'auteur

Hannes Heuberger

Hannes J. Heuberger
Conseiller HabitatDurable Plateau Suisse, BauBeratungen hjh, Wahlendorf

Serie télétravail

Lorsque le bureau s’installe à la maison, cela requiert souvent quelques aménagements de la part des salariés, mais aussi du voisinage et parfois des bailleurs. HabitatDurable passe en revue plusieurs aspects cruciaux du télétravail et donne des conseils pratiques pour améliorer le quotidien professionnel en mode confinement.

Mieux se concentrer grâce au feng shui

Déductions fiscales et télétravail

Télétravail : quel remède contre le bruit ?

Déductions fiscales et télétravail

Durant la crise sanitaire, beaucoup de gens ont fait du télétravail au lieu de se rendre à leur bureau. Ces jours-ci, bon nombre d’entre nous doivent s’atteler à leur déclaration d’impôts 2020. La question se pose de savoir si le télétravail a un effet sur la manière de la remplir, notamment en ce qui concerne les déductions en lien avec le travail. Est-il possible de déduire l’abonnement général alors que je n’ai pas fait tous les jours les trajets ? Puis-je déduire des frais pour une pièce utilisée comme bureau à domicile ?

Pour le dire d’emblée, la crise sanitaire n’aura que peu d’effets sur la manière de remplir sa déclaration d’impôts. Les frais d’un abonnement annuel pour se rendre à son travail peuvent être intégralement déduits, même si l’abonnement n’a été que partiellement utilisé. Il est aussi possible de déduire les frais d’un véhicule privé s’il a été utilisé entre mars et décembre pour se rendre à son travail dans le but d’éviter les transports publics. Les déductions restent cependant plafonnées à 3000 francs pour la Confédération et à 6’700 francs pour les cantons et les communes.

Les conditions pour déduire les frais supplémentaires concernant les repas pris à l’extérieur et autres frais d’acquisition du revenu restent en principe inchangées. Si l’employeur indemnise l’employé·e pour ses frais de télétravail, ce montant n’est pas imposable (jusqu’à 600 francs). Si une pièce de l’appartement n’a pas pu être utilisée comme prévu parce qu’elle a été transformée en bureau, ces frais peuvent également être déduits. On se basera sur la valeur locative de la pièce, calculée au prorata de tout le logement.

L’auteur

Rolf Fuhrer
Conseiller HabitatDurable Plateau Suisse, Expert fiscal diplomé, Assento KMU Treuhand AG

Serie télétravail

Lorsque le bureau s’installe à la maison, cela requiert souvent quelques aménagements de la part des salariés, mais aussi du voisinage et parfois des bailleurs. HabitatDurable passe en revue plusieurs aspects cruciaux du télétravail et donne des conseils pratiques pour améliorer le quotidien professionnel en mode confinement.

Mieux se concentrer grâce au feng shui

Déductions fiscales et télétravail

Télétravail : quel remède contre le bruit ?

Pour une cohabitation pacifique au sein de votre immeuble : comment gérer les locataires difficiles

Vous vous croyez philanthrope et fin connaisseur de la nature humaine ? Comme la plupart de mes clients, vous pensez être une personne tolérante et serviable, à l’écoute de ses semblables. Rien ne vous met pourtant à l’abri d’une erreur d’appréciation au moment de signer un bail. À votre insu, vous avez fait entrer le loup dans la bergerie. Croyant avoir affaire au bon docteur Jekyll, vous êtes maintenant forcé de traiter avec Mister Hyde. Voici une liste non exhaustive des problèmes auxquels vous expose ce type de personnage, assortie bien sûr de quelques conseils pour les prévenir ou vous en extraire.

Avant toute chose, ne laissez pas un locataire dif­ficile vous empoisonner l’existence et sachez reconnaître quand la situation est sans issue. Cela peut paraître logique, mais dans les faits, ce n’est pas toujours si simple. Si votre locataire vous cause des soucis en permanence, c’est signe qu’une ligne rouge a été franchie. Lorsqu’une ré­ siliation du bail devient inéluctable, il convient tout de même d’être attentif aux pièges à éviter.

1. Le locataire tracassier qui connaît toutes les chausse-trappes juridiques

Contestation du loyer initial: le loyer initial ne doit pas excéder de plus de 10 pour cent le loyer précédent, faute de quoi le locataire tracassier le contestera dans les trente jours. Il est cependant essentiel que vous disposiez des réserves finan­cières suffisantes. Après le départ d’un locataire, une de mes clientes a dû remplacer à ses frais une coûteuse robinetterie dont la durée normale d’utilisation était expirée. Le fait que le locataire soit à l’origine du dommage n’a pas été pris en compte puisque l’équipement était théorique­ ment arrivé en fin de vie. Les provisions de loyers doivent donc pouvoir couvrir les mesures visant à maintenir la valeur de la chose louée. Conclu­sion : un loyer équitable l’est pour les deux par­ties.

Réclamations pour cause de défaut de la chose louée : un état des lieux détaillé d’entrée et de sor­tie et une description contractuelle des menus travaux d’entretien incombant au locataire per­ mettent de couper l’herbe sous les pieds des éventuels râleurs. Confiez les réparations à des professionnels fiables et avertissez­ les que vous avez affaire à un locataire pinailleur. Attention lors de la remise de l’appartement : les défauts qui n’ont pas été signalés dans l’état des lieux doivent être communiqués au locataire par courrier recommandé dans les trois jours. Il en va de même s’il manque une signature sur l’état des lieux.

Consignation du loyer : le locataire a le droit de consigner son loyer jusqu’à réparation d’un dé­ faut. Il doit néanmoins respecter la procédure prévue à l’art. 259g, al. 1, CO, notamment l’obligation d’en aviser à temps le bailleur.

Adaptation du loyer : le locataire peut-­il exiger que son loyer soit adapté pour tenir compte de la baisse du taux de référence alors que vous avez renoncé pendant des années à toute augmenta­tion quand ce taux était en hausse ? Oui, la loi le permet. Il est cependant recommandé de bien vé­rifier le calcul que vous soumettra le locataire, car d’autres facteurs peuvent venir compenser la baisse invoquée. Dans un souci d’équité vis­-à-­vis de tous les locataires, je vous conseille de prendre les devants et de répercuter systématiquement ces fluctuations sur les loyers, à la hausse comme à la baisse.

Le piège des frais accessoires: de nombreux bailleurs ne savent pas qu’il convient d’indiquer dans le contrat tous les postes de charges entrant dans le calcul des frais accessoires. Si vous n’en avez mentionné que deux alors qu’il y en a dix, vous vous exposez à un refus de paiement du lo­cataire tatillon, voire à une demande de rembour­sement.

Vice de forme dans la résiliation : La résiliation doit s’effectuer par le biais de la formule officielle envoyée par courrier recommandé. C’est la date de réception et non le cachet de la poste qui est déterminante pour le respect du délai de résiliation, une lettre recommandée étant réputée par­ venue à son destinataire au plus tard sept jours après l’envoi. Lorsqu’il s’agit d’un logement fami­lial, il est impératif d’adresser la lettre de résiliation également au ou à la partenaire. Il se peut que vous ignoriez tout de cette personne. Dans ce cas, libeller le courrier au nom de Monsieur et Ma­ dame ne coûte rien, cela peut tout au plus prêter à sourire si cette moitié n’existe pas. Les vices de forme invalident la résiliation !

Protection contre la résiliation: Presque tout accord ( même extrajudiciaire ) conclu avec le locataire protège celui­ci contre la résiliation pour une durée de trois ans. Il est arrivé qu’un locataire lance chaque année une procédure contre son bailleur et obtienne de manière réitérée une transaction de l’autorité de conciliation le mettant à l’abri d’une résiliation. Dans ces cas, prenez conseil auprès d’un juriste.

Tant qu’une procédure est en cours, et celle­-ci peut bien s’étendre jusqu’à dix­-huit mois, le loca­taire n’est pas tenu de libérer la chose louée. On s’en prémunira en contractant un bail à durée dé­ terminée.

2. Le locataire acariâtre qui énerve les voisins par son intolérance et son refus du moindre compromis

Le locataire a un devoir de diligence envers les autres voisins. Il ne peut pas faire grief du bruit causé par les enfants (à moins d’un défaut de construction en matière d’isolation phonique ) . Organisez un entretien avec les locataires en conflit ou confiez cette tâche à votre régie immo­bilière ou une instance de médiation. Le cas échéant, adressez un avertissement écrit et précisez le règlement de l’immeuble. Avant que les mauvais comportements aient fait fuir les autres locataires, envisagez une séparation motivée par la sauvegarde de vos intérêts légitimes.

3. « Après moi le déluge » : le locataire qui ne prend aucun soin de la chose louée

Le devoir de diligence va de pair avec une responsabilité pour les dommages causés. Il est donc impératif que le locataire possède une assurance responsabilité civile et ait versé une caution suffisante pour vous dédommager à son départ (te­ nez compte cependant de la problématique de la durée de vie évoquée au point 1).

Les services d’HabitatDurable

Heureusement que la majorité des relations de bail sont harmo­nieuses et ne posent pas problème. HabitatDurable tient à disposi­tion de ses membres quantité de contrats et formulaires qui peuvent être téléchargés gratuitement sur le site web. Nos avocats peuvent aussi être consultés et un conseil jusqu’à un quart d’heure est gratuit.

L'auteure

Nirmala Maya Dias

Nirmala Dias

médiatrice au service conseil d’HabitatDurable Suisse

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 60

Delivery Men Unloading Boxes On Street

Droit du bail : Expulsion de locataires

En tant que propriétaire, quels aspects dois-je prendre en compte lors de l’ éxpulsion des locataires ?

Lors d’une résiliation de bail, il peut malheureusement arriver que le locataire reste dans le logement et refuse de le quitter. Si tel est le cas, le bailleur doit passer par la voie judiciaire et demander une expulsion. Le bailleur ne peut en aucun cas mettre à la porte lui-même le locataire ni changer lui-même la serrure, sinon il s’expose à des poursuites.

Les auteurs

Markus Gysi

Markus Gysi
Avocat et notaire

Anna Pulfer
Avocate

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 61

Télétravail : mieux se concentrer grâce au feng shui

Travailler depuis chez soi exige une certaine dose de planification. Il est recommandé de bien séparer la zone dévolue à l’activité professionnelle et le reste du logement. Certes, tout le monde ne dispose pas d’une pièce à part, mais il est possible de délimiter un coin « bureau » même dans un très petit espace.

Un environnement ordonné est l’un des principes cardinaux du feng shui. Plus facile à dire qu’à faire lorsqu’on est en plein travail ! Prenez régulièrement des pauses durant lesquelles vous remettrez en place tout ce dont vous n’avez pas besoin dans l’instant. À la fin de la journée, faites table nette afin de libérer votre esprit et de repartir sur un bon pied le lendemain. La vue d’un bureau encombré peut générer des tensions, alors qu’une surface dégagée confère un sentiment de légèreté et aide à prendre de la distance. Éloignez les objets personnels de votre plan de travail, ils brouillent les frontières entre le privé et le professionnel.

Dans l’idéal, la position de votre bureau devrait vous permettre de voir à la fois la porte de la pièce et une fenêtre. Si ce n’est pas possible, veillez à vous placer dos au mur. Une chaise pourvue d’un haut dossier aura peu ou prou le même effet. Si vous connaissez la direction qui vous est propice, orientez votre regard dans ce sens. Dans tous les cas, il faut éviter que le champ de vision soit centré sur le logement, car le mental risque alors d’être capturé par des préoccupations familiales.

L’auteure

Karin Weissenberger

Karin Weissenberger
Co-présidente HabitatDurable Zurich, Conseillère HabitatDurable Suisse, Karin Weissenberger Immobilien

Serie télétravail

Lorsque le bureau s’installe à la maison, cela requiert souvent quelques aménagements de la part des salariés, mais aussi du voisinage et parfois des bailleurs. HabitatDurable passe en revue plusieurs aspects cruciaux du télétravail et donne des conseils pratiques pour améliorer le quotidien professionnel en mode confinement.

Mieux se concentrer grâce au feng shui

Déductions fiscales et télétravail

Télétravail : quel remède contre le bruit ?

Heavy Labor

Se construire un chez-soi, pour le meilleur et pour le pire

La métaphore vaut ce qu’elle vaut, mais elle est en tous les cas éloquente pour qui pratique le droit des constructions au quotidien devant les tribunaux: la construction d’un logement est un peu comme une histoire d’amour, avec ses hauts et ses bas, ses moments forts, son lot d’émotions et de désillusions et parfois ses fins déchirantes.

Le droit suisse de la construction n’est pas connu pour offrir une protection très efficace aux particuliers maîtres de l’ouvrage, bien au contraire. À la différence par exemple du droit du bail ou du droit du travail, où la réglementation reconnaît l’existence d’une partie dite « faible» au contrat (le travailleur et le locataire), le fondement de la relation demeure la liberté contractuelle. Il n’existe que très peu de dispositions impératives du code des obligations offrant des garanties au maître de l’ouvrage. Nul besoin d’être juriste pour comprendre qu’une telle configuration favorise grandement la partie expérimentée (architecte, entrepreneur, etc.), au détriment souvent du maître de l’ouvrage

L’Auteur

Raphaël Mahaim
Avocat, Conseiller pour HabitatDurable

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 59

Heavy Labor

SEBASOL – Le solaire thermique à portée de main

Lorsqu’il s’agit d’éviter le saccage de notre milieu proche ou lointain, tout en étant plus souverain et bienveillant, le bon sens et la simplicité sont souvent les meilleurs atouts.

Dans ce cadre, le solaire thermique (TH) mérite plus d’attention, notamment en ce qui concerne le chauffage. Un créneau couvert par l’association Sebasol, qui, depuis plus de 20 ans, a chapeauté près de 1100 réalisations, dont la moitié en auto-construction. Sebasol n’a pas de but commercial et est portée par des bénévoles.

Le TH ne vous asservit pas à des réseaux par des abonnements et contrairement à la pompe à chaleur (PAC), il évite de consommer d’énormes quantités d’électricité pour produire de la chaleur.

Avec Sebasol, une installation de 18 m² clef-en-main coûte CHF 25’000.– à 30’000.– TTC (montant divisé par deux ou trois en auto-construction), y compris 2’000l de stock nécessaire à l’eau chaude sanitaire (ECS) et le chauffage du bâtiment; sans compter les subventions qui varient de CHF 4’300.– à CHF 17’700.– selon les cantons. Pour une maison individuelle, en classe énergétique B, qui correspond aux constructions actuelles, on peut couvrir 50 à 70% de l’ECS et du chauffage. En classe A, c’est 80 – 95% avec 9 m² de capteurs et 1’000l de stock suivant les régions.

Et au creux de l’hiver ? Il est possible de pallier un éventuel manque de soleil prolongé par un poêle hydraulique moderne dans le salon. Pour une famille de quatre personnes, un stère de bois par année est suffisant et c’est bien moins que le quota de 0.4 stère par personne et par an de bois de feu exploitable en Suisse. On lie alors efficience, simplicité, convivialité et beauté. Et cerise sur le gâteau: le prix est globalement bien plus faible que celui d’une chaudière ou d’une PAC!

Les Auteurs

Jérôme Bouglé, Jean Marschall, Pascal Cretton. Sebasol

sebasol.ch

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 59

Eigenmietwert

Le taux hypothécaire théorique, un frein aux assainissements énergétiques

Le taux d’assainissement énergétique des immeubles en Suisse stagne à 1 % par année et les programmes d’information et de subventions semblent peiner à atteindre leur objectif. Il est temps d’identifier les freins aux assainissements. Ces derniers permettent de sauvegarder les ressources de la planète en diminuant la consommation énergétique. Rappelons qu’en Suisse, le parc immobilier, entre construction et exploitation, est responsable de la moitié de la consommation énergétique.

Une expérience récente, relatée ci-dessous, indique que l’un des freins pourrait bien résider dans les critères de financement hypothécaire actuellement appliqués. Dans le cadre d’un assainissement énergétique, le financement requiert habituellement une réévaluation du dossier hypothécaire du propriétaire et, en conséquence, l’application des nouvelles directives. Dans ce contexte, il est apparu que l’adaptation des directives aux conditions du marché s’est restreinte à un durcissement de certains critères. Or, un autre critère, le taux d’intérêt hypothécaire théorique, est, lui, resté inchangé (à 5%) depuis plus de trente ans alors que, dans le même temps, le taux pour une hypothèque variable a été divisé par 2 et les taux effectifs moyens, représentés par le taux hypothécaire de référence pour les loyers, a été divisé par 4, voire 5. Ceci n’est pas sans conséquence et peut représenter, lors d’un assainissement énergétique, des montants supplémentaires de fonds propres nécessaires dont ne disposent pas forcément les petits propriétaires.

L'auteur

Alex Hürlimann

Alex Hürlimann
Membre du Comité HabitatDurable Suisse Romande

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 59

Formulaires officiels

Des formulaires officiels doivent être utilisés dans plusieurs cas de figure.

En cas de résiliation, le bailleur doit utiliser un formulaire cantonal officiel. Si l’objet loué est un logement familial, la résiliation doit être envoyée séparément aux deux époux/partenaires enregistrés. Il est conseillé d’expédier la lettre de résiliation en recommandé.

En cas de hausse de loyer ou de nouvelles prétentions, il faut aussi utiliser un formulaire spécial. Les baisses de loyer, p.ex. en cas de baisse du taux de référence, peuvent être communiquées sans forme particulière, mais uniquement si cette baisse ne fait pas l’objet d’une compensation avec d’autres frais (renchérissement, frais accessoires…).

Toilettes sèches – jetez-vous à l’eau !

Voici maintenant quinze ans que les toilettes sèches équipent festivals, buvettes, chalets d’alpages… Des dizaines de milliers de personnes sont ainsi sensibilisées à l’existence d’autres pratiques d’assainissement. Nul besoin de refaire ici l’apologie d’un système alternatif au tout-à-l’égout dont on connaît les limites et les dégâts infligés à notre plus précieuse ressource : l’eau, notre or bleu. En Suisse, chaque habitant utilise en moyenne par année 16’400 litres d’eau aux toilettes.

S’il est assez aisé de poser des écotoilettes* dans un milieu rustique, qu’en est-il de l’installation de toilettes sèches dans l’habitat permanent ?

Comment démarrer et quels conseils suivre pour une transition sereine vers un assainissement écologique de nos déjections ? Ces quelques lignes ont pour but de vous aider à apprivoiser cette nouveauté, vous décomplexer face à ce sujet et vous encourager à vous lancer.

L'Autrice

Emmanuelle Bigot
biocapi.ch

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 58

Fin du contrat-cadre romand

Le contrat-cadre romand de baux à loyer est une convention par laquelle des associations de bailleurs et de locataires établissent en commun des dispositions-type applicables au bail à loyer.

Le contrat-cadre romand est entré en vigueur en 1999 après une longue période de négociation entre les associations de bailleurs et de locataires. Suite au non-renouvellement de la force obligatoire du contrat-cadre romand, ce dernier n’est plus automatiquement applicable après le 30 juin 2020 dans les cantons de Genève, Vaud, Fribourg, Neuchâtel, Jura et les sept districts francophones du canton du Valais.

L’Auteur

Joël Desaules
Joël Desaules
Avocat & président d’HabitatDurable Neuchâtel

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 58

La société du prêt-à-jeter

« Loin des yeux, loin du coeur » : en Suisse, Monsieur et Madame Tout-le-monde produisent chaque année près de 6 millions de tonnes d’ordures. C’est presque 11,5 tonnes par minute. Le temps est venu de révolutionner ses habitudes.

Comparons deux courbes statistiques qui n’ont à première vue aucun rapport : l’évolution du produit intérieur brut et l’augmentation du volume d’ordures ménagères depuis 1990. Une chose saute aux yeux : les deux courbes sont pratiquement identiques. En 2009, alors que la croissance marquait un temps d’arrêt en raison de la crise financière, la quantité d’ordures ménagères diminuait temporairement dans les mêmes proportions.

Plus notre niveau de vie augmente, plus nos poubelles débordent. Avec une moyenne annuelle de 716 kg de déchets par habitant, la Suisse est l’un des pays où l’on jette le plus. Elle recycle certes beaucoup : 53 % du volume total des ordures ménagères, c’est-à-dire deux fois plus qu’à la fin des années 1980.

Selon l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), ce taux de recyclage doit beaucoup à la taxe sur les sacs poubelle introduite dès les années 1990 : « Il est devenu financièrement intéressant de trier ses déchets ; dans le même temps, les points de collecte se sont multipliés ». L’OFEV ne minimise pas ces progrès, mais met en garde : « l’essor du recyclage ne doit pas nous leurrer : la solution la moins énergivore et la moins consommatrice de ressources reste de ne pas produire de déchets ».

Cet impératif, nous sommes encore bien loin de l’avoir inscrit dans notre quotidien. Un taux de recyclage de 53 % implique tout de même que 47 % des ordures ménagères finissent incinérées. C’est tous les jours un kilo de déchet par personne qu’on glisse sous l’évier dans la poubelle munie du sac réglementaire, déposé une ou deux fois par semaine au bas de l’immeuble, pour produire en bout de course, grâce à la « revalorisation thermique », comme on dit dans le jargon de la branche, du chauffage à distance et de l’électricité.

Objectif zéro déchet

Pour beaucoup, cette solution n’est pas la panacée. Les adeptes du « Zéro déchet » (Zero Waste en anglais) sont toujours plus nombreux à tenter de réduire leurs déchets au minimum. C’est le cas de Martina Fischli : « Dans notre ménage de deux personnes, nous remplissons à peine un sac poubelle de 17 litres tous les deux mois, contre un de 35 litres chaque semaine il y a quatre ans ». Cette passionnée de cuisine a pris goût à une autre manière de consommer. Elle n’en pouvait plus de voir les emballages en plastique pléthoriques sur les rayons du supermarché. « Il fallait dire stop. J’ai décidé de ne plus acheter d’aliments préemballés chaque fois que c’est possible ».

La philosophie « Zéro Déchet » ne se cantonne pas à la poubelle. Le mouvement préconise une utilisation responsable des ressources telles que l’eau, l’électricité ou le temps de travail. Il mise aussi sur la sensibilisation.

Pour Martina Fischli, les nouvelles habitudes ne sont nullement synonymes de privation. « J’ai toujours quelques sacs en tissu avec moi, ils sont légers et prennent peu de place. Je peux m’en servir pour de nombreux aliments, tous les fruits et les légumes, les céréales et les biscuits. Je me fournis volontiers directement à la ferme et au marché, on y trouve un très vaste choix de produits non emballés ».

Le site Internet ZeroWaste Switzerland prodigue généreusement ses conseils pour acheter sans générer de déchets. Outre les légumes et les fruits en vrac, la viande, le poisson et le fromage se vendent aussi à la coupe. Cela permet de choisir uniquement la quantité souhaitée en fonction des repas prévus. Pour le transport, les clients apportent leurs propres récipients. Mais succomber à une tablette de chocolat enveloppée de papier et d’aluminium n’est pas un péché : ces deux matériaux peuvent être recyclés et ne sont donc pas incompatibles avec le concept zéro déchet. Enfin, ceux qui s’énervent devant les légumes bio enveloppés dans du plastique sur les étals des grandes surfaces peuvent se diriger vers les épiceries bio et les stands du marché. « C’est comme n’importe quel hobby : plus on le pratique, meilleur on devient », nous dit encore Martina Fischli. Elle reconnaît cependant les limites de l’exercice : « lorsque je fais du sport, je ne peux pas toujours me passer de lentilles de contact jetables ».

Repenser l’économie pour éviter de produire des déchets

En Suisse, le mouvement « Zéro Déchet » est encore modeste. L’association du même nom a vu le jour il y a cinq ans et compte aujourd’hui près de 1000 membres. Pourtant, même si elle continue à faire beaucoup d’émules, d’autres moyens sont indispensables pour faire diminuer la montagne de déchets. L’idéal est d’agir à la source. Un bon déchet est un déchet qui n’a jamais existé.

Pour ce faire, il faut opérer une révolution dans les cerveaux qui pilotent notre économie productrice de biens de consommation. Son but premier, l’accroissement du chiffre d’affaires et de la productivité, n’est pas porteur d’avenir. C’est la conviction d’Esther Hilber, cheffe de projet Déchets et Ressources auprès de la fondation Pusch. « Au vu du gigantesque gaspillage de ressources, de la rareté croissante de celles-ci, des destructions que l’être humain inflige à son environnement, il devient évident que nous ne pouvons plus continuer comme ça. L’alternative, c’est l’économie circulaire. Ce modèle économique vise à prolonger et à refermer autant que possible le cycle de vie des biens ou de leurs composantes. Cela commence dès la conception du produit, qui exige une réflexion sur sa composition. Les produits finis doivent pouvoir être réparés et leurs pièces remplacées ou recyclées. »

Ce modèle n’a rien de nouveau. L’agriculture traditionnelle procède exactement de la sorte. Les initiatives novatrices se multiplient, mais la volonté politique ne suit pas, déplore Esther Hilber. « Il faut du courage et de la clairvoyance pour transformer une économie apparemment fonctionnelle. Tout le monde ne possède pas cette vision à long terme. Alors que l’avenir nous force à une utilisation plus efficiente des ressources qui se raréfient. »

La société du tout jetable a de beaux jours devant elle

La voie est ardue. Nous continuons, bon an mal an, à produire une marée de déchets. La moindre des choses est de les collecter dans les règles de l’art et de les revaloriser autant que possible.

Les recettes proposées s’attaquent au problème de différentes manières : nous savons éliminer correctement les ordures et récupérer l’énergie dégagée sous forme d’électricité ou de chaleur. Mais un changement de paradigme sera nécessaire pour faire face au pic des déchets prévu pour 2050 dans les pays de l’OCDE, et sans doute dans un siècle à l’échelle du monde.

Cet océan de détritus est le revers de notre confort. Qu’une imprimante neuve coûte moins cher que ses cartouches de rechange est d’une absurdité sans nom. La taxe sur le recyclage comprise dans le prix d’achat peut sembler une bonne idée, alors qu’en réalité, elle favorise les comportements irréfléchis. Elle ne freine en rien la mécanique de l’obsolescence : alors que nos grands-parents se servaient du même appareil téléphonique pendant des décennies, nous changeons de smartphone au bout de quelques années.

Durant notre existence, nous produisons quelque 60 tonnes de déchets ménagers. Si le monde entier consommait la même quantité de ressources que la Suisse, il nous faudrait trois planètes. Voilà qui donne sérieusement à réfléchir.

L'auteur

Andreas Käsermann

Andreas Käsermann
Responsable d'information et des médias d'HabitatDurable

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 57

Autovoltaic – construisez votre installation solaire vous-même !

La Coopérative pour la transition énergétique du canton de Berne a été fondée en 2015. Grâce à elle, plus de 350 installations photovoltaïques en autoconstruction ont vu le jour. Voici comment cela fonctionne.
La personne intéressée devient membre de la coopérative. Un·e spécialiste de la coopérative planifie l’installation photovoltaïque avec elle. Un groupe de membres de la coopérative, dont la personne intéressée, procède au montage de l’installation en suivant les instructions du/de la spécialiste. La coopérative procure le matériel et des entreprises locales fournissent les travaux ne pouvant être faits en autoconstruction, par exemple l’installation des échafaudages et les travaux électriques.

L'Auteur

Diego Fischer
Autovoltaic Neuchâtel

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 57

La maison qui vit du soleil et de la pluie

Écologique de la cave au grenier, cette maison individuelle construite en matériaux renouvelables de la région, complètement autosuffisante en énergie pourra — à la fin de sa vie — être compostée !

À la voir posée dans la verdure de Villarepos (FR), elle n’a rien de révolutionnaire : un cube enveloppé de bois et composé de matériaux utilisés depuis l’Antiquité : paille, argile et chaux. Le béton, la colle et le métal ont été sciemment évités. Cependant, le confort correspond bien aux standards actuels ! Les seuls compromis qui ont été faits à l’industrie du pétrole se trouvent sur le toit et dans la salle de bain avec l’utilisation d’un peu de caoutchouc et de silicone. Tout le reste est renouvelable et vient de près de chez nous : le bois est indigène, la paille bio vient du Val-de-Ruz (NE) et la pierre naturelle du Jura.

Mais ce n’est de loin pas tout : cette maison individuelle avec un studio destiné à la location n’a besoin que de soleil et de pluie ! Elle n’est pas reliée au réseau électrique. L’électricité est produite par les 31m2 de panneaux photovoltaïques situés sur le toit, puis stockée à la cave dans des accumulateurs lithium-ferphosphate dont la capacité de 21,6 kW permet de survivre cinq jours entiers sans soleil.

L’eau utilisée pour boire, faire la cuisine et se laver vient du ciel. L’eau de pluie est en effet récoltée dans une citerne de 10 000 litres enterrée du côté nord, devant la maison. Deux filtres au charbon actif nettoient l’eau avant qu’elle n’entre dans le système domestique. À la cuisine, l’eau destinée à la boisson est purifiée par un filtre à osmose inverse. Sur le toit, 8,5 m2 de panneaux solaires thermiques chauffent l’eau qui est ensuite stockée à la cave dans un accumulateur à couches multiples, appelé Oscar. Le fonctionnement de cet accumulateur pour l’eau chaude et le chauffage repose sur le principe que les couches d’eau de températures différentes ne se mélangent pas. Suivant l’utilisation et la température nécessaires, une pompe prend l’eau dans l’une des 6 couches. L’eau la plus chaude est située dans la couche supérieure et provient directement des panneaux thermiques et du poêle. C’est uniquement pour des raisons de sécurité que la maison est reliée au réseau d’eau communal afin de garantir un approvisionnement en cas de sécheresse persistante.

Si le rayonnement solaire n’est pas suffisant pour assurer une température agréable dans les pièces, il est complété par les surplus d’énergie produits par l’installation photovoltaïque ou par la chaleur diffusée par le poêle en pisé. Les deux étages de la maison sont chauffés avec ce poêle à bois, combiné à un conduit de cheminée un peu particulier et quatre éléments de parois chauffants. L’installation photovoltaïque interagit avec le système de chauffage pour optimiser automatiquement les conditions. Tous deux peuvent être contrôlés et gérés à distance par internet.

La maison à ossature en bois est isolée avec de la paille et repose sur des fondations en pierres naturelles du Jura. À l’intérieur de la maison, on trouve deux murs en argile compactée qui servent à accumuler de la masse et ramènent le poids de cette structure légère à 70 tonnes sur la dalle servant de plafond à la cave. Au premier étage se situe le studio orienté au sud-est, d’une surface d’env. 42 m2 avec sa propre cuisine agencée et sa propre salle de bain. Le 2e étage forme le coeur de la maison avec une grande pièce à vivre rassemblant le séjour, le coin à manger et la cuisine. La grande pièce a une surface de 60 m2. En comparaison, toutes les autres pièces sont relativement petites : au rez-de-chaussée, les chambres mesurent 13 m2 et les salles de bain 3.6 m2, et au premier étage, la chambre à coucher fait 15 m2 et la salle de bain 7 m2. Le poêle en argile attire le regard : c’est un élément important du chauffage pendant l’entre-saison. Il est construit d’un seul tenant, sans joints ni armatures.

L’équipement de la cuisine respecte des directives écologiques strictes : les meubles ont été assemblés à la main sans colle, sans chimie, sans métal, sans peinture et construits avec du bois local. Un menuisier de la région a su concrétiser les principes de durabilité chers aux maîtres d’ouvrage.

Derrière les murs en argile compactée, on trouve, comme dans un cocon, une salle de bain et une chambre à coucher. Le crépi de finition à la chaux sur un enduit de fond en argile donne une atmosphère agréable à la salle de bain. Les parois de la douche sont recouvertes d’un crépi de chaux marocain, à la fois ouvert à
la diffusion (perméable à la vapeur) et hydrofuge. Cet enduit traditionnel très ancien, appelé tadelakt, est très serré et contient des savons naturels qui le rendent étanche à l’eau.

La maison est orientée au sud afin de profiter au maximum de l’énergie solaire passive. Les fenêtres de la façade sud vont jusqu’au sol et sont munies de double vitrages pour laisser entrer le plus de chaleur possible en hiver. La température peut ainsi grimper jusqu’à 27 °C pendant les jours froids d’hiver ! Quant à la façade nord, les fenêtres y sont petites et munies d’un vitrage triple afin de garder le plus de chaleur à l’intérieur de la maison. Au nord, on trouve la salle de bain et la chambre à coucher. Le studio reçoit de la lumière par deux fenêtres orientées à l’est et une fenêtre orientée au sud.

Le jardin aussi est conçu selon des principes écologiques. C’est un jardin naturel qui ne sera habité que par des plantes indigènes : herbes aromatiques, fleurs sauvages et arbres fruitiers de grande qualité pour les animaux, les insectes et bien sûr les habitants de la maison. Comme dans la nature, la maison a aussi son cycle de vie : à la fin, elle retournera à la terre mère sans laisser de déchets polluants.

L’autrice

Sibylle Kamber
Maître d’ouvrage

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 56

Pour plus d’infos : sunpower-on.ch

Vérifier les loyers et les baisser si nécessaire

L’Office fédéral du logement a abaissé au début du mois de mars le taux de référence à 1,25 %. HabitatDurable recommande à tous les bailleurs et bailleresses de vérifier les loyers et de les adapter le cas échéant. Toutes les situations ne donnent pas lieu à une baisse, estime Joël Desaules, avocat et conseiller HabitatDurable en matière de bail.

HabitatDurable (HD) : Joël Desaules, pour quelle raison le taux de référence a-t-il à nouveau atteint une baisse record ?

Principalement parce que les taux hypothécaires continuent de baisser. L’Office du logement calcule tous les trois mois le taux moyen des instituts hypothécaires. Le résultat est arrondi au quart de pourcent le plus proche ce qui donne le taux de référence.

HabitatDurable conseille de vérifier les loyers après cette nouvelle baisse. Dans quels cas une baisse de loyer est-elle indiqué ?

Les locataires n’ont pas droit à une baisse de loyer si le loyer couvre uniquement les coûts ou si une réserve correspondante a été stipulée à la conclusion du contrat.

Selon le Tribunal fédéral, le rendement net d’un logement ne peut pas excéder le taux de référence de plus un demi pourcent, donc actuellement 1,75 %.

Ce qui est déterminant pour une éventuelle adaptation du loyer est la différence entre le taux de référence valable lors de la conclusion du bail, respectivement lors de la dernière adaptation du loyer et le taux de référence (actuellement 1,25 %). La manière dont le logement a été financé n’est pas déterminante. Le propriétaire ne peut donc pas arguer que le taux hypothécaire de son emprunt est plus élevé que le taux de référence ou que la proportion entre fonds propres et hypothèque lui est défavorable.

Qu’en est-il si les premières vérifications montrent que le loyer doit être baissé ?

La baisse que les locataires peuvent faire valoir peut-être compensée par la prise en compte de 40 % du renchérissement cumulé (augmentation de l’indice des prix à la consommation depuis la conclusion du bail ou la dernière adaptation), par les hausses générales des coûts et par les investissements et rénovations mis en oeuvre depuis la dernière adaptation du loyer. Le enchérissement est actuellement négligeable, les hausses générales des coûts et les investissement et rénovations doivent être examinés de cas en cas. Le service conseil d’HabitatDurable est à disposition pour faire cette vérification.

« La manière dont le logement est financé n’est pas déterminante. »

La demande de baisse de loyer ne prend pas effet immédiatement ou rétroactivement. Elle ne peut intervenir qu’au prochain terme de résiliation prévu dans le contrat. Le prochain terme est souvent fixé à trois mois.

Qu’en est-il si le propriétaire ne vérifie pas le loyer de plein gré ?

La loi ne dit pas qui doit entreprendre la démarche. Les locataires peuvent demander aux bailleurs et bailleresses de faire la vérification. Si ces derniers refusent, les locataires peuvent saisir l’autorité de conciliation, procédure qui est gratuite.

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 56

Taux d’intérêt de référence

Les loyers sont fixés depuis 2008 dans l’ensemble de la Suisse
sur la base du taux de référence unique publié quatre fois par nnée par l’Office fédéral du logement. La dernière adaptation (de 1,75 à 1,5 %) remonte au 1er juin 2017.

Trouvez plus d’informations et des calculs pratiques dans notre notice « Taux de référence » sur notre site : habitatdurable.ch/tauxdereference

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Le taux d’intérêt de référence s’élève à 1.25%.

La prochaine communication aura lieu par l’Office fédéral du logement le 1er juin 2023.

Informations

Aidez les martinets noirs !

Il y a une petite dizaine d’années, ici même, nous rompions une lance en faveur de la protection de cet oiseau fascinant qu’est le martinet noir, décor sonore estival de nos cités.

La disparition inéluctable des fissures et des défauts de toiture ou de ferblanterie lors des rénovations a entraîné la perte d’un grand nombre de sites de nidification, le souci légitime d’améliorer l’isolation de nos anciens bâtiments conduisant aussi à la fermeture d’accès possibles à des cavités.

Depuis 2004, le Cercle ornithologique de La Chaux-de-Fonds, devenu Cercle naturaliste des Montagnes neuchâteloises, s’active pour encourager la pose de nichoirs dans notre région, comme le font aussi les membres du Centre d’étude et de protection des oiseaux de Bienne et environs (CEPOB), de la Fauvette (Les Breuleux et Franches-Montagnes), prenant comme exemple ce qui a été fait dès le début des années 1970 dans la région de Malleray, Sonceboz puis Glovelier. Ce sont ainsi des milliers de nichoirs qui ont été construits et posés entre Boncourt et Le Locle, Cortaillod et Moutier …

L’auteur

Marcel S. Jacquat
Biologiste et spécialiste du martinet

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 56

Le taux de référence baisse à 1.25% – HabitatDurable recommande aux bailleurs et bailleresses de vérifier les loyers

L’Office fédéral du logement abaisse aujourd’hui le taux de référence à 1.25%. HabitatDurable recommande à tous les bailleurs et bailleresses de vérifier les loyers et de les adapter le cas échéant. Toutes les situations ne donnent pas lieu à une baisse.

HabitatDurable s’engage pour des relations équitables en matière de bail et de voisinage, rappelle sa directrice, Kathy Steiner : « Nous invitons les bailleurs et les bailleresses à vérifier les baux et, le cas échéant, à les adapter aux nouvelles conditions. » Le mode de financement de l’objet loué, le montant de l’hypothèque et les intérêts hypothécaires ne sont pas déterminants. Seul doit être pris en compte le taux de référence valable à l’entrée en vigueur du bail ou lors de la dernière adaptation.

La partie bailleresse doit en principe vérifier individuellement chaque loyer » ajoute Joël Desaules, avocat-conseil d’HabitatDurable. « Une baisse n’interviendra pas dans tous les cas. » La baisse que les locataires peuvent faire valoir peut être compensée par :

  • 40% du renchérissement cumulé
  • Les hausses générales des coûts (en principe un forfait de 0,25 à 0,75 pourcent par année, variable selon la pratique régionale des autorités de conciliation)
  • Les coûts des investissements et rénovations mis en œuvre depuis la dernière adaptation du loyer

Les loyers sont fixés depuis 2008 dans l’ensemble de la Suisse sur la base d’un taux de référence unique publié quatre fois par année par l’Office fédéral du logement. La dernière adaptation (de 1.75 à 1.5%) remonte au 1er juin 2017.

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Le taux d’intérêt de référence s’élève à 1.25%.

La prochaine communication aura lieu par l’Office fédéral du logement le 1er juin 2023.

Informations

Favorisez les abeilles sauvages dans votre jardin

L’abeille domestique qui produit du miel (Apis mellifera) ne représente que 0,06 % des abeilles en Suisse. Les abeilles sauvages sont bien plus nombreuses et elles sont aussi meilleures pollinisatrices que notre Maya. Ces insectes utiles, voire indispensables, voient leur habitat et leur nourriture disparaître progressivement. Les jardiniers peuvent contribuer à inverser la tendance.

Les abeilles sauvages ne font pas de miel, ne piquent quasiment pas, et chaque femelle construit son nid avec plusieurs loges, appelées cellules d’élevage. Le plus souvent elle ne procrée qu’une fois par an et ne voit pas sa progéniture.

Ces abeilles participent majoritairement à la pollinisation des plantes sauvages et cultivées, alors que les abeilles domestiques n’entrent que pour 15 % dans cette pollinisation. Cela s’explique par le fait que l’abeille domestique mêle du nectar au pollen pour fixer la pelote dans les corbeilles de ses pattes arrière. Le pollen humide a ainsi du mal à se déposer sur le pistil de la fleur. Ce procédé est donc moins efficace pour la fécondation des plantes.

Un article paru en 2013 dans la revue « Science » a eu un effet retentissant : il en est ressorti que les abeilles sauvages sont responsables de la pollinisation de plus de 80 % des espèces végétales, c’est-à-dire de 75 % des plantes cultivées dans le monde, en majorité des cultures fruitières, légumières, oléagineuses et protéagineuses, des fruits à coques, des épices et des stimulants (café, cacao) ; soit une valeur de 153 milliards d’euros par an.

D’autres recherches ont montré que même les abeilles sauvages déclinent, ce qui a pour conséquence une diminution de la diversité des plantes pollinisées par ces abeilles. Il est à noter que les espèces d’abeilles spécialistes souffrent davantage que les espèces généralistes. C’est le cas de celles qui sont liées à une catégorie de fleurs ou à un habitat donné, ont un temps de développement assez long ou sont caractérisées par une faible mobilité.

Les causes du déclin sont multiples : raréfaction des zones de reproduction (tas de bois, friches…), diminution des variétés de fleurs sauvages autochtones, agriculture intensive, emploi massif de produits chimiques tel que les fongicides, les désherbants, etc.
Une étude révèle que la moitié des espèces d’abeilles sauvages aux États-Unis a été décimée au cours du 20e siècle. On a attribué ce phénomène en partie à un décalage croissant entre la période de floraison des plantes et la période d’activité des abeilles, une réalité qui aurait un rapport avec le changement climatique. Des abeilles comme les bourdons qui recherchent des températures plus fraîches se déplacent à des altitudes supérieures où leurs plantes « nourricières » font défaut. En même temps, les apiculteurs montent les abeilles mellifères à des strates supérieures, ce qui crée une concurrence accrue avec les espèces d’abeilles sauvages endémiques.

À ceci, il faut encore ajouter des phénomènes nouveaux tels que la transmission de maladies propres à Apis mellifera aux abeilles sauvages en raison d’une cohabitation trop proche.

Enfin, il semble que l’accroissement du CO2 diminue la perception des parfums des fleurs par les abeilles.

Que pouvons-nous faire à notre échelle dans notre jardin ?

Conserver et créer des habitats

Les abeilles sauvages vivent à près de 70 % dans la terre ou dans le sable, le reste loge dans des trous dans le bois ou dans les anfractuosités des pierres.

Il est vivement conseillé de laisser un petit coin de jardin en friche, avec, si possible du bois mort ou des déchets de coupes, et de conserver ou planter des haies. Les abeilles sauvages recherchent également des terrains pauvres en végétation, voire totalement nus, des tas de pierres, des surfaces non fauchées, des buttes de terre tassée et des coquilles d’escargots vides.
Il est bénéfique de maintenir des espaces de terre nue, des petites étendues de sable, d’utiliser des joints de dalles en sable à la place du béton et de minimiser les surfaces imperméables.

On peut aussi installer des hôtels à abeilles sauvages qui devraient se trouver à un emplacement ensoleillé orienté sud, sud-est, à une hauteur de 30 cm à 2 m, à l’abri du vent et de la pluie. Le matériel de remplissage est constitué de tiges creuses comme le bambou ou le catalpa ou des tiges à moelle tendres comme les ronces ou les hortensias.

Augmenter l’offre en nourriture

Les plantes indigènes devraient être privilégiées et les plantes hybrides, les fleurs doubles, ainsi que les plantes exotiques évitées. L’accès des abeilles aux glandes nectarifères est rendu difficile, voire impossible, avec les nouvelles variétés puisque l’esthétique est souvent privilégiée aux dépens de la biodiversité.

On peut choisir des plantes mellifères (une liste se trouve sur le site indiqué ci-contre) et diversifier les espèces et les périodes de floraison. Un point d’eau permet aux abeilles de s’abreuver. Afin qu’elles ne se noient pas, il doit être peu profond, ou on peut y ajouter des petits monticules de gravier qui émergent de la surface.

Améliorer les conditions de vie

Le plus important est de bannir l’emploi de produits chimiques et d’utiliser des produits naturels.

Privilégiez le fauchage ou la tondeuse manuelle, espacez les tontes et attendez que les petites fleurs sauvages soient fanées. Tondez au moins à une hauteur de 10 cm et commencez le travail par le milieu de la surface en vous dirigeant vers les bords ; vous permettrez ainsi à la faune de fuir et de se cacher plus facilement.

Il convient d’éviter ou de limiter au maximum l’utilisation d’appareils de nettoyage à haute pression, de souffleuses ou de tous autres engins susceptibles de détruire ou de boucher les entrées et les galeries souterraines.

L’observation de ces principes simples à mettre en oeuvre vous permettra de préserver et de favoriser les abeilles sauvages. En contrepartie, votre jardin bénéficiera d’une meilleure pollinisation et donc de plus de fleurs et de fruits, sans compter le plaisir de la découverte du monde fascinant des abeilles sauvages. On protège mieux ce que l’on connaît.

Le maître mot : mixité

En fonction des besoins prédominants du marché du logement et des buts de ces sociétés, il a été prévu de construire 194 appartements totalisant 13 200 m2 répartis entre 3 immeubles, soit : 82 appartements subventionnés (avec 25 % d’abaissement des loyers), 16 appartements subventionnés protégés de 2 pièces et demie, 54 appartements à loyers modérés et contrôlés, 24 studios meublés pour étudiants et 18 appartements en marché libre. 127 places de parc se regroupent dans les sous-sols d’un des trois bâtiments.

Les activités dans le cadre de ce projet comprennent, sur 4 200 m2 au total, une bibliothèque universitaire de médecine incluant des locaux de travaux pratiques pour l’UNIL sur trois niveaux, un fitness, un restaurant avec terrasse, une boulangerie-pâtisserie, des bureaux, une crèche et un accueil pour écoliers en milieu scolaire.

Afin de rendre durable, convivial et abordable un si grand projet urbain, les architectes ont d’abord tiré profit de la situation unique du site, soit une bande de terrain étroite en lisière d’une zone boisée en fort dévers, offrant de magnifiques dégagements sur le paysage. La volumétrie importante du projet est ainsi compensée par des niveaux d’accès variés, grâce à la création d’une esplanade publique donnant accès aux activités commerciales, d’où l’on découvre une vue exceptionnelle.

Les espaces d’habitation sont conformes aux exigences du Service cantonal du logement, soit relativement modestes (53 m2 pour les 2 pièces et demie, 96 m2 pour les 4 pièces et demie), mais rendus agréables à vivre par la géométrie des parois et par les amples ouvertures vitrées sur les balcons, au sud et à l’ouest. Le choix de fenêtres en bois de mélèze assure un très haut niveau de confort.

Les espaces collectifs sont restreints, mais fonctionnels : entrées confortables et buanderies lumineuses, locaux à ordure bien ventilés avec plusieurs bacs de triage, amples locaux à vélos et poussettes. Pour faciliter les rangements, des armoires sont prévues sur tous les balcons et servent de séparation entre les appartements.

Label Minergie-P-Eco

Les exigences du label Minergie P-ECO ont conduit à adapter le projet en cours d’étude pour prévoir une façade ouest en bois (structure et placage) afin de diminuer la quantité de béton ; une couche d’isolation thermique de 30 cm d’épaisseur a été insérée entre les parois de béton structural et les panneaux de façade en béton préfabriqué, coffrés avec des facettes permettant aux rayons du soleil de faire vibrer l’enveloppe des bâtiments.

Un système de ventilation à double flux dessert tous les locaux et assure une très importante économie d’énergie. La chaleur distribuée par des radiateurs provient du réseau du chauffage urbain. Les panneaux solaires situés sur les toitures végétalisées des bâtiments permettent également d’économiser l’énergie ; ils desservent la communauté des consommateurs, offrant ainsi des tarifs réduits pour l’électricité solaire consommée par les habitants.

Tous les choix des matériaux de construction intérieurs et d’équipements ont été dictés par des préoccupations de durabilité et d’économie d’énergie, afin de garantir des frais d’entretien modestes. Pour tous les équipements mécaniques, des contrats d’entretien ont été négociés lors des soumissions afin d’en réduire les coûts. Ce souci de durabilité implique aussi des dispositifs garantissant des niveaux de protection élevés contre les risques d’incendie. Enfin, une partie des eaux de pluie est utilisée par les plantes disposées en toiture et sur le bac végétalisé couvrant l’esplanade.

Nous avons aussi pu établir un projet avec la Ville de Lausanne, afin de développer au nord de la parcelle un plantage qui sera géré par l’association des habitants du quartier. Il bénéficiera d’un édicule rénové afin de promouvoir les échanges entre les habitants.

Au niveau sociétal, la présence conjointe, dans un des bâtiments, de 16 appartements protégés pour des personnes âgées et d’un local d’accueil des élèves après l’école favorisera des contacts intergénérationnels, ce dont profiteront tous les locataires.

Grâce à la bonne entente entre les différents acteurs de cet important projet, il a pu s’achever sept ans seulement après le lancement du concours d’architecture. Sa qualité architecturale et le soin mis à régler tous les détails avant la construction permettent de tenir le devis général, soit 76 millions de francs, sans le terrain ni les aménagements spécifiques des activités commerciales. Enfin, la recherche de solutions visant à accroître le confort intérieur et extérieur des locataires conduit à une promotion efficace de la convivialité. Il ne faut pas oublier le rôle capital que joue le couple des concierges pour résoudre les petits problèmes des locataires. Le cadeau de bienvenue remis à chacun, soit un bac à fleurs avec de la terre et des graines pour décorer les balcons, a aussi contribué à l’intégration de toutes les familles dans ce beau projet immobilier !

L’auteur

Max Huber
Président d’Urbanwildbees
www.urbanwildbees.ch

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 55

Une location équitable, c’est quoi ?

Le débat autour de la location équitable nous enseigne trois choses. Premièrement, le calcul du loyer doit être compréhensible. Deuxièmement, pour une bonne relation entre le bailleur et le locataire il est indispensable d’établir une bonne communication. Troisièmement, il est parfaitement admissible que le bailleur tire un profit raisonnable de la location de son bien.

« Un loyer équitable ne doit pas forcément être un loyer bas », estime Karin Weissenberger, conseillère pour HabitatDurable Zurich. Mais un loyer équitable signifie que les coûts sont justifiés. Le bailleur doit donc être en mesure d’expliquer au locataire comment le loyer est calculé. Différents éléments entrent dans ce calcul : les frais accessoires, les frais d’entretien, les réserves, mais aussi les coûts liés à l’hypothèque. De par sa longue expérience comme gérante immobilière, Karin Weissenberger a compris qu’il est essentiel de bien communiquer avec les locataires. La communication fait souvent défaut parce que les bailleurs estiment qu’ils ne doivent pas se justifier auprès des locataires. « Les bailleurs devraient considérer les locataires comme des clients fidèles », déclare la spécialiste.

2 % de rendement sont acceptables

Dans le cadre d’une relation de bail transparente, les parties peuvent parler ouvertement du thème sensible qu’est le rendement. « Il est tout à fait admissible que le propriétaire tire un rendement de son bien immobilier », estiment les deux conseillers immobiliers d’HabitatDurable, Karin Weissenberger et Michel Wyss. Les bailleurs assument le risque de l’immeuble. Ils doivent rembourser l’hypothèque, payer les intérêts hypothécaires et constituer des réserves pour l’entretien et les rénovations. « Les propriétaires investissent beaucoup de capital dans leur bien, souvent aussi leur prévoyance professionnelle. »

L'auteur

Stefan Hartmann

Stefan Hartmann

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 55

Logement des seniors à l’horizon 2040

Le vieillissement de la population concerne tous les pays occidentaux, et le canton de Vaud ne fait pas exception. L’organisation des logements de demain doit non seulement tenir compte d’une population nettement plus âgée, mais également que les seniors ont des besoins spécifiques.

Statistique Vaud a publié une étude s’intéressant aux besoins en logements d’une population âgée toujours plus nombreuse.

En effet, alors que le canton de Vaud compte 125 800personnes de 65 ans et plus aujourd’hui, les seniors seront entre 207 000 et 233 000 à l’horizon de 2040. L’organisation des logements de demain doit tenir compte de leurs besoins spécifiques.

Les seniors et le logement

Malgré le fait que les seniors ne sont pas une population homogène, ils sont souvent concernés par deux étapes marquantes dans leur parcours de vie. D’une part, l’arrivée à la retraite les amène à passer plus de temps dans leur logement. Ce lieu est investi différemment après la cessation de l’activité professionnelle, avec un renforcement de sa fonction identitaire. Cette fonction se traduit pour les seniors par une volonté de vivre le plus longtemps possible dans leur logement et par une faible propension à déménager. D’autre part, un processus de fragilisation survient inéluctablement avec l’avancée en âge. Il peut se manifester par une perte de mobilité (renoncement à conduire, difficultés dans les mouvements et les transports, risques de chutes, etc.).

L’autrice

Carole Martin
Cheffe de projets

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 55

Convivialité d’une construction durable abordable

L’ensemble immobilier des Falaises, à Lausanne, vient de mettre sur le marché 194 appartements et des surfaces d’activité, dont une majorité de logements subventionnés et adaptés. La qualité de l’habitat ainsi que les mesures prises pour économiser l’énergie et intégrer les locataires méritent une présentation.

Au départ, il y a l’eau, comme dans la création du monde, mais plus précisément le besoin de reconstruire un grand réservoir pour alimenter la Ville de Lausanne sur une crête molassique à proximité du CHUV. Sur ce réservoir, la Municipalité envisage la réalisation d’immeubles d’habitation à loyers modérés et lance en 2012 un concours d’architecture. Il aboutit à la sélection du projet CLIFF, du bureau lausannois MPH architectes, en référence au Chemin des Falaises, qui va donner son nom à ce projet ambitieux.

Il s’agit de planifier surtout des appartements subventionnés ou à loyers adaptés (à prix coûtant), soit environ 200 logements, mais aussi de prévoir une crèche et des activités commerciales. Les bâtiments doivent répondre aux critères exigeants de Minergie P-ECO (ou Société à 2 000 W pour l’immeuble avec les activités commerciales), être alimentés en électricité par des panneaux solaires, et répondre à des exigences élevées en matière de protection contre le bruit.

Le projet choisi a le grand mérite de préserver des ouvertures sur le paysage magnifique entre les immeubles, tant pour les piétons que pour les locataires, de créer un espace public en retrait de l’Avenue de La Sallaz et d’offrir des façades animées, grâce à leur géométrie subtile, faite de lignes brisées qui épousent les formes ondoyantes de la lisière de la forêt voisine, et grâce à leur couleur chatoyante qui rappelle la molasse sous-jacente.

Pour mettre en oeuvre ce projet sur un terrain communal concédé en droit de superficie, 7 325 m2 pour les trois bâtiments, deux sociétés sont contactées, soit la Société immobilière lausannoise pour le logement et la Société coopérative immobilière La Maison Ouvrière, créée en 1903.

Le maître mot : mixité

En fonction des besoins prédominants du marché du logement et des buts de ces sociétés, il a été prévu de construire 194 appartements totalisant 13 200 m2 répartis entre 3 immeubles, soit : 82 appartements subventionnés (avec 25 % d’abaissement des loyers), 16 appartements subventionnés protégés de 2 pièces et demie, 54 appartements à loyers modérés et contrôlés, 24 studios meublés pour étudiants et 18 appartements en marché libre. 127 places de parc se regroupent dans les sous-sols d’un des trois bâtiments.

Les activités dans le cadre de ce projet comprennent, sur 4 200 m2 au total, une bibliothèque universitaire de médecine incluant des locaux de travaux pratiques pour l’UNIL sur trois niveaux, un fitness, un restaurant avec terrasse, une boulangerie-pâtisserie, des bureaux, une crèche et un accueil pour écoliers en milieu scolaire.

Afin de rendre durable, convivial et abordable un si grand projet urbain, les architectes ont d’abord tiré profit de la situation unique du site, soit une bande de terrain étroite en lisière d’une zone boisée en fort dévers, offrant de magnifiques dégagements sur le paysage. La volumétrie importante du projet est ainsi compensée par des niveaux d’accès variés, grâce à la création d’une esplanade publique donnant accès aux activités commerciales, d’où l’on découvre une vue exceptionnelle.

Les espaces d’habitation sont conformes aux exigences du Service cantonal du logement, soit relativement modestes (53 m2 pour les 2 pièces et demie, 96 m2 pour les 4 pièces et demie), mais rendus agréables à vivre par la géométrie des parois et par les amples ouvertures vitrées sur les balcons, au sud et à l’ouest. Le choix de fenêtres en bois de mélèze assure un très haut niveau de confort.

Les espaces collectifs sont restreints, mais fonctionnels : entrées confortables et buanderies lumineuses, locaux à ordure bien ventilés avec plusieurs bacs de triage, amples locaux à vélos et poussettes. Pour faciliter les rangements, des armoires sont prévues sur tous les balcons et servent de séparation entre les appartements.

Label Minergie-P-Eco

Les exigences du label Minergie P-ECO ont conduit à adapter le projet en cours d’étude pour prévoir une façade ouest en bois (structure et placage) afin de diminuer la quantité de béton ; une couche d’isolation thermique de 30 cm d’épaisseur a été insérée entre les parois de béton structural et les panneaux de façade en béton préfabriqué, coffrés avec des facettes permettant aux rayons du soleil de faire vibrer l’enveloppe des bâtiments.

Un système de ventilation à double flux dessert tous les locaux et assure une très importante économie d’énergie. La chaleur distribuée par des radiateurs provient du réseau du chauffage urbain. Les panneaux solaires situés sur les toitures végétalisées des bâtiments permettent également d’économiser l’énergie ; ils desservent la communauté des consommateurs, offrant ainsi des tarifs réduits pour l’électricité solaire consommée par les habitants.

Tous les choix des matériaux de construction intérieurs et d’équipements ont été dictés par des préoccupations de durabilité et d’économie d’énergie, afin de garantir des frais d’entretien modestes. Pour tous les équipements mécaniques, des contrats d’entretien ont été négociés lors des soumissions afin d’en réduire les coûts. Ce souci de durabilité implique aussi des dispositifs garantissant des niveaux de protection élevés contre les risques d’incendie. Enfin, une partie des eaux de pluie est utilisée par les plantes disposées en toiture et sur le bac végétalisé couvrant l’esplanade.

Nous avons aussi pu établir un projet avec la Ville de Lausanne, afin de développer au nord de la parcelle un plantage qui sera géré par l’association des habitants du quartier. Il bénéficiera d’un édicule rénové afin de promouvoir les échanges entre les habitants.

Au niveau sociétal, la présence conjointe, dans un des bâtiments, de 16 appartements protégés pour des personnes âgées et d’un local d’accueil des élèves après l’école favorisera des contacts intergénérationnels, ce dont profiteront tous les locataires.

Grâce à la bonne entente entre les différents acteurs de cet important projet, il a pu s’achever sept ans seulement après le lancement du concours d’architecture. Sa qualité architecturale et le soin mis à régler tous les détails avant la construction permettent de tenir le devis général, soit 76 millions de francs, sans le terrain ni les aménagements spécifiques des activités commerciales. Enfin, la recherche de solutions visant à accroître le confort intérieur et extérieur des locataires conduit à une promotion efficace de la convivialité. Il ne faut pas oublier le rôle capital que joue le couple des concierges pour résoudre les petits problèmes des locataires. Le cadeau de bienvenue remis à chacun, soit un bac à fleurs avec de la terre et des graines pour décorer les balcons, a aussi contribué à l’intégration de toutes les familles dans ce beau projet immobilier !

L'auteur

Christophe Bonnard
Président de la Société coopérative immobilière La Maison Ouvrière

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 54

Les élections fédérales approchent : le 20 octobre, plus de 4000 candidat·e·s tenteront de décrocher l’un des 200 sièges du Conseil national ou d’accéder au prestigieux Conseil des États.

Une maison en paille vivante

La famille Enderlin-Ksontini a relevé un défi de taille : construire une maison en paille et, qui plus est, autarcique. Leur construction, qui se trouve près d’Estavayer-le-Lac, n’est reliée ni au réseau électrique ni au réseau d’eau claire, et elle ne dispose pas de chauffage central. Reportage sur un chantier hors norme qui fait la part belle aux matériaux naturels et aux économies d’énergie.

C’est par la permaculture et le mouvement zéro déchet que le couple Enderlin-Ksontini s’est intéressé à la construction avec des matières naturelles, en particulier la construction en paille. Après des recherches sur la Toile, leur choix s’est porté sur le système Ecococon : des cadres en bois remplis de paille compressée. L’avantage du système est que le montage se fait très rapidement. À la façon des blocs Lego, les différents éléments préfabriqués sont assemblés en peu de temps ; dans le cas de la maison Enderlin-Ksontini, le montage a pris deux jours. La paille est une matière première de qualité dans la construction : il s’agit d’un matériau renouvelable qui peut être utilisé comme mur porteur et c’est de plus un très bon isolant. La paille régule l’humidité dans l’habitat et est facilement recyclable. Au lieu d’émettre du CO2, elle le stocke. Contrairement aux idées reçues, la paille compressée est un très mauvais combustible. C’est un matériau certifié pour les constructions de bâtiments en Suisse. L’inconvénient de la technique choisie est que la production se fait en Slovaquie. On n’atteint pas aujourd’hui les masses critiques pour implanter une telle usine en Suisse. Mais Ivan Enderlin-Ksontini rassure : « Une étude de l’EPFL montre que la quantité de CO2 émis lors du transport de la paille est très largement compensée par l’absorption de CO2 lors de la croissance des céréales qui ont fourni la paille (75 kg de CO2 par mètre carré) ».

Une fois les parois en paille montées s’ajouteront une isolation extérieure en fibre de bois, un vide d’environ 4 cm et un bardage en bois brûlé. Il s’agit d’une technique ancestrale japonaise qui, sans aucun produit ajouté, rend le bois plus résistant par le feu. La matière première provient des forêts jurassiennes. La façade n’a besoin d’aucun entretien et son état est garanti pendant 60 ans.

La charpente est entièrement en bois et l’isolation du toit est faite en laine de bois.

L’autarcie comme contrainte d’optimisation et de performance

Pour la famille Enderlin-Ksontini, construire leur maison autarcique n’était pas un but en soi, mais servait à démontrer que la construction peut être bien plus respectueuse de l’environnement et plus économe en énergie grise et en énergie tout court que ce qui se fait actuellement. Les maîtres d’oeuvre qui travaillent sur le chantier doivent faire preuve d’imagination et de créativité. Les Enderlin-Ksontini ont reçu des dizaines de refus. Des banques n’ont pas voulu prendre des risques et plusieurs artisans n’ont pas voulu ou pu se plier aux contraintes qu’impose ce projet, ceci aussi pour des raisons de responsabilité. Renoncer à installer un chauffage dans une maison très bien isolée n’est pas vraiment un défi. Ce qui est plus compliqué, c’est d’assurer l’alimentation en électricité pendant la période hivernale alors que les journées sont courtes et que le temps peut être couvert plusieurs jours de suite.

La maison ne dispose donc pas de chauffage. Une serre reliée à la maison apportera de la chaleur solaire passive et permettra de cultiver un jardin toute l’année. L’eau sanitaire sera chauffée par une pompe à chaleur (PAC) air-eau, ainsi que par les panneaux solaires photovoltaïques. Un poêle-cuisinière permettra de cuisinier et de chauffer le logement pendant les mois d’hiver si le soleil fait défaut. Ce poêle pourra aussi chauffer l’eau sanitaire. L’électricité sera produite par les panneaux solaires. Une batterie au cristal de plomb permettra d’en stocker une partie. En été, période de forte production, une borne extérieure permettra aux voisins d’utiliser cette énergie pour leurs outils, vélos et év. voitures. Les Enderlin-Ksontini vont expérimenter leur premier hiver à la fin de l’année. Ils installeront éventuellement ultérieurement une petite éolienne.

High-tech ou low-tech ?

Le choix des Enderlin-Ksontini s’est porté sur les solutions le plus low-tech possible. Le but est d’éviter les pannes, de pouvoir réparer facilement et de bénéficier d’un fonctionnement simple et de matériaux basiques. Les maîtres d’ouvrage s’expliquent : « Nous ne rejetons pas la technologie, bien au contraire, certains objectifs ne sont atteignables que grâce à des avancées technologiques importantes. Il faut en profiter au maximum. Mais il est important de réduire l’aspect high-tech « gadget » à son minimum. Penser que la high-tech est une solution à la plupart des problèmes est une fausse croyance. »

Uniquement de l’eau de pluie

La maison individuelle sera alimentée uniquement par de l’eau de pluie qui sera collectée sur le toit de la maison et de l’abri à voiture. Deux citernes de 10’000 litres chacune garantissent à cette famille de quatre personnes une autonomie de trois mois et demi. L’eau de pluie est filtrée et rendue potable à l’aide d’un filtre à ultra-violet. Afin d’économiser l’eau, le choix s’est porté sur une douche à brumisation qui promet des économies d’eau de 65 % par rapport à une douche classique. Quant aux toilettes, elles seront elles aussi très économes en eau, nécessitant 1,5 litre en moyenne par chasse.

La seule conduite à laquelle la maison et reliée est la conduite d’eaux usées.

Combien ça coûte ?

Les projections financières faites avant le début des travaux tablaient sur un surcoût par rapport à une construction classique d’environ 6 %, ce qui est très peu. Il faut aussi tenir compte du fait que les charges d’exploitation de la maison seront pratiquement égales à zéro, alors qu’actuellement, la famille paie CHF 400.– de charges par mois pour la maison qu’elle loue. Le fait que la bâtisse ait une configuration particulière sur trois demi-niveaux, afin de s’intégrer le mieux possible au terrain, a aussi renchéri la construction. Selon Ivan Enderlin-Ksontini, « il faudra faire des calculs précis, mais il apparaît actuellement que le coût de construction de notre maison, si elle avait eu une géométrie classique, eut été moindre que celui d’une maison traditionnelle ».

Et l’emplacement ?

C’est bien beau de construire une maison autarcique, mais il faut aussi tenir compte de son emplacement et des trajets nécessaires pour se déplacer. En l’occurrence, la famille fait ses déplacements locaux à vélo électrique, chargé grâce aux panneaux solaires. Elle n’a qu’une voiture, que Madame utilise pour se rendre au travail à Yverdon et à Lausanne. Quant à Monsieur, il est indépendant et travaille à la maison.

L’autrice

Veronika Pantillon
Rédactrice Revue « HabitatDurable »

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 53

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