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Recettes contre la canicule

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  Mon, 01.07.2024

Dans le monde entier, les épisodes caniculaires se multiplient et inquiètent. Les aménagistes cherchent des solutions pour faire baisser les températures dans les villes et les agglomérations. Les propriétaires immobiliers peuvent aussi prendre des mesures – parfois simples – pour rafraîchir leur habitation et ses environs, que ce soit en ville ou à la campagne. Voici quelques pistes. 

Les derniers étés ont battu des records de chaleur et on enregistre de plus en plus souvent des pics de températures, même en dehors de la période estivale. En raison du réchauffement climatique, les périodes caniculaires sont toujours plus fréquentes et intenses.

Protéger la maison et ses alentours contre la chaleur

Les propriétaires immobiliers peuvent agir à différents niveaux pour protéger leur maison contre la chaleur. Kristijan Moser, thermicien du bâtiment et conseiller pour HabitatDurable, est spécialiste dans l’aménagement du bâti visant à éviter des îlots de chaleur. Il nous donne ses recettes :

  1. Perméabiliser le sol

La majeure partie du sol dans les villes est construit et imperméabilisé. Ces surfaces bétonnées figurent parmi les principales raisons de la ( sur )chauffe dans les agglomérations. Même chose aux alentours des maisons privées. Si le béton et les jardins en pierre sont faciles à entretenir, ils s’avèrent problématiques en été ; ils absorbent le rayonnement solaire et réchauffent l’environnement. Il est évident que des routes d’accès sont parfois nécessaires, mais il faut éviter de bétonner de nouvelles surfaces. Il peut aussi être judicieux d’enlever des surfaces asphaltées et, s’il faut une surface dure, opter pour des pavés ajourés qui laissent passer le gazon.

  1. Planter des arbres

L’ombre des arbres compte parmi les moyens les plus efficaces pour rafraîchir l’environnement. Un arbre peut évaporer plusieurs centaines de litres d’eau par jour, ce qui produit de la fraîcheur. On mesure jusqu’à 20 degrés de différence entre la température à l’ombre d’un arbre et les alentours.

  1. Créer de l’ombre

L’ombre des arbres est beaucoup plus efficace que celle d’un parasol, d’un store ou d’un mur parce que dans ces cas, il n’y a pas d’évaporation. Lorsqu’il n’est pas possible de planter des arbres, l’ombre créée artificiellement peut être une alternative valable. Il peut s’agir de parasols ou d’élément construits comme des balcons ou des pare-soleil aménagés intelligemment qui laissent le soleil réchauffer la maison en hiver et l’ombragent en été.

  1. Fontaines et jeux d’eau

L’aménagement d’un point d’eau peut être indiqué dans les endroits où il n’y a pas de place pour la végétation. Les jets d’eau sont très efficaces, l’effet rafraîchissant peut être ressenti à une distance qui équivaut à dix fois la hauteur du jet d’eau. Pour les enfants, l’eau constitue aussi un attrait particulier et incite au jeu. L’inconvénient de ces mesures est leur coût et le fait que l’eau est de plus en plus rare.

  1. Stocker l’eau de pluie

L’eau de pluie qui tombe sur les toits est habituellement peu utilisée, le plus souvent, elle disparait directement dans la canalisation. On pourrait mettre le précieux liquide à profit en le déviant et en le stockant, par exemple dans des noues, afin qu’il puisse rafraîchir l’air en s’évaporant. La noue est un fossé herbeux, d’origine naturelle ou aménagé par l’homme, qui remplit un rôle de zone tampon pour les eaux de ruissellement.

  1. Verdir les façades

L’effet rafraîchissant des façades végétalisées n’est pas seulement perceptible à l’intérieur des murs, mais aussi à côté du bâtiment. À 60 centimètres, on peut noter une différence de température allant jusqu’à 1,3 degré entre un mur verdi et un mur classique. De plus, la végétation isole le bâtiment du froid en hiver. Le désavantage de cette mesure est que, selon la construction, les dépenses en matériel et énergie ne sont pas négligeables. Les systèmes d’irrigation artificiels sont coûteux et énergivores.

  1. Végétaliser les toits

Les toits végétalisés ont un effet positif sur le climat intérieur d’une habitation et réduisent les besoins en chauffage ou en climatisation. Pour qu’il existe un effet rafraichissant dans les environs de la maison, le toit ne devrait pas s’élever à plus de 10 mètres du sol et la végétation couvrir plusieurs centaines de mètres carrés. Kristijan Moser relève que les toits végétalisés peuvent perdre leur effet refroidissant lorsque la végétation ne contient plus d’humidité, notamment lors de longues périodes de sécheresse. On peut prolonger l’effet rafraîchissant en veillant à une végétation dense et en la maintenant humide, par exemple en retenant l’eau de pluie.

  1. Des surfaces claires

Des comparaisons montrent que des surfaces blanches réfléchissent mieux le soleil que des surfaces foncées et se réchauffent ainsi moins. Pourtant le dicton « pas de règle sans exception » s’applique aussi ici : des surfaces trop réfléchissantes peuvent éblouir et s’échauffer rapidement en raison de la réflexion multiple. En cas de doute, il est judicieux de demander conseil à un ou une spécialiste.

 

 Les grandes chaleurs sont nocives

Les vagues de chaleur affectent la qualité de vie de la population et coûtent cher. Une étude de l’Université de Berne de 2022 établit que les décès liés à la chaleur ont fortement augmenté en Suisse. La capacité de concentration souffre également des températures élevées. Des chercheurs ont pu démontrer que nos performances cognitives diminuent nettement en cas de chaleur.

 

Extrait de la Revue HabitatDurable 77 :

L'autrice

Mirella Wepf© zvg/mad

Mirella Wepf

Traduction et adaptation
Veronika Walliser

Pour plus d’informations

L’Office fédéral de l’environnement ( OFEV ) a édité deux brochures qui contiennent des informations et des recommandations destinées aux personnels administratifs, aux aménagistes, aux acteurs politiques et aux propriétaires fonciers qui s’intéressent à ces questions :

Brochure « Quand la ville surchauffe » 2018, 108 pages, bafu.admin.ch

Brochure « Eau de pluie dans l’espace urbain » 2022, 118 pages, bafu.admin.ch

Brochure « Scénarios climatiques pour la Suisse » éditée par le NCCS (National Center for Climate Services). Ce centre est un partenariat entre l’Office fédéral de météorologie et de climatologie MétéoSuisse, l’EPF Zurich et le Center for Climate Systems Modeling ( C2SM ) nccs.admin.ch

Crise canicule : Plan d’action de la Ville de Genève, mai 2024, geneve.ch

 

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