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Pour un tourisme alternatif, éthique et durable

Sous le label Fairbnb, une nouvelle plateforme de location permet de conjuguer à partir d’avril 2021 un séjour avec un tourisme plus responsable.

En 2018, Airbnb a fêté son dixième anniversaire. La start-up dédiée au tourisme et fondée dans un appartement de San Francisco a aujourd’hui un impact important sur l’économie mondiale. Rien qu’en Suisse, près de neuf cent mille personnes ont réservé leur hébergement via cette plateforme et Zurich, Genève et Lausanne figurent parmi les dix destinations les plus populaires. En quelques clics, il est possible de réserver un appartement, une maison ou une simple chambre pour quelques jours ou plusieurs semaines. Or ce côté pratique et innovant cache une tout autre réalité. Airbnb n’apparaît plus seulement aujourd’hui comme un acteur de l’économie de partage. Il s’agit également d’un vrai business amplifiant la crise du logement selon les régions un peu partout dans le monde. C’est donc pour éviter les dérives du tourisme de masse qu’une nouvelle plateforme de location de vacances entend proposer, à Genève aussi à partir d’avril 2021, une expérience touristique plus éthique et plus collaborative.

Un tourisme plus responsable

Fairbnb (de « fair » = juste en anglais) est une idée alternative visant notamment à lutter contre la gentrification des villes. En effet, cinq villes européennes ont vu rapidement leur situation se dégrader en raison de la transformation d’Airbnb, qui est passé d’une simple plateforme de location pour citoyens à un site professionnel, augmentant de fait les effets négatifs du tourisme. Face à ce constat, des activistes et des urbanistes se sont réunis pour créer une solution avec des retombées plus justes, équitables et coopératives. L’objectif de cette plateforme née à Bologne ( Italie ) est de remettre au centre le mot « partage » dans un concept d’économie collaborative. Comme l’explique l’antenne genevoise de Fairbnb, composée d’Antonin Calderon, Gina Lundby et Samuel Brülisauer, « il s’agit d’une part de prendre en considération en priorité la communauté locale et les personnes plutôt que les bénéfices, et d’autre part de faciliter des expériences de voyage durables et plus authentiques. Pour ce faire, la plateforme permet aux hôtes et aux voyageurs d’entrer en contact de manière concrète et de créer du sens, tout en réduisant le coût pour la communauté ». Pour y arriver, la plateforme s’engage à être transparente. Pour le côté durable, Fairbnb applique la politique de l’« hôte unique » qui ne peut proposer qu’un seul bien sur la plateforme.

Financer des projets locaux avec les bénéfices

Avec la formule un bien – un hôte, il est possible de financer des projets sociaux grâce aux coûts de commission. En pratique, comme indique la nouvelle plateforme, 50 % des bénéfices sont réinvestis dans des projets locaux. Sur le site web relativement simple d’utilisation, les futurs usagers de Fairbnb pourront choisir quel projet de communauté ils souhaiteront soutenir. De cette manière, stipule l’équipe genevoise, « ils financeront quelque chose d’utile pour ceux qui vivent dans la région ». A Genève, il est possible par exemple d’aider plusieurs associations actives dans des domaines très différents.

Depuis Genève, la recherche de partenaires est lancée

Actuellement, les représentants de l’antenne genevoise de Fairbnb recherchent activement des hôtes et des partenaires locaux. C’est en cautionnant l’économie locale qu’il sera possible, lors de la mise en ligne du site genevois sur la plateforme Fairbnb, de soutenir une économie sociale et solidaire. Si les nouvelles technologies sont parfois accusées de distendre les liens sociaux, Fairbnb a pour vocation de redonner du sens à l’échange dans un environnement de proximité et de remettre l’humain au centre de l’économie numérique. En ce sens, la plateforme digitale a l’avantage d’être un outil qui participe pleinement à une prospérité durable de la communauté.

L' Auteur

Renzo Stroscio

journaliste RP



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