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Charging Electric Car© stellalevi/iStock

Une batterie sur roues dans son garage

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  Tue, 07.05.2024

Les stations de charges bidirectionnelles permettent de recharger son véhicule électrique tout en fournissant du courant au bâtiment. On s’épargne ainsi l’achat d’une batterie séparée. Seul bémol, le prix de ces équipements, encore très onéreux.

L’électrification de la Suisse est en bonne voie. Le photovoltaïque a le vent en poupe et la mobilité électrique gagne du terrain, d’où une demande accrue de stations de charge individuelles. Une solution toujours plus appréciée consiste à relier celles-ci à des panneaux solaires et à alimenter sa voiture avec l’électricité produite sur le toit. Mais le système ne fonctionne que dans un sens et il n’est pas possible de réinjecter ce courant dans le réseau domestique. À moins de disposer d’une station de charge bidirectionnelle, qui transforme la batterie du véhicule en accumulateur à disposition du logement. Mais la différence de prix est substantielle : jusqu’à CHF 1400.- pour une station de charge standard, CHF 10 000.- à 15 000.- pour une station bidirectionnelle. Vaut-il la peine de dépenser autant ?

Le véhicule comme power bank
« La station de charge bidirectionnelle rend superflue l’acquisition d’un accumulateur fixe. S’il faut compter environ CHF 10 000.- pour un accumulateur de 10 kilowattheures (kWh), ce n’est pas une mauvaise affaire », calcule Roger Buser, professeur à l’Institut des techniques du bâtiment et de l’énergie (IGE) de la Haute École de Lucerne. D’une capacité de 20 à 100 kWh, une batterie de véhicule n’a donc « aucun problème » à fournir les 10 kWh requis. « Le propriétaire d’une installation solaire consomme environ 30 % de sa production. Avec un accumulateur de 10 kWh, ce taux grimpe à 60 %. Au-delà, le potentiel d’optimisation devient beaucoup plus difficile à exploiter ». Une unité de stockage « sur roues » est intéressante si l’on souhaite augmenter au maximum la part de ses besoins couverts par son installation solaire. La forte hausse du prix de l’énergie facilite l’amortissement et on économise la redevance d’utilisation du réseau.

Mauvaise volonté du secteur automobile
Un obstacle de taille vient des constructeurs, y compris le géant Tesla, qui brident la capacité des batteries et ne jouent pas le jeu. Pour l’instant, seuls les modèles japonais (Nissan Leaf, Honda) peuvent être branchés sur une station bidirectionnelle. Lancé en 2022, le projet « V2xSuisse » vise à tester le dispositif sur une flotte de 50 Honda de la société d’autopartage Mobility. Les premiers résultats sont très positifs, et les fabricants de stations escomptent que la technologie décollera tôt ou tard.
Outre des moyens conséquents, l’acquisition d’une station de charge bidirectionnelle nécessite encore une certaine dose d’idéalisme, car il est impossible de calculer l’amortissement au franc près. Notons que quelques communes et cantons prévoient des subventions à l’achat.

L'auteur :

Michael Staub

Extrait de la Revue HabitatDurable 76 :

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