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Les voyages en avion ? Pour beaucoup c’est soit un rêve, soit une banalité. Mais on oublie trop facilement leurs conséquences dramatiques pour l’environnement, la société et même l’urbanisme. Le cas de Genève est emblématique : la croissance de son aéroport est exponentielle. On comptait 8 millions de passagers 2003. Entre 2003 et 2017, ce chiffre a doublé, pour atteindre 17,6 millions de voyageurs, et cela ne devrait pas s’arrêter là.

Avec le Plan d’infrastructures aéronautiques (PSIA), la feuille de route réalisée par la Confédération pour chaque aéroport du pays, c’est jusqu’à 25 millions de passagers par année qui pourront être accueillis à Genève. Le nombre de vols devrait également augmenter, pour atteindre un mouvement (décollage ou atterrissage) toutes les 90 secondes. Pour essayer d’infléchir cette courbe exponentielle, des associations environnementales et de riverains se sont unies pour faire entendre leur voix et ont créé en 2016 la CARPE (Coordination pour un aéroport respectueux de la population et de l’environnement). Une coordination dont fait partie HabitatDurable Suisse romande.

Des nuisances de plus en plus grandes

À l’échelon suisse, l’aviation représente environ 20 % des émissions de CO21. Nos concitoyens voyagent deux fois plus en avion que leurs voisins européens. Et ces émissions ne font qu’augmenter, annihilant les efforts consentis dans d’autres domaines pour réduire l’empreinte carbone de la Suisse. Problèmes cardiaques et pulmonaires, maladies psychiques, problèmes d’apprentissage : les effets de ces pollutions sont majeurs et réels pour les riverains de l’aéroport … Tout cela a un coût. Si on ne connaît pas le nombre d’années de vies perdues, on connaît le prix global infligé à la santé, chiffré à 1,3 milliard pour le transport aérien au niveau suisse. Pour l’aéroport de Genève, une étude d’impact sur la santé menée par l’Université de Genève a articulé le chiffre de 52 millions en 20162. L’aéroport, poumon économique régional, a un prix caché, qui se traduit par des maladies, de la pollution, et une dévalorisation de biens immobiliers privés ou publics.

Une initiative pour donner le change

Une institution comme l’aéroport mérite un débat constructif intégrant toutes les parties prenantes. C’est pour cela que la CARPE a lancé en 2016 une initiative intitulée « Pour un pilotage démocratique de l’aéroport de Genève ». Elle avait pour but d’ancrer dans la Constitution cantonale l’obligation pour l’aéroport de se développer en tenant compte des riverains et de l’environnement. Le seul argument économique ne peut être l’unique base légale d’un géant aéroportuaire hérité du siècle passé.

L’initiative a été acceptée par le peuple genevois le 24 novembre 2019 à plus de 56 %. La CARPE veillera maintenant à ce qu’elle soit respectée dans les faits.

L’autrice

Alice Genoud
Coordinatrice de la CARPE

Pour plus d’informations :

carpe.ch



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