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La permaculture

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  Thu, 07.04.2016

On entend beaucoup parler de permaculture que ce soit dans des films (par exemple « Demain ») ou dans différents articles de presse. Mais qu’est-ce exactement ? Rencontre avec Danielle Rouiller, agricultrice bio à Cernier et Roger Hofstetter, paysagiste à Bevaix, tous deux amateurs de permaculture.

Le terme « permaculture » est composé des mots « permanent » et « agriculture ». Il s’agit donc d’une culture durable qui respecte l’environnement et n’épuise pas le sol.

Au-delà de l’art de jardiner ou de cultiver la terre, la permaculture est une philosophie. C’est une manière pour l’humain de se réintroduire dans son environnement, selon le principe qu’il fait partie d’un tout.

En permaculture tout est bon : les mauvaises herbes et les déchets n’existent pas, ils sont laissés sur place afin de nourrir la terre. Les principes d’autosuffisance et de partage sont aussi importants : le but est de cultiver dans son jardin ce dont on a besoin pour vivre et les cultivateurs échangent souvent graines et plantons. La permaculture associe les plantes, les animaux et l’homme qui interagissent entre eux. Les animaux sont utilisés afin d’influencer positivement sur leur environnement, par exemple les moutons pour la tonte, les canards pour dévorer les limaces et les volailles pour apporter par leur fientes un engrais naturel. Le jardin est aménagé en fonction de son environnement naturel afin d’en tirer profit : les arbres apportent ombre et fraîcheur, un étang sert de point d’eau naturel, une pente exposée est un lieu idéal pour les végétaux aimant le sec et le chaud, etc.

La permaculture est une philosophie de vie

Plus que du bio

Il n’y a pas de place pour les apports chimiques : engrais, pesticides et herbicides sont bannis de la permaculture qui va encore plus loin que l’agriculture biologique et biodynamique puisqu’aucun apport extérieur n’est prévu : les graines, le mulch, tout est produit sur place. Cette manière de jardiner permet aussi de se simplifier la vie, et de travailler avec un minimum d’effort : la terre n’est ni labourée ni sarclée. On ne mélange pas les différentes couches d’humus et l’équilibre naturel du sol est ainsi préservé. Les vers de terre se chargent d’alléger le substrat. Le mulching ou paillage est primordial, il prévient l’érosion du sol et évite son dessèchement, rendant les arrosages moins nécessaires.

Cet art de cultiver est basé sur le respect des écosystèmes

Les platebandes sont souvent aménagées en hauteur (en caissons) ou sous forme de buttes. Cette manière de faire évite que la terre autour des plantes ne soit piétinée. De plus, l’eau stagne moins en cas de fortes pluies et les plantes sont plus aérées par le vent. Les espèces garnissant les platebandes sont variées : les tomates sont mélangées avec le chou, l’ail, des baies etc. Pour un novice, les cultures peuvent avoir l’air négligées, pas « propre en ordre » comme on en a l’habitude. Mais cette apparence est trompeuse car les rendements en permaculture sont plus élevés que dans l’agriculture intensive.

Cet art de cultiver, né dans les années septante, est basé sur la diversité des espèces, l’observation de la nature et le respect des écosystèmes. La nature généreuse mais autonome est renforcée par l’homme. Nous pouvons tous faire un petit peu de permaculture à notre échelle, que ce soit sur notre balcon ou dans notre jardin.

L'autrice

Veronika Pantillon
responsable de projets HabitatDurable

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 36

Pour en savoir plus :

www.permaculture.ch

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