Projects Archive – HabitatDurable

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Le taux de réfé­rence pour les hypo­thèques aug­mente pour la pre­mière fois

Il est clair que le taux d’in­té­rêt de réfé­rence pour les hypo­thèques va aug­men­ter, mais la ques­tion est de savoir quand. Et si cela, s’ac­com­pa­gnera-t-il d’une hausse des loyers ?

Depuis son intro­duc­tion en 2008, le taux hypo­thé­caire de réfé­rence n’a cessé de bais­ser et se main­tient à 1,25 % depuis le 3 mars 2020. Mais un revi­re­ment est prévu pour 2023. Alors que l’UBS pré­voit une hausse des taux d’in­té­rêt dès le pro­chain tri­mestre, c’est-à-dire à par­tir du mois de mars, le Cré­dit Suisse estime qu’une pre­mière aug­men­ta­tion début juin est plus pro­bable. Quoi qu’il en soit: le taux de réfé­rence va aug­men­ter. « Ainsi, si les hypo­thèques ont mas­si­ve­ment évo­lué à la hausse au der­nier tri­mestre 2022, il pour­rait en résul­ter une modi­fi­ca­tion du taux de réfé­rence à comp­ter du 1er mars 2023. Tou­te­fois, les mar­chés hypo­thé­caires se sont légè­re­ment redres­sés vers la fin de l’an­née, de sorte qu’une détente mini­male a eu lieu et qu’une hausse du taux de réfé­rence n’aura éven­tuel­le­ment lieu qu’au 1er juin 2023. » com­mente Karin Weis­sen­ber­ger, res­pon­sable de l’é­quipe de conseil chez HabitatDurable, à pro­pos de l’é­vo­lu­tion actuelle.

Le taux de réfé­rence est cal­culé à par­tir de la moyenne des taux hypo­thé­caires à la date de réfé­rence et est actua­lisé tous les tri­mestres par l’Of­fice fédé­ral du loge­ment (OFL), la pro­chaine publi­ca­tion étant pré­vue pour le 1er mars. Pour qu’une aug­men­ta­tion d’un quart de pour cent, c’est-à-dire de 1.5% soit pro­bable, il fau­drait que le taux moyen de toutes les hypo­thèques en cours et nou­vel­le­ment conclues en Suisse dépasse 1.375%. Les modi­fi­ca­tions du taux d’in­té­rêt de réfé­rence entraînent la pos­si­bi­lité d’a­jus­ter les loyers. Mais il n’a pas sys­té­ma­ti­que­ment de modi­fi­ca­tion. Karin Weis­sen­ber­ger attire éga­le­ment l’at­ten­tion sur ce point: « Si les pro­prié­taires ont réper­cuté toutes les baisses par le passé, ils peuvent aug­men­ter le loyer de 3% à la pro­chaine date de rési­lia­tion pos­sible. Chaque bail doit cepen­dant être exa­miné indi­vi­duel­le­ment.» Le droit à une modi­fi­ca­tion du loyer ne dépend pas du taux d’in­té­rêt hypo­thé­caire à payer. Seul le taux d’in­té­rêt de réfé­rence en vigueur lors de la conclu­sion du contrat de loca­tion ou de la der­nière adap­ta­tion du loyer est déter­mi­nant. La date des ajus­te­ments de loyers n’est pas encore claire non plus: « Étant donné que l’é­vo­lu­tion des taux d’in­té­rêt au cours des six pro­chains mois est encore un peu floue, il fau­dra sûre­ment attendre le deuxième tri­mestre 2023. Un chan­ge­ment devrait être annoncé au 1er juin 2023, ce qui per­met­trait encore aux pro­prié­taires de pro­cé­der, si néces­saire, à un éven­tuel ajus­te­ment pour le 1er octobre 2023,», explique Madame Weis­sen­ber­ger. HabitatDurable conseille à tous les pro­prié­taires de cal­cu­ler le loyer sur la base des coûts réels. Avec un loyer cou­vrant les frais, lequel se base le loyer net, les coûts d’en­tre­tien et de répa­ra­tion sont éga­le­ment pris en compte, en plus des coûts d’investissements.

Le radon, un gaz à surveiller?

Ques­tion: «Les valeurs limites du radon ont été abais­sées. Je crains que le niveau de radon, dans notre mai­son, ne soit plus élevé que ce qui est auto­risé. Cela pour­rait-il avoir une influence sur notre santé, ou sur la valeur de notre mai­son? Com­bien coûte un assainissement?

Le radon est un gaz rare natu­rel radio­ac­tif qui se forme dans le sol. Par­fois pré­sent en quan­tité impor­tante, notam­ment dans les Alpes et le Jura, il peut pro­vo­quer le can­cer des pou­mons quand il pénètre dans des bâti­ments dont le sol est mal isolé.

En 2018, la valeur limite de la concen­tra­tion de radon a été abais­sée de 1000Bq/m³ à 300Bq/m³ pour les pièces dans les­quelles des per­sonnes séjournent régu­liè­re­ment durant plu­sieurs heures par jours (art.155 OraP).

Extrait de la Revue HabitatDurable 70

L’au­teur

Hannes Heuberger

Hannes J. Heu­ber­ger
Conseiller HabitatDurable Pla­teau Suisse, Bau­Be­ra­tun­gen hjh, Wahlendorf

Texte tra­duit de l’al­le­mand au fran­çais par Muriel Denzler. 

Le droit de pré­emp­tion, une arme contre la pénu­rie de logements

Depuis de nom­breuses années, ce droit, qui per­met à une com­mune d’être prio­ri­taire sur la vente d’un bien immo­bi­lier, anime les débats. Outil révo­lu­tion­naire pour les uns, dan­ge­reux pour les autres, son évo­lu­tion n’est pas sans consé­quences pour les villes de demain.

Pour­quoi un droit de préemption? 

Les rai­sons prin­ci­pales sont l’aug­men­ta­tion conti­nuelle des loyers et la gra­vité de la crise du loge­ment dans les grandes villes. À Lau­sanne par exemple, la part de loge­ments vacants est d’à peine 0.46% – il fau­drait atteindre 1.5% pour res­pec­ter un équi­libre accep­table. Comme le dit Daniel Gass­man, pré­sident de la Sec­tion d’Ha­bi­tat­Du­rable Mit­tel­land «La pri­va­ti­sa­tion du sol qui a débuté il y a envi­ron 250 ans est l’une des prin­ci­pales causes de l’é­norme aug­men­ta­tion des prix des loge­ments. Le sol est un bien rare, et tout le monde doit se loger. Comme le sol ne peut être sim­ple­ment mul­ti­plié, le seul moyen de stop­per cette dan­ge­reuse évo­lu­tion est de res­ti­tuer les pro­prié­tés pri­vées à la col­lec­ti­vité. Pour cela, il faut un droit de pré­emp­tion pour les com­munes, si pos­sible com­biné à de nou­velles règles en matière d’im­pôts sur les gains immobiliers.»

Le droit de pré­emp­tion, un paradoxe? 

La pré­emp­tion sus­cite des ques­tion­ne­ments en termes de ges­tion de l’es­pace, d’ha­bi­tat et de pro­priété. La déci­sion du TF qui, en 2015, a jugé le droit de pré­emp­tion com­pa­tible avec la Consti­tu­tion a mis fin aux contes­ta­tions juri­diques. Sur le plan poli­tique en revanche, le droit de pré­emp­tion reste au centre des débats, avec des ques­tions telles que «pour­quoi faire usage de ce droit alors qu’il existe des outils plus effi­caces, plus rapides et qui ne demandent pas d’in­ves­tis­se­ments mas­sifs?» ou «est-il accep­table que les com­munes achètent des ter­rains et les revendent direc­te­ment à des asso­cia­tions de copro­priété, pas­sant ainsi outre les lois de la mise sur le mar­ché?». Cer­tains aime­raient rendre l’exé­cu­tion de ce droit quasi impos­sible, d’autres aime­raient l’ins­crire dans la loi: Neu­châ­tel en dis­cute et le PS zuri­chois vient de lan­cer une récolte de signa­ture pour un pro­jet d’i­ni­tia­tive can­to­nale dans ce sens.

En tant que pro­prié­taire, quand suis-je sujet au droit de préemption? 

En Suisse romande, si vous êtes pro­prié­taire gene­vois ou vau­dois, vous pou­vez être sujet au droit de pré­emp­tion (qui n’in­ter­vient que si vous dési­rez vendre, et au prix fixé par vous). Cepen­dant, il existe quelques déro­ga­tions qui empêchent le droit de s’ap­pli­quer si la vente concerne: une PPE ou une copro­priété; un ter­rain agri­cole; fores­tier ou inter­mé­diaire, une par­celle infé­rieure à 1500 m² en dehors des centres-villes; un ter­rain ou un immeuble dans des zones hors pénu­ries; une vente au sein du cercle fami­lial proche (droit de succession).

Pour HabitatDurable, le droit de pré­emp­tion repré­sente une oppor­tu­nité pour les com­munes d’é­ta­blir des loge­ments sociaux et durables.

Raphaël Mahaim, conseiller natio­nal, résume par­fai­te­ment notre posi­tion: «Le droit de pré­emp­tion en faveur des col­lec­ti­vi­tés publiques est un ins­tru­ment utile pour favo­ri­ser l’é­mer­gence de nou­velles formes d’ha­bi­tat, comme les loge­ments d’u­ti­lité publique ou les coopé­ra­tives. Il per­met aux col­lec­ti­vi­tés d’ac­qué­rir des ter­rains dans des sites stra­té­giques où il y a de gros enjeux en termes de poli­tique du loge­ment. S’il est uti­lisé intel­li­gem­ment et avec par­ci­mo­nie, le droit de pré­emp­tion fait réso­lu­ment par­tie des mesures indis­pen­sables d’une poli­tique fon­cière orien­tée vers la durabilité ! »

Extrait de la Revue HabitatDurable 70

L’au­teur

Lina Yat­to­chane
Sta­giaire Rela­tions publiques Suisse Romande, secré­ta­riat cen­tral d’HabitatDurable 

Plus d’in­for­ma­tions

Démon­tage au lieu de démolition

Chaque année, en Suisse, 17 mil­lions de tonnes de maté­riaux de construc­tion sont jetées en décharge (plus de 500 kilos par seconde ! ), aux­quelles s’a­joutent 57 mil­lions de tonnes de maté­riaux d’ex­ca­va­tion. Cela cor­res­pond à 84% des déchets du pays.

Alors que «détruire et recons­truire à neuf» est actuel­le­ment la démarche la plus fré­quente en Suisse lors­qu’il s’a­git de gérer un patri­moine immo­bi­lier vieillis­sant (créant par là les mon­tagnes de déchets sus­men­tion­nées), certain·e·s archi­tectes s’em­ploient à trou­ver des alter­na­tives : non seule­ment par la réno­va­tion, mais en plus grâce à l’u­ti­li­sa­tion de maté­riaux issus du réem­ploi. Mais conser­ver l’exis­tant, l’a­dap­ter, le réuti­li­ser, le répa­rer ne va pas pour l’ins­tant pas de soi. Ren­contre avec Kevin Demierre, membre du baubüro in situ, archi­tecte spé­cia­lisé dans l’é­co­no­mie cir­cu­laire et le réemploi.

J’en­tends fré­quem­ment que réno­ver est plus cher que démo­lir et recons­truire à neuf, même avec des maté­riaux issus du réem­ploi. Est-ce le cas?

On ne peut répondre à cette ques­tion de manière uni­ver­selle. Par exemple, construire une vieille ferme aujourd’­hui en par­tant de rien revien­dra plus cher que de trans­for­mer une ferme exis­tante. Par contre, pour le cas d’ap­par­te­ment stan­dar­di­sés, avec les exi­gences tech­niques et esthé­tiques du neuf, construire avec l’exis­tant sera plus com­pli­qué et donc pro­ba­ble­ment plus cher.
Ceci dit, en Suisse, les maté­riaux sont bon mar­ché et la main-d’œuvre est chère – il en résulte donc sou­vent qu’en tra­vaillant avec l’exis­tant, le coût est plus élevé qu’en ache­tant du neuf et du stan­dard. C’est par contre une vision assez égo­cen­trique et peu durable du sys­tème. Les coûts envi­ron­ne­men­taux et sociaux ne sont pas inclus dans le prix des maté­riaux et sont en grande par­tie exter­na­li­sés dans les pays d’ex­trac­tion ou de pro­duc­tion des matériaux.

Tra­vailler avec l’exis­tant et uti­li­ser des maté­riaux issus du réem­ploi est l’oc­ca­sion d’in­té­grer à son pro­jet une dimen­sion cultu­relle et historique. 

Notre sys­tème de valeurs doit chan­ger. Tra­vailler avec l’exis­tant et uti­li­ser des maté­riaux issus du réem­ploi est l’oc­ca­sion d’in­té­grer à son pro­jet une dimen­sion cultu­relle et his­to­rique. Et au final, il est géné­ra­le­ment pos­sible d’ob­te­nir ainsi une meilleure qua­lité de maté­riaux et de mise en œuvre.

Dans nos pro­jets, nous par­tons du prin­cipe que le réem­ploi coûte le prix du neuf. Le sur­coût de pla­ni­fi­ca­tion dû à la logis­tique s’ins­crit, lui, dans les marges d’ho­no­raire pré­vues pour les rénovations.

Si je com­prends bien, les maté­riaux récu­pé­rés échappent à la stan­dar­di­sa­tion. Mais si on a une idée pré­con­çue de ce que l’on veut, est-ce tout de même pos­sible de la réa­li­ser comme prévu? 

Le tra­vail avec l’exis­tant est net­te­ment plus créa­tif que le choix de pro­duits sur cata­logue. Il faut savoir ce que l’on recherche et par­fois accep­ter de se lais­ser sur­prendre par la beauté du hasard.

Cette part d’im­prévu néces­site-t-elle un temps de pré­pa­ra­tion dif­fé­rent de celui d’une construc­tion standard? 

Oui, la pla­ni­fi­ca­tion néces­site en géné­ral un peu plus de temps, d’au­tant que c’est une démarche encore peu répan­due. On ne peut pas choi­sir ses maté­riaux sur cata­logue avec des délais de livrai­son pré­cis- ceci dit, ces der­nières années, il y a eu des retards de livrai­son très impor­tants pour les maté­riaux neufs… cette démarche per­met d’être indé­pen­dant de la situa­tion mon­diale. Le réem­ploi est un cir­cuit court et se base sur une éco­no­mie réelle, par oppo­si­tion à une éco­no­mie de mar­ché par exemple.

Pour reve­nir à la ques­tion, quoi­qu’il en soit, il y a un temps indis­pen­sable avant le début du chan­tier pour trou­ver les élé­ments qu’on cherche et de ceux qu’on peut conser­ver, trans­for­mer ou réno­ver sur le site. Cette démarche se fait en col­la­bo­ra­tion avec la maî­trise d’ou­vrage, et si pos­sible avec les usa­gers du bâti­ment. On évoque le sujet le plus tôt pos­sible et on se met d’ac­cord sur des «règles du jeu» pour la pla­ni­fi­ca­tion et le chantier.

Com­ment fait-on avec le per­mis de construire, quand on ne peut pas encore savoir exac­te­ment quel sera l’as­pect de la construc­tion au final (forme exacte, couleur)?

Il faut enta­mer le dia­logue! Notre manière de faire n’est ni fausse ni absurde, elle est juste dif­fé­rente. Le plus sou­vent, les auto­ri­tés ont elles aussi une marge de manœuvre. Il peut cepen­dant être utile de ne pas faire de zèle dans la repré­sen­ta­tion de l’ou­vrage. Il faut faire preuve de créa­ti­vité: nous n’a­vons pu, par exemple à Win­ter­thour, des­si­ner cer­tains élé­ments qui n’é­taient pas encore défi­nis dans une cou­leur par­ti­cu­lière pour les dif­fé­ren­cier. Ou pour cer­tains pro­duits, nous avons indi­qué leurs exi­gences et carac­té­ris­tiques, et non pas le pro­duit exact. Il faut aussi savoir qu’il est pos­sible de modi­fier les plans dépo­sés. Lors de réno­va­tions, c’est cou­rant puisque nous avons sou­vent des sur­prises en phase de chantier.

Est-ce qu’au fil du temps, la recherche de maté­riaux et toute cette logis­tique inha­bi­tuelle sont tout de même deve­nues plus accessible? 

Oui. Jus­qu’en 2019, le bureau d’ar­chi­tec­ture devait s’oc­cu­per de tout. Nous allions cher­cher les maté­riaux, soit dans des stocks d’in­ven­dus, soit dans les bourses de maté­riaux, ces fameux inter­mé­diaires du réem­ploi. C’é­tait une lourde charge. C’est la rai­son pour laquelle Zir­ku­lar est née, L’en­tre­prise s’oc­cupe de la com­po­sante réem­ploi, de l’es­quisse au chan­tier. Cela nous per­met de nous consa­crer plus plei­ne­ment à notre tra­vail d’architecte.

C’est un inves­tis­se­ment dans l’hu­main, dans la trans­mis­sion d’un savoir-faire à un niveau on ne peut plus local. C’est en quelque sorte un retour vers plus d’ar­ti­sa­nat. Cela va donc sou­vent dans le sens des entre­prises pas­sion­nées par leur métier. 

À part Zir­ku­lar, qui a été créée pour aider à la bonne réa­li­sa­tion de ce type de démarche, qu’en est-il des entre­prises de construc­tion avec les­quelles vous tra­vaillez? Sont-elles toutes immé­dia­te­ment partantes? 

De nom­breuses entre­prises sont d’a­bord sur la défen­sive, et ne veulent pas chan­ger leurs habi­tudes. Mais sou­vent, après dis­cus­sion, elles com­prennent l’in­té­rêt du réem­ploi, en tant que tel, mais sur­tout pour les entre­pre­neurs. On inves­tit notre bud­get dans la main-d’œuvre locale plu­tôt que dans la pro­duc­tion de nou­veaux pro­duits, mal­heu­reu­se­ment sou­vent impor­tés. C’est un inves­tis­se­ment dans l’hu­main, dans la trans­mis­sion d’un savoir-faire à un niveau un peu plus local. C’est en quelque sorte un retour vers plus d’ar­ti­sa­nat. Cela va donc sou­vent dans le sens des entre­pre­neurs pas­sion­nés par leur métier.

Votre démarche pro­duit beau­coup moins de déchets pour réno­ver. Mais une fois le tra­vail effec­tué, est-ce qu’un bâti­ment rénové aura une aussi bonne effi­cience éner­gé­tique qu’un nou­veau bâti­ment ou qu’un bâti­ment rénové de manière classique? 

Oui, c’est pos­sible. Cela dépend bien sûr des choix des maté­riaux et de la mise en œuvre. Par exemple, si on uti­lise des chutes de laine de roche pour iso­ler et qu’elles sont bien ins­tal­lées, la même épais­seur aura la même effi­ca­cité.
Par ailleurs, les bâti­ments ainsi réno­vés peuvent avoir une plus longue durée de vie: les maté­riaux anciens sont sou­vent de meilleure qua­lité et peuvent être répa­rés, ce qui est moins sou­vent le cas avec les maté­riaux actuels. Pre­nons une nou­velle fenêtre PVC, elle aura un prix équi­valent à celui d’une fenêtre bois-bois de récu­pé­ra­tion, mais une durée de vie plus courte.
Il ne faut pas oublier de prendre en compte l’éner­gie grise néces­saire pour pro­duire et éli­mi­ner les maté­riaux neufs lors­qu’on fait un bilan éner­gé­tique. On est sou­vent sur­pris du résultat!

Qu’en est-il des garanties? 

C’est une ques­tion et une inquié­tude récur­rente. Il ne faut pas sous-esti­mer l’im­por­tance des garan­ties, mais plu­tôt cher­cher le dia­logue entre les per­sonnes concer­nées: maî­trise d’ou­vrage et entre­prises. C’est une «simple» ques­tion d’é­va­lua­tion et de répar­ti­tion des risques. La plu­part du temps, on trouve une solu­tion. Par exemple, les radia­teurs ache­tés dans une bourse aux maté­riaux ne sont en prin­cipe pas garan­tis. Leur état peut par contre être très faci­le­ment jugé par un spé­cia­lise et le risque de défaut est négli­geable. De plus, l’ins­tal­la­tion elle-même, les conduits, sont garan­tis par l’en­tre­prise qui fait le mon­tage.
Il faut oser être créa­tif. La ges­tion du risque peut être réglée de manière très prag­ma­tique. Si l’ex­per­tise de lumi­naire est coû­teuse, alors que l’ob­jet de seconde main est bon mar­ché, il vaut mieux consti­tuer un petit stock de réserve, par exemple 10% qui pourra être uti­lisé dans le cas d’une panne irréparable.

Pour finir, est-ce qu’un ren­de­ment est pos­sible dans ces projets? 

Oui, ça fonc­tionne, cer­tains de nos pro­jets en sont la preuve. Nous tra­vaillons avec des caisses de pen­sion pour les­quelles les ren­de­ments ne sont pas négo­ciables. Et nous sommes per­sua­dés que le sys­tème va néces­sai­re­ment chan­ger, nos valeurs vont évo­luer et nous pour­rons atteindre de meilleures pro­por­tions de réem­ploi, et cela à coût équivalent.

Res­sources | Bourses aux maté­riaux de construc­tion et d’aménagement 

  • countdown2030.ch | s’en­gage pour une culture de la construc­tion de haut niveau et qui a de l’avenir
  • cirkla.ch/fr | pour le réem­ploi dans la construction
  • useagain.ch | la pla­te­forme qui faci­lite le réem­ploi dans le sec­teur de la construction
  • sumami.ch | les villes comme entre­pôts de matières premières
  • zirkular.net ( en alle­mand) | bureau d’é­tudes pour la construc­tion circulaire
  • materiuum.ch | Asso­cia­tion gene­voise ayant pour mis­sion la pré­ser­va­tion des res­sources naturelles
  • syphon.ch | une inté­gra­tion sociale par la réuti­li­sa­tion d’élé­ments de construc­tion et d’autres pres­ta­tions de service
  • salza.ch | pour le réem­ploi d’élé­ments de construction
  • bauteilladen.ch (en alle­mand) | le mar­ché en ligne pour des com­po­sants de seconde main de qualité
  • la-ressourcerie.ch | centre de com­pé­tences fri­bour­geois du réemploi
  • protravail.ch/ pro­mai­son | pièces démon­tées, recy­clées et fières de l’être
  • sam-basel.org | SAM-Musée Suisse d’Ar­chi­tec­ture, Bâle

Extrait de la Revue HabitatDurable 70

L’Au­teure

Muriel Denz­ler
Redac­trice HabitatDurable
ad Interim

neige

Dénei­ge­ment: Qui est res­pon­sable? Le pro­prié­taire ou le locataire?

En période hiver­nale, il n’est pas rare que le pay­sage se couvre d’un beau man­teau blanc. Mais au-delà de l’é­mer­veille­ment, l’o­bli­ga­tion de dénei­ger ramène vite à la réa­lité. Mais qui du pro­prié­taire ou du loca­taire est responsable?

En géné­ral, ce sont les com­munes qui effec­tuent le dénei­ge­ment sur la voie publique. La ques­tion reste pour­tant plus com­plexe en ce qui concerne les voies privées.

Res­pon­sa­bi­lité du propriétaire

En prin­cipe, le pro­prié­taire est res­pon­sable du dénei­ge­ment. Selon l’art 58.al.1 du Code des obli­ga­tions «Le pro­prié­taire d’un bâti­ment ou de tout autre ouvrage répond du dom­mage causé…par le défaut d’en­tre­tien». Il est donc dans l’o­bli­ga­tion de garan­tir un accès sécu­risé et est res­pon­sable en cas de dom­mage sur un tiers. Lorsque le bien est loué, il doit entre­te­nir le bien dans un état appro­prié à l’u­sage. L’en­tre­tien passe éga­le­ment par le dénei­ge­ment des par­ties com­munes, des sor­ties et entrées, et des places de sta­tion­ne­ment qui ne sont pas louées direc­te­ment par des loca­taires. Le pro­prié­taire peut par ailleurs délé­guer ces tâches à une conciergerie.

En résumé, que ce soit pour sa propre mai­son ou pour des biens immo­bi­liers qu’il loue, le pro­prié­taire est tenu de dénei­ger et sur­tout sera jugé res­pon­sable en cas d’ac­ci­dent ou de dom­mages sur un tiers s’il n’a pas garanti un accès suf­fi­sam­ment sécurisé.

Mais que se passe-t-il en cas de droit de pas­sage? Si un droit de pas­sage est ins­crit dans le registre fon­cier, alors ce n’est pas au pro­prié­taire de s’oc­cu­per de son entre­tien, mais plu­tôt à l’ayant droit. Une seule excep­tion per­met­trait à l’ayant droit de par­ta­ger les frais d’en­tre­tien: Si le pro­prié­taire lui-même uti­lise ce droit de passage.

Res­pon­sa­bi­lité du locataire

Bien que le pro­prié­taire soit res­pon­sable dans la majeure par­tie des cas, il existe cer­taines excep­tions ou le loca­taire doit effec­tuer le dénei­ge­ment. Le loca­taire est res­pon­sable des zones sui­vantes: Le bal­con, la ter­rasse et la place de sta­tion­ne­ment qu’il loue. Tous les che­mins et lieux que seul lui uti­lisent, doivent être déneiges par ses soins. Dans le cas où le loca­taire loue une mai­son indi­vi­duelle, alors il est tenu d’ef­fec­tuer le dénei­ge­ment complet.

Il peut éga­le­ment être res­pon­sable du dénei­ge­ment s’il existe une clause dans le contrat de bail.

Spé­ci­fi­ci­tés du déneigement

Bien que ce sujet puisse paraître léger, il apporte avec lui beau­coup de ques­tion­ne­ments. Par exemple, qui est chargé de dénei­ger les trot­toirs devant la propriété?

Dans le cas des trot­toirs, c’est au pro­prié­taire qu’in­combe la tâche. Lorsque les condi­tions sont dif­fi­ciles, il doit au mini­mum lais­ser la place pour deux per­sonnes, c’est-à-dire 80 cm de large. En cas de bles­sure par un tiers, il est tenu res­pon­sable même dans les cas ou il a délé­gué la tâche au concierge. Il peut poser un pan­neau d’a­ver­tis­se­ment afin de faire appel à la pru­dence des pié­tons, mais ne sera pas exo­né­rer de sa res­pon­sa­bi­lité en cas d’accident.

Dans tous les cas, que ce soit le pro­prié­taire, le concierge ou le loca­taire qui déneige, il doit s’as­su­rer de ne pas dis­po­ser des masses de neige sur la voie publique ou sur la pro­priété d’un tiers. Il est donc recom­mandé de faire atten­tion d’en­tre­po­ser la neige dans un lieu approprié.

Au-delà des trot­toirs, le pro­prié­taire doit éga­le­ment s’as­su­rer de la sécu­rité des toits. Une solu­tion pos­sible serait d’ins­tal­ler un garde de neige sur le toit coté rue afin d’é­vi­ter des chutes de neige ou de sta­lac­tites qui peuvent bles­ser les passants.

Qui est res­pon­sable du dénei­ge­ment dans les Pro­prié­tés par Étages? 

Le cas des PPE peut ame­ner de ques­tion­ne­ments en termes de res­pon­sa­bi­lité en cas de dénei­ge­ment. En théo­rie, c’est la com­mu­nauté des pro­prié­taires qui est res­pon­sable. Cepen­dant, si rien n’est men­tionné dans le règle­ment, alors per­sonne n’est réel­le­ment en charge du dénei­ge­ment. Il est conseillé d’ins­crire dans un pro­cès- ver­bal une clause qui ins­crit de façon claire et après consen­sus, les condi­tions de dénei­ge­ment, que ce soit par l’in­ter­ven­tion d’un tiers ou par un tour­nus entre propriétaires.

Enfin, que ce soit au pro­prié­taire, au loca­taire ou à un tiers de dénei­ger, l’o­bli­ga­tion ne s’ap­plique qu’entre 7h et 21h. 

Comp­teurs indi­vi­duels de chauf­fage: pro­prié­taires res­pon­sables, agissez!

En suisse, les bâti­ments repré­sentent envi­ron 45% de la consom­ma­tion d’éner­gie totale du pays.

La moi­tié de cette consom­ma­tion peut être impu­tée au chauf­fage des locaux et de l’eau chaude. Dans les immeubles plus anciens, la part rela­tive au chauf­fage des locaux est pré­pon­dé­rante par rap­port à celle de l’eau. Tous les bâti­ments ne peuvent être réno­vés et iso­lés rapi­de­ment, il est donc urgent d’a­dop­ter des solu­tions moins radi­cales, mais per­met­tant néan­moins d’im­por­tantes éco­no­mies d’énergie.

Il est démon­tré que, lorsque le prin­cipe du consom­ma­teur-payeur est appli­qué et que les habi­tants ont la pos­si­bi­lité d’a­dop­ter des com­por­te­ments qui leur per­mettent de faire eux-mêmes des éco­no­mies, la consom­ma­tion d’éner­gie de l’im­meuble peut bais­ser de 15 à 20 %. Pour que cela soit pos­sible, tous les loge­ments de l’im­meuble doivent être équi­pés de comp­teurs d’éner­gie indi­vi­duels. Les coûts ini­tiaux d’ins­tal­la­tion sont rela­ti­ve­ment faibles, entre 50 et 100 francs par comp­teur, selon les fabri­cants. L’ins­tal­la­tion de ces comp­teurs indi­vi­duels per­met au loca­taire d’être conscient de sa propre consom­ma­tion, ce qui a un impact posi­tif sur sa fac­ture de chauf­fage. De leur côté, les pro­prié­taires amé­liorent dura­ble­ment leurs immeubles et rendent ainsi leurs loge­ments plus attrac­tifs sur le mar­ché. Quant aux frais d’ex­ploi­ta­tion des comp­teurs, qui englobent notam­ment les frais d’en­tre­tien et de ser­vice des appa­reils d’en­re­gis­tre­ment (fac­tu­ra­tion, piles, etc.), ils doivent être inté­grés au décompte annuel de chauffage.

Cer­taines col­lec­ti­vi­tés publiques sou­tiennent l’ins­tal­la­tion des comp­teurs indi­vi­duels par des aides finan­cières. La ville de Neu­châ­tel accorde une sub­ven­tion de 50 % des frais liés à l’é­qui­pe­ment de comp­teurs indi­vi­duels. À Genève, l’ins­tal­la­tion de comp­teurs indi­vi­duels est déjà une obli­ga­tion dans cer­tains cas (nou­veaux bâti­ments sauf Miner­gie; anciens bâti­ments très éner­gi­vores construits avant 1993). À Lau­sanne, aucune obli­ga­tion n’existe pour les très nom­breux anciens immeubles, mais un pos­tu­lat dans ce sens vient d’être déposé au Grand Conseil.

HabitatDurable recom­mande donc vive­ment aux pro­prié­taires d’ins­tal­ler des comp­teurs indi­vi­duels d’éner­gie dans leurs immeubles, si ce n’est déjà fait. Le ser­vice-conseil don­nera toute infor­ma­tion utile à ce sujet.

Extrait de la Revue HabitatDurable 69

L’Au­teur

Joël Desaules

Joël Desaules

avo­cat et média­teur
Pré­sident d’HabitatDurable Neuchâtel

Sans chauf­fage ni cli­ma­ti­sa­tion: 2226, une archi­tec­ture tempérée

C’est une approche archi­tec­tu­rale qui révo­lu­tionne la façon d’en­vi­sa­ger le bâti. En Autriche, un cabi­net d’ar­chi­tec­ture a mis au point la tech­no­lo­gie 2226, qui per­met la construc­tion de bâti­ments sans chauf­fage ni refroi­dis­se­ment. Ou presque sans. Explications.

22|26. Deux valeurs Cel­sius. Deux repères plu­tôt, garants d’une tem­pé­ra­ture inté­rieure agréable. Deux chiffres deve­nus une idée fixe pour l’ar­chi­tecte autri­chien Diet­mar Eberle. Son objec­tif? Main­te­nir la tem­pé­ra­ture du futur siège de son cabi­net d’ar­chi­tec­ture dans cette zone de confort, sans aucun sys­tème de chauf­fage ni de refroi­dis­se­ment ou ven­ti­la­tion. Mal­gré l’in­cré­du­lité ambiante, le pro­fes­seur s’en­tête, déter­miné à pro­po­ser une archi­tec­ture durable, libé­rée de l’exi­gence tech­nique, et qui per­mette une réduc­tion signi­fi­ca­tive de la consom­ma­tion d’éner­gie et donc de l’em­preinte carbone.

Entouré des meilleurs spé­cia­listes, l’Au­tri­chien fait sor­tir de terre, en 2013, un immeuble de cinq étages à Lus­te­nau. Cette petite bour­gade autri­chienne de 20 000 âmes située à moins de trois kilo­mètres de la fron­tière de la Suisse se retrouve sou­dain sous les feux des pro­jec­teurs. Exit le scep­ti­cisme. Le bâti­ment fait sen­sa­tion et attise la curio­sité bien au-delà des fron­tières autri­chiennes. À coup de cars entiers, on débarque au pied de cette prouesse archi­tec­tu­rale capable de main­te­nir par elle-même la tem­pé­ra­ture ambiante entre 22 et 26° durant toute l’année.

Com­ment arrive-t-on à cette prouesse? 

Tout com­mence en amont du chan­tier par une simu­la­tion ther­mo­dy­na­mique du futur bâti­ment. Orien­ta­tion du ter­rain, durée d’en­so­leille­ment, ombres géné­rées par les arbres ou bâti­ments voi­sins, fré­quence de la nébu­lo­sité, plus d’une cen­taine de cri­tères sont pris en compte pour géné­rées une simu­la­tion de l’é­vo­lu­tion des tem­pé­ra­tures sur 365 jours. « Ce modèle élec­tro­nique per­met une vue d’en­semble de chaque pièce, étage par étage, n’im­porte quel jour de l’an­née», détaille avec fer­veur l’in­gé­nieur Ste­fan Corona, direc­teur de 2226. « On peut par exemple pré­dire la tem­pé­ra­ture d’une pièce orien­tée sud-ouest un 15 février à 15h après trois semaines de météo gla­ciale et voir s’il y a un risque que la tem­pé­ra­ture de la pièce chute à 21,9°C.»

Extrê­me­ment pré­cise, cette modé­li­sa­tion prend éga­le­ment en compte de mul­tiples fac­teurs inté­rieurs, le type de mobi­lier envi­sagé, le nombre d’ap­pa­reils élec­tro­niques, ou encore le nombre de per­sonnes pré­sentes dans l’ha­bi­ta­tion. Car cha­cun de ces para­mètres exerce une influence sur la pro­duc­tion ou le sto­ckage d’éner­gie. « Une per­sonne génère entre 80 et 100 watts de cha­leur par heure», chiffre l’in­gé­nieur autri­chien. « A Lus­te­nau, nous sommes entre six et sept à par­ta­ger un bureau de 100 m², on dégage 600 à 700 watts par heure. Si nous ne sommes que deux, il manque donc jus­qu’à 500 watts par heures, toutes ces variables sont à prendre avec pré­ci­sion, chaque maté­riau, chaque élé­ment de la future construc­tion, car là encore, le moindre détail compte pour maxi­mi­ser le confort ther­mique et opti­mi­ser l’ef­fi­ca­cité éner­gé­tique du bâtiment.

Quels sont donc les maté­riaux utilisés? 

Mur exté­rieur de brique d’une épais­seur de 75 cen­ti­mètres per­met­tant le sto­ckage de cha­leur, agen­ce­ment des fenêtres pensé pour maxi­mi­ser la lumière natu­relle tout en évi­tant le rayon­ne­ment direct dans les pièces, parois inté­rieures en briques plus fines pour favo­ri­ser la cir­cu­la­tion de l’air, les prin­cipes de base de la vision 2226 ren­voient à des pro­cé­dés qui sem­blaient autre­fois élé­men­taires. « Il y avait une cer­taine intel­li­gence ori­gi­nelle dans la façon dont étaient construites les mai­sons et pla­ni­fiées les villes à l’é­poque», ana­lyse l’ar­chi­tecte Ste­phan Maren­ding, res­pon­sable de l’an­tenne zuri­choise de Baum­schla­ger Eberle. « Les pièces de vie d’une mai­son étaient pla­cées à proxi­mité de la cui­sine pour qu’elles béné­fi­cient de la cha­leur du foyer tan­dis que les chambres à cou­cher se situaient à l’é­tage, tout était réflé­chi pour répondre à une logique éco­no­mique et éco­lo­gique. Aujourd’­hui, ces pro­cé­dés de construc­tion ne suf­fisent plus pour répondre aux stan­dards actuels de confort, il nous faut donc allier ce savoir-faire popu­laire aux outils tech­no­lo­giques actuels.»

Quels sont donc les outils tech­no­lo­giques mis en place?

L’ef­fi­cience de l’en­ve­loppe de l’é­di­fice est com­plé­tée par un dis­po­si­tif de cap­teurs. À l’ex­té­rieur, ces appa­reils cal­culent la tem­pé­ra­ture, le vent, les pré­ci­pi­ta­tions, tan­dis qu’à l’in­té­rieur, ils mesurent la tem­pé­ra­ture de chaque pièce ainsi que son taux d’hu­mi­dité et de CO2. Toutes ces don­nées sont envoyées sur le ser­veur du bâti­ment, qui va géné­rer auto­ma­ti­que­ment l’ou­ver­ture ou la fer­me­ture des fenêtres pour opti­mi­ser la qua­lité de l’air et garan­tir une tem­pé­ra­ture entre 22 et 26°C dans tout le bâti­ment. Cette ges­tion intel­li­gente n’em­pêche pas pour autant une ouver­ture manuelle des fenêtres, pos­sible en tout temps.

Et la consom­ma­tion énergétique?

Au final, cet alliage de tech­no­lo­gie de pointe et de prin­cipes archi­tec­tu­raux fon­da­men­taux abaisse la consom­ma­tion annuelle d’éner­gie à 45 kwh/m2, soit deux tiers de moins que pour un bâti­ment conven­tion­nel.« Les résul­tats sont extrê­me­ment satis­fai­sants, se réjouit Ste­fan Corona. Une étude externe menée à Lus­te­nau a démon­tré que la varia­tion entre notre simu­la­tion et la réa­lité n’é­tait que de 3%. C’est stupéfiant.»

Est-il pos­sible de construire des bâti­ments 2226 en Suisse?

Oui! Le pre­mier édi­fice équipé de la tech­no­lo­gie 2226 est inau­guré en 2018 à Emmen­brücke. Là encore, il s’a­git de locaux à usage pro­fes­sion­nel. « La dyna­mique en Suisse est très dif­fé­rente de celle en France, par exemple, où le mar­ché est beau­coup plus réac­tif à l’in­no­va­tion. À Emmen­brücke, on a com­mencé à faire des visites en 2018. Cinq ans plus tard, on voit enfin cer­tains pro­jets abou­tir. Cela dit, on sent que la durée de réflexion tend désor­mais à se rac­cour­cir et qu’un chan­ge­ment de men­ta­lité s’o­père en profondeur.»

Peut on construire des loge­ments 2226?

Abso­lu­ment. Pour les équipes de ce nou­veau concept éner­gé­tique, un cap est fran­chi au moment d’a­dap­ter la solu­tion 2226 à des pro­jets de loge­ments. Impos­sible en effet d’ap­pli­quer les acquis à l’i­den­tique, il faut repen­ser le modèle pour l’a­dap­ter aux habi­tudes de vie. « La régu­la­rité de la pré­sence humaine est bien moins pré­vi­sible dans une mai­son que dans un bureau, c’est un point cri­tique de la simu­la­tion, sou­lève Ste­phan Maren­ding. Par ailleurs, le seuil de tolé­rance d’une tem­pé­ra­ture don­née est plus élevé au bureau que chez soi, où les besoins indi­vi­duels priment. Il nous faut donc déve­lop­per des solu­tions qui per­mettent un apport ponc­tuel d’éner­gie lorsque cela est jugé nécessaire.»

Le défi est relevé en 2019 lorsque deux immeubles, l’un mixte, l’autre d’ha­bi­ta­tions, sont mis en ser­vice en Autriche. Et à Lucerne, un per­mis de construire vient d’être déli­vré pour la construc­tion d’un immeuble de huit appar­te­ments selon le prin­cipe 2226. Pour garan­tir le confort sou­haité, il a été prévu d’a­jou­ter un petit poêle à bois dans chaque appar­te­ment. Même en cas d’hi­vers par­ti­cu­liè­re­ment rigou­reux, seules trois four­nées heb­do­ma­daires devraient suf­fire à rehaus­ser la température.

« L’a­van­tage de cette tech­no­lo­gie, c’est sa pré­ci­sion. Elle per­met de cibler les pièces qui néces­si­te­raient une part de cha­leur au lieu de chauf­fer l’im­meuble entier», relève Ste­phan Maren­ding. Le pro­jet lucer­nois pré­voit par ailleurs, un agen­ce­ment des lieux assu­rant une cir­cu­la­tion d’éner­gie dans les pièces de vie, cir­cuit qui pourra être stoppé grâce à des portes cou­lis­santes afin de réduire la tem­pé­rature dans les chambres à coucher.

Quels sont les coûts d’une constru­tion 2226?

Alors que les inves­tis­se­ments de départ sont simi­laires à ceux d’un bâti­ment stan­dard, le coût glo­bal de pro­jet est divisé par deux lorsque l’on prend en consi­dé­ra­tion la durée de vie de l’é­di­fice, cal­cu­lée sur cin­quante ans.« Si nous devions refaire nos esti­ma­tions avec l’aug­men­ta­tion actuelle des prix en éner­gie, le gain serait encore plus signi­fi­ca­tif», éva­lue Ste­fan Corona. Ces argu­ments de dura­bi­lité cou­plés à des prix avan­ta­geux sur un temps long semblent tenir la pro­messe d’un car­net de com­mandes à ral­longe. Or, mal­gré l’en­thou­siasme sus­cité par cette inno­va­tion archi­tec­tu­rale, les prises de déci­sion finale res­tent un pro­ces­sus lent, sou­vent frei­nées par la mul­ti­pli­cité des per­sonnes à convaincre.

La crise éner­gé­tique actuelle pour­rait bien doper l’in­té­rêt pour ce nou­veau concept éner­gé­tique. « Mal­gré les plans des gou­ver­ne­ments pour réduire l’em­preinte car­bone du parc immo­bi­lier, ces objec­tifs n’ont pas réussi à être atteints, car il n’y avait aucune obli­ga­tion de sor­tir de nos zones de confort. Désor­mais, il y a urgence, les inves­tis­seurs ne peuvent plus se conten­ter de faire du green­wa­sching, ils doivent pro­po­ser des solu­tions durables» conclut Ste­fan Corona. « Nous avons la chance d’a­voir déve­loppé une tech­no­lo­gie inno­vante et d’a­voir étoffé notre cata­logue pour garan­tir une appli­ca­tion à tous types de bâti­ments, quelle que soit l’ar­chi­tec­ture sou­hai­tée. Nous avons le savoir-faire et nous sommes prêts.

Pro­jets d’assainissements

Ce sys­tème nova­teur peut aussi s’ap­pli­quer à des pro­jets d’assainissements.«De nom­breux bâti­ments du siècle der­nier pré­sentent les pré­re­quis néces­saires pour fonc­tion­ner sans tech­nique. Au lieu de rem­pla­cer les sys­tèmes vieillis­sants, il s’a­git de s’en libé­rer et d’im­plé­men­ter un dis­po­si­tif de ges­tion intel­li­gente de l’énergie.»

Extrait de la Revue HabitatDurable 69

L’au­teur

Noé­mie Gui­gnard
Jour­na­liste libre

Cal­cul des loyers: Des ren­de­ments et des loge­ments abordables

Existe-t-il un loyer équi­table ? Un loyer qui per­mette aux pro­prié­taires d’a­voir un ren­de­ment sans pour autant gru­ger les pro­prié­taires ? Oui, HabitatDurable/Casafair en est convaincu : avec des loyers qui couvrent les frais, l’as­so­cia­tion pré­sente un modèle qui pro­pose un cal­cul des loyers équi­tables pour les deux par­ties et qui ne se base pas sur le libre marché.

Le déve­lop­pe­ment du prix des loyers est, depuis des années, un sujet émi­nem­ment poli­tique, éga­le­ment au sein d’Ha­bi­tat­Du­rable (HD). La ques­tion du ren­de­ment légi­time est la grande pomme de la dis­corde. Notre équipe de conseil est sou­vent confron­tée à cette ques­tion lorsque les pro­prié­taires demandent un avis sur la manière de fixer un loyer afin de ne léser aucune des deux parties.

En réponse à ce ques­tion­ne­ment récur­rent, HD lance un nou­veau modèle de cal­cul qui pré­sente les par­ti­cu­la­ri­tés suivantes:

  • tous les coûts qui incombent aux pro­prié­taires sont pris en compte
  • un ren­de­ment rai­son­nable est inclus (rému­né­ra­tion du capi­tal propre)
  • l’ex­ploi­ta­tion des biens immo­bi­liers sur le long terme est garantie
  • la consti­tu­tion de pro­vi­sions affec­tées pour la remise en état est pré­vue (contrai­re­ment à d’autres modèles de cal­cul dans les­quels les pro­vi­sions sont pré­le­vées sur le ren­de­ment du capi­tal propre).

Un loyer qui couvre les frais n’est pas seule­ment une garan­tie d’équité.Grâce à ce sys­tème, une rela­tion trans­pa­rente et basée sur la confiance est favo­ri­sée et per­met d’a­voir moins de rési­lia­tions, de loge­ments vacants et de chan­ge­ments de locataires.

C’est aussi une réponse poli­tique aux dys­fonc­tion­ne­ments du mar­ché immo­bi­lier. Ce cal­cul per­met de décou­pler le loyer du sys­tème de l’offre et de la demande – la spi­rale ascen­dante des prix du mar­ché est inter­rom­pue et des prix abor­dables sont ainsi préservés.

Les Auteurs

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Kathy Stei­ner
Direc­trice HabitatDurable

Nadim Cham­mas
Res­pon­sable d’information et des médias

Modèle de loyer «fixé sur la base des coûts»

HabitatDurable est l’as­so­cia­tion des pro­prié­taires res­pon­sables, conscients des enjeux éco­lo­giques et sociaux. Elle recom­mande d’a­dop­ter le modèle de loyer «fixé sur la base des coûts». Ce loyer est équi­table pour les deux par­ties et garan­tit un finan­ce­ment pérenne du bien immobilier. 

Les prin­cipes du modèle de loyer recom­mandé par HabitatDurable

  • Le cal­cul du loyer inclut tous les coûts qui incombent effec­ti­ve­ment aux pro­prié­taires, aux­quels on ajoute un ren­de­ment rai­son­nable (rému­né­ra­tion du capi­tal propre).
  • Le modèle du loyer fixé sur la base des coûts garan­tit l’ex­ploi­ta­tion du bien immo­bi­lier sur le long terme. Dans une optique de trans­pa­rence, le modèle pré­voit la consti­tu­tion de pro­vi­sions affec­tées, à la dif­fé­rence d’autres modèles de cal­cul dans les­quelles les pro­vi­sions sont pré­le­vées sur le ren­de­ment du capi­tal propre.

Cinq fac­teurs entrent dans le cal­cul de loyer sur la base des coûts

Ces dif­fé­rents fac­teurs sont à déter­mi­ner en fonc­tion du prix d’a­chat et/ou des coûts de construc­tion, du type de construc­tion, de l’an­cien­neté et de l’é­tat de l’im­meuble. L’in­fluence de l’un ou l’autre fac­teur peut évo­luer au cours du temps. Il convient de réexa­mi­ner régu­liè­re­ment la situa­tion et de pro­cé­der aux ajus­te­ments néces­saires le cas échéant.

Ces fac­teurs déter­minent le cal­cul du loyer fixé sur la base des coûts

Frais cou­rants

Frais d’en­tre­tien (Main­te­nance)

  • Signi­fi­ca­tion

«main­tien du fonc­tion­ne­ment des ins­tal­la­tions» grâce à des «inter­ven­tions simples et régu­lières» (SIA 469); mesures de répa­ra­tion des élé­ments du bâti ou rem­pla­ce­ment des appa­reils ou installations.

  • Cal­cul

For­fait d’en­tre­tien cor­res­pon­dant à 0.5−1.5 % de la valeur du bâti­ment (valeur du bâti­ment neuf ou valeur d’as­su­rance); varia­tions selon l’âge de l’im­meuble, le mode de construc­tion, la date de construc­tion, l’é­tat géné­ral de l’im­meuble, l’in­ten­sité de l’utilisation.

Frais d’ex­ploi­ta­tion

  • Signi­fi­ca­tion

Découlent de l’u­ti­li­sa­tion de la par­celle ; com­prennent contri­bu­tions publiques, frais d’as­su­rance et autres frais non fac­tu­rés aux loca­taires dans les frais accessoires.

  • Cal­cul

Esti­més de manière for­fai­taire à 0.1−0.5 % du mon­tant investi (prix d’a­chat et/ou de construction)

Pro­vi­sions affec­tées pour la remise en Etat

  • Signi­fi­ca­tion

Com­prend les dépenses cycliques visant à « réta­blir la sécu­rité et l’ap­ti­tude au ser­vice pour une durée déter­mi­née » (SIA 469); le mon­tant dépend de la durée de vie esti­mée des élé­ments du bâti et de leur qua­lité ; les pro­vi­sions affec­tées garan­tissent la capa­cité finan­cière à long terme.

  • Cal­cul

Mon­tant cor­res­pon­dant à 0.2−1.0 % de la valeur du bâti­ment, pro­vi­sion­née chaque année pour des réno­va­tions cycliques impor­tantes ; le mon­tant dépend de la durée de vie atten­due des élé­ments du bâti.

Rému­né­ra­tion du Capital 

Rému­né­ra­tion du capi­tal étranger

  • Signi­fi­ca­tion

Découle des apports finan­ciers externes que consti­tuent les hypo­thèques et les prêts.

  • Cal­cul

Se base sur les inté­rêts effec­tifs dus

Rému­né­ra­tion du capi­tal propre (ren­de­ment)

  • Signi­fi­ca­tion

Doit per­mettre d’ob­te­nir un ren­de­ment raisonnable

  • Cal­cul

HabitatDurable recom­mande un taux de ren­de­ment maxi­mal supé­rieur d’un demi-pour cent (0.5%) au taux de réfé­rence actuel.

Com­ment cal­cu­ler un loyer sur la base des coûts?

Le cal­cul d’un loyer sur la base des coûts est une tâche com­plexe et notre fiche d’in­for­ma­tion n’en donne qu’un aperçu sim­pli­fié. Les dif­fé­rents para­mètres doivent être ajus­tés en fonc­tion de l’ob­jet mis en loca­tion. Les fac­teurs à prendre en compte ne sont pas les mêmes selon qu’on cal­cule un nou­veau loyer ou qu’on véri­fie le bien-fondé d’un loyer existant.

Outre les consul­ta­tions indi­vi­duelles, HabitatDurable pro­pose un cal­cu­la­teur en ligne pour les immeubles nou­vel­le­ment construits ou nou­vel­le­ment acquis et pour les pre­mières loca­tions, lorsque les mon­tants inves­tis sont connus.

Ser­vice de cal­cu­la­teur en ligne 

Pour les biens actuel­le­ment en loca­tion, les membres d’Ha­bi­tat­Du­rable peuvent s’a­dres­ser à l’é­quipe de conseillers et de conseillères de l’association.

Ser­vice conseil 

HabitatDurable vous recom­mande dans tous les cas de cher­cher conseil auprès d’un‑e pro­fes­sion­nel-le. Vous avez ainsi la garan­tie que les cri­tères sont cor­rec­te­ment appli­qués et que le loyer obtenu cor­res­pond éga­le­ment à l’ob­jet loué.

Eigenmietwert

Hausse des taux d’interêt

Quel est l’ef­fet, sur mon hypo­thèque de la hausse des taux d’in­te­rêt annon­cée par la Banque nationale ?

Après le relè­ve­ment du taux direc­teur de 0.75 à ‑0.25 % par la Banque natio­nale suisse (BNS), beau­coup de pro­prié­taires hésitent : vaut-il mieux conclure une hypo­thèque à taux fixe à long terme ou lui pré­fé­rer une hypo­thèque à taux variable ?

Si vous sou­hai­tez pri­vi­lé­gier la sécu­rité et dor­mir sur vos deux oreilles, l’i­déal est de conclure une ou plu­sieurs tranches d’hy­po­thèques à taux fixe. Vous serez ainsi à l’a­bri des varia­tions de taux pen­dant la durée du contrat. Vous pou­vez répar­tir les échéances – par exemple sur 3,5,7 et / ou 10 ans – afin de réduire encore les risques de fluc­tua­tion des taux. Il est en outre pos­sible de sous­crire en com­plé­ment une hypo­thèque variable ou une hypo­thèque Saron (basée sur le mar­ché monétaire).

On peut s’at­tendre à de nou­velles hausses des taux d’in­té­rêt par la Banque natio­nale, donc à d’autres aug­men­ta­tions des taux hypo­thé­caires. Les spé­cia­listes ne pensent tou­te­fois pas que ceux-ci attein­dront les niveaux de 2008.

En défi­ni­tive, la déci­sion dépend sur­tout de chaque pro­prié­taire, selon sa marge de manœuvre finan­cière et sa dis­po­si­tion à prendre des risques. Sans oublier la phase dans laquelle elle ou il se trouve au moment de conclure une hypo­thèque, par exemple l’ac­qui­si­tion d’un bien immo­bi­lier ou la pro­lon­ga­tion d’une hypo­thèque à taux fixe arri­vant à échéance. Nos conseillères et conseillers à la clien­tèle répon­dront volon­tiers à toutes vos ques­tions dans ces domaines, lors d’un entre­tien personnel.

Extrait de la Revue HabitatDurable 68 

L’au­teur

Peter Nardo
Res­pon­sable Finan­ce­ment Immo­bi­lier, Banque Alter­na­tive Suisse SA, www.bas.ch

Les micro-forêts urbaines selon Miyawaki

Parmi la myriade d’i­dées ayant émergé pour faire face à la catas­trophe éco­lo­gique en cours ; les forêts dites «de Miya­waki» ont sus­cité beau­coup d’en­thou­siasme. Les tech­niques mises au point par le bota­niste nip­pon étant appli­cables en milieu urbain sur de petites par­celles, des *forêts Miya­waki» ont com­mencé à être semées aux quatre coins du monde. On a loué leur effi­ca­cité et cri­ti­qué les faux espoirs qu’elles peuvent faire naître. Essayons de consi­dé­rer les choses sous un autre angle.

Cette photo me plaît. J’aime le mélange de viva­cité et de ten­dresse du regard de cet homme, son sou­rire heu­reux. J’aime la façon dont il tient la plante, tout prés des racines, dans un geste dont il semble avoir l’habitude.

Le sou­rire, le regard, le geste, j’y vois une invi­ta­tion, humble, pré­cise. Et puis , j’aime son cha­peau de paille pour se pro­té­ger du soleil : même s’il fait frais, en témoignent la veste et l’é­charpe, le soleil tape déjà.

J’aime enfin cette photo parce qu’elle évoque dans sa glo­ba­lité, non pas tel­le­ment l’homme qu’a été Miya­waki, mort à 93 ans l’an passé, mais sur­tout l’œuvre de sa vie, cet ensemble de décou­vertes et de tech­niques visant à revi­ta­li­ser la bio­di­ver­sité à tra­vers la res­tau­ra­tion de forêts dégra­dées par l’ac­ti­vité humaine, ou la plan­ta­tion de nou­veaux espaces fores­tiers denses et robustes.

L’éf­fi­ca­cité des techniques 

On a beau­coup parlé de l’ef­fi­ca­cité de ses tech­niques et les études faites par Miya­waki lui-même semblent le démon­trer, ainsi que la seule étude faite en Europe pour l’ins­tant (voir enca­dré). Mais je trouve qu’on per­çoit quelque chose qui dépasse la sta­tis­tique dans la façon qu’il a de tenir ce jeune plan : rien de spec­ta­cu­laire, un geste simple et pré­cis. Il y a de l’hu­mi­lité dans ce geste, mais pas de fausse modes­tie. Miya­waki était un uni­ver­si­taire, bota­niste de for­ma­tion, qui a consa­cré une longue par­tie de son exis­tence à obser­ver les graines et les forêts. Sa démarche n’a pas consisté à opti­mi­ser des tech­niques fores­tières, mais à rendre à la forêt sa vita­lité propre, indépassable.

La réus­site de ses tech­niques tient à la pré­ci­sion de ses obser­va­tions : la forêt, quand on ne l’a pas dégra­dée, est dense, diver­si­fiée, un grand nombre d’es­pèces indi­gènes y coha­bitent, les arbres n’y sont pas ali­gnés au cor­deau, mais répar­tis aléa­toi­re­ment ; il n’y pas qu’une seule forêt, mais autant de forêts qu’il y a de régions, et toutes ont leurs par­ti­cu­la­ri­tés, qu’ils convient de res­pec­ter lors­qu’on sou­haite leur rendre leur puissance.

La forêt urbaine comme espace social 

S’il est un aspect des tech­niques de Miya­waki qui a été cri­ti­qué, c’est celui des micro-forêts. Il faut dis­si­per un mal­en­tendu : les micro-forêts ne résolvent pas le pro­blème de la défo­res­ta­tion. Elles stockent certes du CO2, mais ne suf­fisent pas, et de loin, à contre­ba­lan­cer celui que nous envoyons dans l’at­mo­sphère. Par ailleurs, si les tech­niques de Miya­waki sont effi­caces, elles ne sont pas la pana­cée : cer­tains arbres meurent et leur prix au démar­rage peut être consèquent.

Mais on se four­voie­rait en rédui­sant l’a­dop­tion des tech­niques de Miya­waki à ses seules qua­li­tés fonc­tion­nelles : les plan­ta­tions selon ses tech­niques sont des évé­ne­ments col­lec­tifs. C’est ce qui se lit dans ses yeux : ce n’est pas un homme seul, mais un homme au milieu de ses sem­blables et de ses parents éloi­gnés (les oiseaux, si proches de nous à l’é­chelle de l’é­vo­lu­tion des espèces, et les arbres, cou­sins un peu plus loin­tains, mais si fidèles compagnons).

Les plan­ta­tions des forêts néces­sitent la réunion d’une mul­ti­tude de per­sonnes n’ayant nul besoin de connais­sances poin­tues préa­lables. L’en­tre­tien, pen­dant les trois ans qui suivent la plan­ta­tion (ensuite, la forêt sera auto­nome), est aussi l’oc­ca­sion de ren­contres et d’é­changes. Ce n’est ainsi pas seule­ment la bio­di­ver­sité qui refleu­rit, mais les liens sociaux ; ce n’est pas seule­ment l’air qui se puri­fie, mais l’at­mo­sphère qui s’al­lège lorsque nos voi­sins deviennent des amis (ou du moins des gens avec qui «on a planté des arbres», ce n’est pas rien !).

Au boh­neur de tous 

Cela rend heureux…je lis ce bon­heur-là dans le sou­rire de Miya­waki. Mais pas seule­ment ! De nom­breuses études démontrent l’in­fluence des espaces dits «natu­rels» sur la santé phy­sique et men­tale et sur l’humeur.

L’une d’elles, publiée dans Nature Scien­ti­fic Reports conclut : » une ana­lyse dose-effet pour la dépres­sion et l’hy­per­ten­sion sug­gère que des visites de 30 minutes ou plus au cours d’une semaine dans des espaces exté­rieurs verts pour­raient réduire la pré­va­lence de ces mala­dies dans la popu­la­tion de 7 % et 9 % res­pec­ti­ve­ment.» (trad.)

Une autre étude publiée dans la revue scien­ti­fique Eco­lo­gi­cal Eco­no­mics résume :» Nos résul­tats montrent que la richesse en espèces d’oi­seaux est posi­ti­ve­ment asso­ciée à la satis­fac­tion de vie dans toute l’Eu­rope.[…] Nous dis­cu­tons de deux voies non-exclu­sives pour cette rela­tion : l’ex­pé­rience mul­ti­sen­so­rielle directe des oiseaux, et les pro­prié­tés béné­fiques du pay­sage qui favo­risent à la fois la diver­sité des oiseaux et le bien-être des per­sonnes. Sur la base de ces résul­tats, cette étude sou­tient que les actions de ges­tion pour la pro­tec­tion des oiseaux et des pay­sages qui les abritent seraient béné­fiques pour les humains.» (Trad.) Le média » La Relève et la Peste«précise :«Les chiffres uti­li­sés indiquent […] que les per­sonnes ayant déclaré être satis­faites de leur vie sont 1.5 fois plus nom­breuses parmi celles qui sont entou­rées d’oi­seaux que par­mis celle gagnant 10 % de plus sur leur salaire net habituel.»

Bien plus qu’un cha­peau de paille 

On peut se pro­té­ger des rayons directs du soleil avec un cha­peau, mais pas de la cha­leur… Si implan­ter de forêts urbaines est abso­lu­ment insuf­fi­sant pour empê­cher le chan­ge­ment cli­ma­tique, cela consti­tue un espoir d’en souf­frir moins , en par­ti­cu­lier dans les villes, où car­ros­se­ries de voi­ture, façades et revê­te­ment de sols stockent la cha­leur. Comme l’ex­plique The­resa Crys­mann :«Il fait plus frais dans la ver­dure. Qu’elle soit grande ou petite, chaque plate contri­bue à faire bais­ser la tem­pé­ra­ture ambiante. L’hu­mi­dité s’é­va­pore de ses feuilles, ce qui refroi­dit l’air. Plus il y a de ver­dure, plus cet effet est fort […] Tou­te­fois, pour faire bais­ser le plus pos­sible la tem­pé­ra­ture en ville, même dans un petit espace et à l’é­cart des grandes espaces ouverts, c’est sur­tout l’ombre qui aide.» Elle conti­nue : » Une étude récente de l’EPFZ le montre : en Europe cen­trale, la dif­fé­rence de tem­pé­ra­ture moyenne entre les sur­faces urbaines avec et sans arbres est de dix degrés.»

Il est donc acquis que la pré­ser­va­tion et la plan­ta­tion des arbres en ville sont un des moyens les plus effi­caces pour aider à régu­ler les tem­pé­ra­tures pen­dant les cani­cules. Les micro-forêts plan­tées selon Miya­waki peuvent contri­buer à chan­ger le pay­sage urbain et le rendre plus accueillant et protecteur.

Le vieil homme et la jeune pousse 

Ce que j’aime au final sur cette photo, c’est que c’est un vieil homme qui plante un arbre. Il ne goû­tera jamais à l’ombre déli­cieuse que cet arbre, une fois grand et fort, offrira aux pro­me­neurs et autres visi­teurs de son doux refuge. Mais il a ce bon­heur si spé­cial de plan­ter un arbre.Ce peut être un peu céré­mo­nial, ou fol­le­ment joyeux, ou même fati­gant. Mais c’est tou­jours quelque chose. Faites-le, c’est indescriptible.

Com­ment pro­cé­der, si on veut plan­ter une micro-forêt ? 

Plu­sieurs démarches sont pos­sibles, car un tel pro­jet peut être porté par un col­lec­tif, une asso­cia­tion, une com­mune, ou même des par­ti­cu­liers. À Genève, c’est Joëlle Mar­ti­noya, fon­da­trice de forêt B, qui a contacté la ville après s’être pro­mis de tout faire pour per­mettre à une micro-forêt Miya­waki de voir le jour en Suisse. (https://foret‑b.ch).

Boom­fo­rest, une asso­cia­tion fran­çaise qui dif­fuse des infor­ma­tions gra­tuites très com­plètes sur la méthode Miya­waki, pro­pose des fiches très utiles si on veut se docu­men­ter concrè­te­ment : boomforest.org (voir Docs utiles)

Effi­ca­cité de la méthode Miya­waki dans les pro­grammes de res­tau­ra­tion des forêts méditerranéennes

« La méthode Miya­waki a été appli­quée en Extrême-Orient, en Malai­sie et en Amé­rique du Sud ; les résul­tats ont été très impres­sion­nants, per­met­tant de res­tau­rer rapi­de­ment l’en­vi­ron­ne­ment de zones for­te­ment dégra­dées. Cepen­dant, ces appli­ca­tions ont tou­jours été faites sur des sites carac­té­ri­sés par de fortes pré­ci­pi­ta­tions. La même méthode n’a jamais été uti­li­sée dans un contexte médi­ter­ra­néen carac­té­risé par une ari­dité esti­vale et un risque de déser­ti­fi­ca­tion. Un pre­mier test a été effec­tué par l’U­ni­ver­sité de Tus­cia, Dépar­te­ment des Forêts et de l’En­vi­ron­ne­ment (DAF) , il y a 11 ans en Sar­daigne (Ita­lie) sur une zone où les méthodes tra­di­tion­nelles de reboi­se­ment avaient échoué. Pour une appli­ca­tion appro­priée de Miya­waki sur ce site, la méthode ori­gi­nale a été modi­fiée tout en conser­vant ses prin­cipes théo­riques. Les résul­tats obte­nus 2 et 11 ans après la plan­ta­tion sont posi­tifs : après avoir com­paré les tech­niques tra­di­tion­nelles de reboi­se­ment, la bio­di­ver­sité végé­tale de la méthode Miya­waki semble très éle­vée, et la nou­velle coe­no­sis (com­mu­nauté végé­tale) a pu évo­luer sans autre sou­tien opé­ra­tion­nel après la plan­ta­tion. » (Trad.)

Conseils pour faire face à la pénu­rie éner­gé­tique: Fiche d’information pour les bailleurs et baille­resses de logements

L’augmentation du prix de l’énergie et les incer­ti­tudes qui pèsent sur les évo­lu­tions futures affectent les ménages et com­pliquent l’estimation des frais acces­soires à ins­crire au bud­get. Il y a plu­sieurs manières de fac­tu­rer ces frais, ordi­nai­re­ment soit en impu­tant les coûts effec­tifs aux loca­taires sur la base d’un décompte détaillé, soit en pré­le­vant un mon­tant for­fai­taire. Si les frais acces­soires sont inclus dans le loyer, nous vous recom­man­dons de prendre conseil auprès d’un·e professionnel·le.

Lorsque les loca­taires s’acquittent des frais acces­soires via un mon­tant for­fai­taire selon l’art. 4 OBLF, le bailleur ou la baille­resse sup­porte le risque d’un ren­ché­ris­se­ment de l’énergie. Il lui incombe de payer les sur­coûts qui en résultent. Les for­faits sont cal­cu­lés à par­tir des valeurs moyennes des trois années pré­cé­dentes. La hausse du for­fait ne com­pense donc celle des prix qu’avec un temps de retard, et ne peut être rétro­ac­tive. Cette modi­fi­ca­tion uni­la­té­rale du contrat doit obli­ga­toi­re­ment être com­mu­ni­quée au moyen de la for­mule offi­cielle avec effet à l’échéance du pro­chain délai de congé. Les loca­taires sont libres de la contes­ter. HabitatDurable recom­mande d’abandonner le modèle du for­fait et de pas­ser à la fac­tu­ra­tion des frais acces­soires effec­tifs avec ver­se­ment d’acomptes.

Dans ce cas, les loca­taires s’acquittent des frais acces­soires effec­tifs et versent un acompte men­suel. Le bailleur ou la baille­resse éta­blit un décompte annuel. Si cela vous semble trop com­pli­qué, vous pou­vez confier cette tâche à un·e professionnel·le de notre réseau de conseil. N’hésitez pas à nous contac­ter à ce sujet !

Si vous appli­quez déjà le sys­tème des acomptes, des ver­se­ments com­plé­men­taires consé­quents seront très pro­ba­ble­ment exi­gibles à la fin de la période de chauf­fage. Le bailleur ou la baille­resse ont tout inté­rêt à véri­fier sans tar­der le mon­tant des frais acces­soires à venir et à adap­ter les acomptes si néces­saire. Le plus simple est d’obtenir une aug­men­ta­tion volon­taire de la part des loca­taires. Pro­po­sez-leur par cour­rier (com­pre­nant un cou­pon-réponse) de ver­ser un sup­plé­ment d’un mon­tant fixe ou à choix à par­tir d’une cer­taine date. Le bailleur ou la baille­resse peut aussi ajus­ter les acomptes par une modi­fi­ca­tion uni­la­té­rale du contrat de bail com­mu­ni­quée avec la for­mule offi­cielle en obser­vant le délai de congé.

HabitatDurable recom­mande dans tous les cas de prendre les devants et d’informer pré­ven­ti­ve­ment les loca­taires de manière trans­pa­rente sur l’évolution des frais acces­soires. Une aug­men­ta­tion tem­po­raire pour cause de hausse du prix des com­bus­tibles fos­siles sera mieux accep­tée s’il est prévu de rem­pla­cer le sys­tème de chauf­fage par une solu­tion plus écologique.

HabitatDurable vous conseille en outre de

  • rap­pe­ler régu­liè­re­ment aux loca­taires ce qu’ils peuvent faire pour éco­no­mi­ser l’énergie ;

  • gérer la consom­ma­tion d’énergie en contrô­lant les efforts d’économie et en infor­mant pério­di­que­ment les loca­taires des pro­grès réa­li­sés ; cela met en confiance et aide à se motiver ;

  • fac­tu­rer les frais de chauf­fage et d’eau indé­pen­dam­ment de la consom­ma­tion, lorsque cela est pos­sible sans trop de tracas ;

  • prendre contact suf­fi­sam­ment tôt avec ses loca­taires, lorsqu’une hausse des frais acces­soires est en vue.

  • En cas de doute, faites exa­mi­ner le contrat de bail par un·e professionnel·le pour vous assu­rer qu’il est conforme à la juris­pru­dence en vigueur.

Conseils pour faire face à la pénu­rie d’énergie: Fiche d’information pour les per­sonnes pro­prié­taires de leur logement

HabitatDurable vous recom­mande une série de mesures appli­cables sans tar­der pour pal­lier la pénu­rie et atteindre l’objectif fixé par la Confé­dé­ra­tion, qui table sur une réduc­tion de 15 % de la consom­ma­tion d’énergie des ménages suisses. Les pistes sug­gé­rées vous invitent à entre­prendre rapi­de­ment les pre­mières démarches et devraient vous encou­ra­ger à abor­der d’autres étapes par la suite. Ces recom­man­da­tions n’ont rien de nou­veau, mais elles mettent le doigt sur des habi­tudes de consom­ma­tion qui nous sont chères (à tous les sens du terme) et conduisent à un énorme gas­pillage d’énergie. En agis­sant tous et toutes dès main­te­nant, nous nous épar­gnons de gros pro­blèmes, éco­no­mi­sons de l’argent et pro­té­geons notre cli­mat et notre envi­ron­ne­ment, déjà for­te­ment dégradés.

Conseils et recommandations 

Des mesures pré­ven­tives rapides à mettre en œuvre, qui peuvent dras­ti­que­ment réduire votre consom­ma­tion d’énergie

  • Iso­la­tion des fenêtres et des portes don­nant sur l’extérieur
    Véri­fiez l’isolation en coin­çant une feuille de papier entre le cadre et le bat­tant : si vous pou­vez la reti­rer lorsque la fenêtre est fer­mée, il est temps de rem­pla­cer les joints iso­lants. Vous en trou­ve­rez à bon mar­ché dans les enseignes de bricolage.

  • Volets à per­siennes
    Les volets fer­més créent un cli­mat inter­mé­diaire qui dimi­nue le refroi­dis­se­ment des vitres et amé­liore le confort du logement.

  • Aéra­tion
    Aérer géné­reu­se­ment, mais briè­ve­ment, et évi­ter de lais­ser les fenêtres ouvertes en imposte.

  • Chauf­fage
    Faites régu­liè­re­ment entre­te­nir votre chaudière.

  • Tem­pé­ra­ture des pièces
    Réglez la tem­pé­ra­ture de votre pièce à vivre à 20 degrés, à 16 degrés dans les chambres à cou­cher et à 23 degrés dans la salle de bain. Les ther­mo­mètres ne coûtent pas cher. Il est naïf de pen­ser qu’on peut se tenir chez soi en t‑shirt en hiver sans consé­quence pour l’environnement et le porte-monnaie.

  • Pompe de cir­cu­la­tion de la chau­dière
    Faites rem­pla­cer votre vieille pompe par un modèle moins gour­mand en énergie.

  • Courbe de chauffe/température de départ/abaissement noc­turne
    Véri­fiez ces para­mètres ou faites-les réini­tia­li­ser par le tech­ni­cien en charge du service.

  • Radia­teurs
    Si les radia­teurs émettent des gar­gouillis et ne chauffent plus vrai­ment, videz-les de leur air et dotez-les d’une vanne ther­mo­sta­tique pour régu­ler la four­ni­ture de chaleur.

  • Chauffe-eau
    Une tem­pé­ra­ture de 60 degrés suf­fit pour le chauffe-eau. Selon la dureté de l’eau, un détar­trage s’impose tous les 3 – 5 ans.

  • Une douche plu­tôt qu’un bain
    Rem­plir une bai­gnoire néces­site 170 litres d’eau chaude, se dou­cher seule­ment 50, et encore moins avec un pom­meau économique.

  • Lampes basse consom­ma­tion
    Rem­pla­cez les ampoules à incan­des­cence éner­gi­vores par des LED, qui existent aujourd’hui dans des desi­gns variés et s’adaptent à tous les modèles de lampes.
  • Pen­ser à éteindre la lumière
    Étei­gnez les lampes dans les pièces inuti­li­sées ou ins­tal­lez des cap­teurs de mou­ve­ment qui se char­ge­ront de gérer la lumière en l’éteignant auto­ma­ti­que­ment lorsqu’il n’y a per­sonne dans la pièce.

  • Mode veille
    Désac­ti­vez le mode veille de vos appa­reils en cas d’absence ou d’inutilisation pro­lon­gée et recou­rez à des bar­rettes mul­ti­prises munies d’un interrupteur.

  • Appa­reils ména­gers
    Rem­pla­cez votre vieux frigo et votre lave-vais­selle par les modèles les plus efficients.

  • Sèche-linge
    N’utilisez le sèche-linge que lorsque vous n’avez pas la pos­si­bi­lité de faire sécher votre linge au soleil, une source d’énergie qui ne coûte rien.

  • Réfrigérateur/Congélateur
    Ne réglez pas vos appa­reils en des­sous de 7°/- 18° degrés – moins froid, c’est mieux.

  • Lave-vais­sel­le/­lave-linge
    Choi­sis­sez un pro­gramme éco et ne faites tour­ner les appa­reils que lorsqu’ils sont vrai­ment pleins.

  • Sous-sol non habité/garage
    Étei­gnez le chauf­fage et iso­lez le pla­fond de votre cave. On trouve sur le mar­ché un grand choix de maté­riaux adé­quats faciles à ins­tal­ler soi-même.

  • Portes du loge­ment ou du cou­loir menant à la cave
    En iso­lant ces portes et y appo­sant un petit seuil si néces­saire, vous évi­te­rez les cou­rants d’air froid désa­gréables qui remontent de la cave.

  • Combles
    Vos combles sont inha­bi­tés et ne vous servent que de débar­ras ? Là aussi, l’isolation du plan­cher – qui peut être réa­li­sée soi-même – per­met de sub­stan­tielles éco­no­mies. Une bonne occa­sion de mettre de l’ordre dans le gre­nier, pour n’y conser­ver que le nécessaire.

  • Défauts d’étanchéité
    Les join­tures, par exemple entre les parois et les poutres, pré­sentent sou­vent des défauts d’étanchéité qui causent d’importantes pertes de cha­leur. Iden­ti­fiez ces fuites et bou­chez soi­gneu­se­ment les inter­stices avec du maté­riel de com­ble­ment et un tube de mastic

Abor­dez ces recom­man­da­tions judi­cieuses de manière ludique en vous fixant vos propres « objec­tifs de réduc­tion ». Dis­cu­tez-en avec vos enfants ou vos voi­sins : ils seront sûre­ment ravis de par­ti­ci­per et de s’amuser à qui épar­gnera la plus grande quan­tité d’énergie. La plu­part de ces conseils peuvent être mis en œuvre de suite et ne néces­sitent pas l’intervention d’un arti­san. Dans le cas contraire, l’investissement sera rapi­de­ment amorti grâce aux gains d’énergie. Mesu­rez, contrô­lez, com­pa­rez vos résul­tats, et réjouis­sez-vous des pro­grès accomplis.

Nous vous sou­hai­tons bon cou­rage ! N’hésitez pas à nous contac­ter en cas de ques­tion, nous nous ferons un plai­sir de vous aider.

L’au­teur

Hannes Heuberger

Hannes J. Heu­ber­ger
Conseiller HabitatDurable Pla­teau Suisse, Bau­Be­ra­tun­gen hjh, Wahlendorf

Tra­duc­tion

Béné­dicte Savary

Plus de conseils pour les pro­prié­taires* de logements

Online-Sanierungsratgeber

Le guide de réno­va­tion en ligne de Renovabene

Lorsque les charges aug­mentent, la ques­tion des réno­va­tions éner­gé­tiques devient cru­ciale. Le guide de réno­va­tion en ligne offre un accom­pa­gne­ment pour les pro­prié­taires* et les bailleurs avant, pen­dant et après les réno­va­tions éner­gé­tiques. Ce guide favo­rise les échanges avec les loca­taires et répond à toutes les ques­tions sur les réno­va­tions éner­gé­tiques en rap­port avec la com­mu­ni­ca­tion, la construc­tion, le droit et les finances.

En Suisse, le sec­teur de l’im­mo­bi­lier est res­pon­sable de plus de 40% de la consom­ma­tion d’éner­gie et d’un tiers des émis­sions de C02 du pays. Pour atteindre les objec­tifs cli­ma­tiques, il est néces­saire de réno­ver les bâti­ments, de plus en plus et le plus rapi­de­ment possible.

Les réno­va­tions éner­gé­tiques sont par­fois com­plexes et repré­sentent un défi pour toutes les per­sonnes impli­quées. Le guide en ligne de Reno­va­bene offre un accom­pa­gne­ment com­plet et sou­tient en outre les échanges avec les loca­taires. Ces échanges per­mettent notam­ment d’en­vi­sa­ger un effet posi­tif sur l’a­van­ce­ment des tra­vaux et un résul­tat satis­fai­sant des réno­va­tions. Des textes courts et pré­cis, des exemples réus­sis et des infor­ma­tions com­plé­men­taires répondent aux ques­tions les plus impor­tantes. Voici quelques exemples :

  • Quels sont les avan­tages et les incon­vé­nients de l’as­sai­nis­se­ment d’un immeuble lors­qu’il est occupé ?
  • L’as­sai­nis­se­ment éner­gé­tique de votre immeuble, vous donne-t-il du fil à retordre ?
  • Le recours à un spé­cia­liste de l’im­mo­bi­lier, vaut-il la peine pour les com­mu­ni­ca­tions avec les locataires ?
  • Quand et com­ment dois-je infor­mer les loca­taires pour la pre­mière fois d’un pro­jet de rénovation ?
  • Quelles sont les dis­po­si­tions légales à prendre en compte dans les rela­tions avec les locataires ?

Le rem­pla­ce­ment du chauf­fage, l’i­so­la­tion ther­mique et d’autres mesures sont ren­tables pour les pro­prié­taires et les loca­taires, mais repré­sentent éga­le­ment un défi. Afin d’ai­der les pro­prié­taires de loge­ments dans cette tâche, HabitatDurable par­ti­cipe au guide de réno­va­tion en ligne de Renovabene.ch. Celui-ci offre des réponses à toutes les ques­tions rela­tives à la réno­va­tion d’im­meubles locatifs.

renovabene.ch

Prix: Gra­tuit
En ligne depuis: 2020
Thèmes: Pla­ni­fi­ca­tion, réa­li­sa­tion, exploi­ta­tion, finances, droit, construc­tion et com­mu­ni­ca­tion.
Sou­tien: Ener­gie Suisse, Office fédé­rale de l’éner­gie, Office fédé­rale du Loge­ment
Par­te­naires : HabitatDurable, SVIT, zawo­net, SIG, Raif­fai­sen casa, Loge­ment Suisse, chauffezrenouvelable.ch, wohn­bau­ge­nos­sen­schaf­ten schweiz
Infor­ma­tions com­plé­men­taires: locabene.ch, le guide des réno­va­tions pour les locataires

Conseils per­so­na­li­sés

HabitatDurable-ser­vices conseils

Scrolls architectural drawings and small house

De la glou­ton­ne­rie maté­rielle à la régé­né­ra­tion : Com­ment construire pour prendre soin de la planète ?

L’acte de construire est inti­me­ment lié à la des­truc­tion. En tant que maître de l’ouvrage, archi­tecte ou ingé- nieur, nous pui­sons dans les res­sources natu­relles pour fabri­quer les matériaux, nous pol­luons l’atmosphère avec le CO2 émis et nous modi­fions les écosystèmes.

Selon l’OFEN, le parc immo­bi­lier suisse est res­pon­sable de plus de 40 % de la consom­ma­tion d’énergie et d’un tiers des émissions de CO2 de notre pays. Selon la récente étude des cher­cheurs Priore, Habert et Jus­selme, il fau­drait divi­ser par huit la quan­tité annuelle d’émissions de CO2/m2 émanant de la construc­tion en Suisse d’ici 2050 pour atteindre la cible limite et main­te­nir la température de réchauffement planétaire en des­sous de 1,5 °C. Or, les émissions de CO2 ne font qu’augmenter, comme le montre le bud­get car­bone de 2018. Les progrès atten­dus dans le domaine des matériaux et des tech­no­lo­gies ne suf­fi­ront pas, pas plus que les cibles fixées par les labels d’aujourd’hui. Il faut repen­ser nos manières de conce­voir et de pro­gram­mer le bâtiment.

Il existe une manière ver­tueuse de construire pour que tous les cur­seurs – atmosphère, lien social por­te­feuille, bio­di­ver­sité – soient au vert ! Grâce à elle, nous pro­dui­rions même plus de vivant que nous n’en détruirions : il s’agit d’une archi­tec­ture régénérative.

La dura­bi­lité ne suf­fit pas

De nos jours, l’approche de concep­tion durable se concentre essen­tiel­le­ment sur l’énergie nécessaire à l’exploitation d’un bâtiment. Nous nous auto­ri­sons volon­tiers à uti­li­ser des matériaux dits « verts » aux côtés d’isolants à base de pétrole pour pou­voir y appo­ser le tam­pon « durable ». Or, construire un mur en terre crue ou une struc­ture en bois ne suf­fit pas pour que le bâtiment soit durable. Il est nécessaire d’avoir une approche glo­bale, une réflexion qui prend en compte des paramètres comme l’ensoleillement, les vents domi­nants, l’analyse des cycles de vie, la pro­ve­nance des matériaux, leur mise en œuvre et leur réemploi en fin de vie.

Ces dernières années, nous avons aug­menté l’efficacité énergétique des bâtiments, sans considération pour les émissions de CO2 que cela occa­sionne. Ainsi, au moment de la remise des clés, un bâtiment neuf aura émis, en moyenne, 50 % de la tota­lité du CO2 mesuré sur l’ensemble de son cycle de vie.

Une approche régénérative pour des bâtiments décarbonés

Phi­lippe Madec, archi­tecte-urba­niste et co-auteur du mani­feste pour une fru­ga­lité heu­reuse et créative, décrit dans son livre Mieux avec moins ; « Nous devons faire notre deuil du moder­nisme. Trans­pas­sons-le. Voilà une exi­gence abso­lue. » Il ajoute : « Il n’est plus seule­ment ques­tion de don­ner la vie et d’être en vie, mais de la capa­cité à la préserver, à prendre soin du vivant. »

Grâce à une compréhension fine des enjeux, l’architecture régénérative vise à repla­cer l’acte de construire dans son envi­ron­ne­ment natu­rel et vivant, en s’y ancrant profondément. Elle est donc une façon de pen­ser la maxi­mi­sa­tion des bénéfices envi­ron­ne­men­taux et économiques en considérant l’acte de construire comme une oppor­tu­nité. L’architecture régénérative tra­vaille la matière et l’énergie, mais aussi la per­cep­tion, la psy­cho­lo­gie, la socio­lo­gie, l’histoire, etc. Nous recher­chons ce que nous pou­vons faire de mieux et non de moins, dans une démarche exploratoire.

Des pistes de mise en œuvre ver­tueuses pour une nou­velle diète

On ne peut pas se pas­ser de matériaux à forte den­sité car­bone comme le verre et le métal, mais l’objectif est de ratio­na­li­ser leur emploi. Il faut trou­ver un équilibre dans la com­bi­nai­son des divers matériaux, en uti­li­sant la juste quan­tité au bon endroit en fonc­tion de leurs propriétés. Construire des bâtiments neutres pour le cli­mat nous com­mande de revoir notre régime matériel et d’adopter une nou­velle diététique qui favo­rise la sobriété et les matériaux régénératifs.

Les matériaux régénératifs peuvent être biosourcés, géosourcés ou issus du réemploi ; ils ont un bilan car­bone faible, voire négatif. Tous ces matériaux, dis­po­nibles à proxi­mité, contri­buent à consti­tuer un savoir-faire local, dans une logique d’économie circulaire.

Les matériaux biosourcés sont issus de plantes à crois­sance rapide comme la paille, l’herbe et le chanvre sous nos lati­tudes. Ces plantes sont capables de sto­cker du car­bone et peuvent être récoltées plu­sieurs fois par an. Dans les bâtiments, elles sont particulièrement intéressantes pour leur capa­cité d’isolation thermique.

La terre crue nécessite peu de trans­for­ma­tion. Elle est dis­po­nible en abon­dance sous nos pieds, résiste à la com­pres­sion et régule l’humidité pour un confort intérieur natu­rel­le­ment sain et sans apport tech­nique super­flu. Les matériaux de réemploi pro­viennent de bâtiments voués à la démolition ; portes, par­quet, struc­tures métalliques, sani­taires, éléments de cui­sine, etc. Le labo­ra­toire SXL de l’EPFL a démontré que le réemploi d’une struc­ture en béton n’émet guère plus de CO2 qu’une struc­ture en bois neuve. L’immeuble Sou­bey­ran des coopératives Equi­libre et Luciole à Genève illustre cette démarche.

La struc­ture por­teuse du bâtiment est en béton, mais la façade est constituée de cais­sons en bois rem­plis de bottes de paille, les enduits intérieurs sont en terre, les enduits extérieurs à la chaux. Le bilan car­bone est quasi nul. Très impliqués, les habi­tants ont lar­ge­ment contri­bué à la mise en œuvre lors du chan­tier participatif.

Ce pro­jet pro­pose un vivre-en- semble en créant un véritable écosystème social basé sur l’entraide et le par­tage, par exemple en mutua­li­sant des locaux.

Une co‑évolution pour plus de vivant

Un bâtiment régénératif res­taure et renou­velle ses propres sources d’énergie et de matériaux. Cette démarche trans­cende le développement durable, en pro­po­sant des pro­ces­sus qui per­mettent de recons­truire les écosystèmes et la co‑évolution des res­sources, dans le res­pect de l’environnement. Pour y par­ve­nir, nous pour­rions réapprendre d’une archi­tec­ture du passé, au temps où la matière avait de la valeur et le régionalisme construc­tif était identifiable.

Ensemble, en uti­li­sant les connais­sances tech­niques et scien­ti­fiques développées alors, redécouvrons la matière et sa poésie, redécouvrons les matériaux et leurs appli­ca­tions, redécouvrons l’artisan et son tour de main, pour plus de vivant !

Extrait de la Revue HabitatDurable 67

Les auteures

Sarah Hot­tin­ger et Elo­die Simon
Archi­tectes chez etce­terra
www.etceterra.ch

Acces­sion à la pro­priété, ce qu’il faut savoir

La per­sonne qui sou­haite acquérir un bien immo­bi­lier grevé d’une hypothèque doit dis­po­ser en prin­cipe de 20 % de capi­tal propre. Dans le cadre de l’accession facilitée à la propriété, il est pos­sible d’utiliser ou de mettre en nan­tis­se­ment des avoirs de la caisse de pen­sion ou du 3e pilier.

Selon une étude de la Raif­fei­sen, envi­ron trois quarts de la popu­la­tion suisse ne peut plus finan­cer un achat immo­bi­lier sans aide extérieure. Les rai­sons en sont les prix de l’immobilier qui flambent et les reve­nus ou for­tunes insuf­fi­sants pour conclure une hypothèque. Les créanciers hypothécaires exigent en prin­cipe un finan­ce­ment d’au moins 20 % du prêt par des fonds propres. La moi­tié au moins de ce mon­tant doit pro­ve­nir de fonds propres autres que l’avoir épargné auprès d’une caisse de pen­sion : avoirs en liquide, épargne, titres, avances d’hoirie ou épargne pro­ve­nant du pilier 3 a. Les avoirs liés à un mon­tant de libre pas­sage, à la caisse de pen­sion ou à un pilier 3a peuvent être utilisés pour un loge­ment consti­tuant le loge­ment principal.

Extrait de la Revue HabitatDurable 67

L’au­teur :

Bern­hard Bisher-Suits,
Conseiller pour HabitatDurable

House Model With Gavel In Front Of A Businessperson

Droit de pré­emp­tion : avan­tages et inconvénients

Ques­tion : nous consti­tuons avec une autre famille, une propriété par étages dans une mai­son de quatre loge­ments. Les deux par­ties possèdent cha­cune deux appar­te­ments. Chaque copropriétaire a prévu un droit de préemption gre­vant les appar­te­ments de l’autre. Nous attei­gnons gen­ti­ment l’âge où les ques­tions de suc­ces­sion se posent. Qu’en est-il de ces droits de préemption en cas de vente, de dona­tion, de succession ?

Vente : le droit de préemption conserve-t-il sa vali­dité au-delà d’un chan­ge­ment de propriétaire ?

Réponse : nous sommes en présence d’un droit de préemption contrac­tuel. Pour la pro­tec­tion du co- contrac­tant, l’inscription de ce droit au registre fon­cier est limitée à 25 ans. En appli­ca­tion de l’article 216 du Code des obli­ga­tions (CO), le droit de préemption n’est pas auto­ma­ti­que­ment trans­mis à l’acheteur, mais cela peut être convenu. La forme de cette conven­tion nécessite la même forme que la création du droit de préemption.

Extrait de la Revue HabitatDurable 67

L’au­teur :

Christopher Tillman

Chris­to­pher Till­man
avo­cat, conseiller pour HabitatDurable

Moins de places de sta­tion­ne­ment pour une meilleure qua­lité de vie

La pro­por­tion de ménages sans voi­ture est en hausse constante depuis les années 2000. En paral­lèle, les quar­tiers épar­gnés par les nui­sances du tra­fic auto­mo­bile et pour­vus d’espaces publics convi­viaux ont la cote. Inévi­ta­ble­ment, la place de la voi­ture dans les quar­tiers d’habitation est remise en ques­tion. Les argu­ments favo­rables et les bons exemples tendent à le démon­trer : il est pos­sible de construire en limi­tant la place allouée au stationnement.

En Europe, mais aussi en Suisse

Alle­magne, Autriche, Luxem­bourg, Pays-Bas, Suède : l’Europe offre de nom­breux exemples de quar­tiers ou d’immeubles construits sans places de sta­tion­ne­ment. En Suisse aussi, la ten­dance se répand ; elle est d’abord appa­rue du côté alé­ma­nique, mais la Suisse romande com­mence à rat­tra­per son retard. La pla­te­forme Habi­tat à sta­tion­ne­ment réduit de l’Association trans­ports et envi­ron­ne­ment (ATE) recense 26 quar­tiers construits et 12 en projet.

Une ten­dance urbaine qui se déve­loppe aussi en milieu rural

Les pre­miers quar­tiers sans ou avec moins de places de sta­tion­ne­ment se sont d’abord déve­lop­pés dans les villes en rai­son de la bonne des­serte par les trans­ports publics. Mais les régions rurales, a priori moins favo­rables à ce type d’habitat, com­mencent à s’y mettre. C’est le cas à Aeger­ten, dans le can­ton de Berne, où 44 loge­ments et 10 chambres pour un bed & break­fast seront construits et pour­vus de 24 places de sta­tion­ne­ment seule­ment. Le quar­tier est mal des­servi par les trans­ports publics, mais les auto­ri­tés ont tout de même accordé le per­mis de construire, puisque la coopé­ra­tive d’habitation a mis en place un concept de mobi­lité et pro­pose des solu­tions d’autopartage.

À Affol­tern am Albis, dans le can­ton de Zurich, 16 appar­te­ments sont sor­tis de terre sans aucune place de sta­tion­ne­ment pour les habitant·e·s (mais 2 places pour les per­sonnes en visite ). La bonne des­serte par les trans­ports publics a motivé l’autorisation de construire, mais une aire de réserve pour d’éventuelles places de sta­tion­ne­ment est pré­vue en cas de besoin.

Tra­vail d’équipe, com­mu­ni­ca­tion et mobi­lité alternative

Que faut-il pour réus­sir la concep­tion d’un quar­tier d’habitat à sta­tion­ne­ment réduit ? Plu­sieurs maîtres d’ouvrage ont été inter­ro­gés sur les fac­teurs de suc­cès de leur pro­jet. Dans leurs réponses, ils citent le plus sou­vent la mobi­li­sa­tion de toutes les per­sonnes impli­quées ( auto­ri­tés, poli­tique, voi­si­nage ) dès la phase ini­tiale et le sou­tien dans la com­mune, mais men­tionnent aussi l’importance d’une com­mu­ni­ca­tion ouverte asso­ciée à une cam­pagne de sen­si­bi­li­sa­tion, des objec­tifs clairs dès le début ainsi qu’une volonté per­ma­nente de réa­li­sa­tion. Une bonne des­serte par les trans­ports publics et suf­fi­sam­ment de places de sta­tion­ne­ment pour les vélos viennent com­plé­ter la liste des fac­teurs incitatifs.

Des avan­tages pour tout le monde

Bien que les bons exemples se mul­ti­plient en Suisse, les men­ta­li­tés doivent encore pro­gres­ser à ce sujet. Les avan­tages sont pour­tant nom­breux. Pour les pro­mo­teurs, un pro­jet d’habitat à sta­tion­ne­ment réduit per­met de réa­li­ser des éco­no­mies en termes de construc­tion et de main­te­nance des routes. Le prix des loge­ments est abaissé et les espaces ainsi libé­rés sont dédiés à de nou­velles utilisations.

Les com­munes sont éga­le­ment gagnantes : en plus de la dimi­nu­tion du tra­fic moto­risé sur les routes locales, l’habitat à sta­tion­ne­ment réduit contri­bue à des struc­tures éco­nomes en éner­gie et ainsi à la société à 2000 watts. L’espace libéré entraîne un gain d’espace sans perte de qua­lité de l’habitat. Les com­merces, ser­vices et offres de loi­sirs locaux sont davan­tage uti­li­sés et animent les quar­tiers. Les habitant·e·s ont plus d’occasions de se dépen­ser grâce à la pro­mo­tion du vélo et aux mesures pour favo­ri­ser la mobi­lité pié­tonne. Enfin, en amé­lio­rant la qua­lité de vie, ces pro­jets concourent à une meilleure image de la commune.

Pour la popu­la­tion, la réduc­tion du tra­fic indi­vi­duel moto­risé dimi­nue les nui­sances envi­ron­ne­men­tales et le dan­ger d’accidents rou­tiers. Il est pos­sible d’aménager davan­tage d’espaces verts pour le jeu, la ren­contre et la détente et, grâce à la pro­mo­tion du vélo et de la marche, bou­ger au quo­ti­dien devient plus agréable. Sur le plan éco­no­mique enfin, les coûts des places de sta­tion­ne­ment réper­cu­tés sur les loca­taires disparaissent.

Pour­quoi pas vous ?

Vous sou­hai­tez pla­ni­fier un quar­tier ou un immeuble sans ou avec moins de places de sta­tion­ne­ment et avez besoin de conseils ? Pro­fi­tez de la nou­velle offre de conseil de l’ATE et de sa pla­te­forme Habi­tat à sta­tion­ne­ment réduit (HSR). L’offre de conseil s’adresse aux inves­tis­seurs immo­bi­liers, aux bureaux d’urbanisme, aux ges­tion­naires immo­bi­liers muni­ci­paux et aux coopé­ra­tives d’habitation. www.ate-hsr.ch (pla­ni­fier & construire)

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 66

L’au­teure

Émi­lie Roux
char­gée de pro­jet à l’ATE

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Jar­dins et réchauf­fe­ment climatique

Le chan­ge­ment cli­ma­tique entraîne des réper­cus­sions sur les jar­dins et les espaces verts. Les varia­tions météo­ro­lo­giques tou­jours plus extrêmes ont un impact néga­tif sur les végé­taux. Les plantes pro­ve­nant d’une région au cli­mat plus chaud et sec consti­tuent une solu­tion de rem­pla­ce­ment intéressante.

Avec le réchauf­fe­ment cli­ma­tique, les périodes de forte cha­leur sont de plus en plus fré­quentes, plus longues et plus extrêmes, et les fortes pré­ci­pi­ta­tions deviennent un phé­no­mène récur­rent. Lors des orages, les grê­lons ont ten­dance à être plus gros. C’est avant tout dans les régions urba­ni­sées, avec beau­coup de sur­faces imper­méables, que la cha­leur est la plus étouf­fante. La tem­pé­ra­ture crois­sante modi­fie les habi­tats des plantes et leurs zones de déve­lop­pe­ment. Il s’agit donc d’en tenir compte, sur­tout si l’on sou­haite amé­na­ger de nou­velles zones végé­ta­li­sées. Il faut trou­ver la bonne plante pour le bon endroit. Les plantes se déve­loppent mieux, sont moins malades et ont de moindres besoins en eau si elles poussent là où les condi­tions leur sont favorables.

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 66

L’au­teure

Ruth Bos­sardt
jour­na­liste spé­cia­li­sée et jardinière

Tra­duc­tion et adap­ta­tion: Vero­nika Pantillon

Mobilité électrique

Mobi­lité élec­trique : Faire le plein à la maison

Les pro­prié­taires de places de parcs et de garages devront un jour ou l’autre se poser la ques­tion des bornes de recharge pour les voi­tures élec­triques. Il est donc judi­cieux de pla­ni­fier le plus tôt pos­sible de telles installations.

La pro­duc­tion de voi­tures à moteur ther­mique de­vrait prendre fin dans treize ans, si l’on en croit la Com­mis­sion euro­péenne. Le but étant que les nou­veaux véhi­cules soient neutres en CO2 à l’horizon de 2035. L’Association trans­ports et envi­ron­ne­ment ( AT E ) demande que la mise en cir­cu­la­tion de véhi­cules neufs rou­lant aux éner­gies fos­siles soit inter­ dite dès 2030. Les fabri­cants de voi­tures se pré­parent à ce chan­ge­ment: Ford pré­voit de vendre unique­ment des voi­tures élec­triques en Europe dès 2030, et Opel vise 2028. La coopé­ra­tive d’autopartage Mobi­lity sou­haite avoir un parc de véhi­cules entiè­re­ment élec­triques en 2030. Les membres d’HabitatDurable béné­fi­cient d’ailleurs d’un abon­ne­ment à l’essai à moi­tié prix dès cette année.

Mais les voi­tures à com­bus­tion clas­siques ne dis­ paraî­tront pas de sitôt. En 2021, elles étaient encore 4,4 mil­lions en Suisse, pour seule­ment 1,5 % de véhi­cules élec­triques. Une étude du bureau d’étude EBP Suisse SA pré­voit 24 à 36 % de voi­tures élec­triques en 2030.

Voi­tures élec­triques plus écologiques

La charge envi­ron­ne­men­tale des voi­tures élec­triques est moins lourde que celle des voi­tures clas­siques, de même que leur poids sur le por­te­mon­naie. « Si l’on tient compte du prix d’achat, des frais d’exploitation et de l’entretien, les voi­tures élec­triques sont plus
éco­no­miques que les voi­tures rou­lant à l’essence ou au die­sel ; elles ont aussi moins d’impact sur l’envi­ronnement » informe Sté­pha­nie Pen­her, res­pon­sable du sec­teur Poli­tique des trans­ports et cam­pagnes à l’ATE. Des cal­cu­la­teurs per­mettent de déter­mi­ner à par­tir de quel kilo­mé­trage les émis­sions de CO2 sup­plémentaires dues à la fabri­ca­tion sont compensées.

Anti­ci­per l’installation de bornes

Les uti­li­sa­teurs de voi­tures élec­triques chargent leur véhi­cule là où celui-­ci est le plus sou­vent sta­tionné, c’est-­à-­dire à la mai­son. Il est donc impor­tant que les pro­prié­taires immo­bi­liers se pré­parent à une de­ mande crois­sante de pos­si­bi­li­tés de charge.
Il existe des pres­crip­tions des four­nis­seurs d’énergie pour l’installation de bornes élec­triques, afin de ne pas sur­char­ger ces der­nières. Dès que plu­ sieurs véhi­cules sont char­gés à un même endroit, il faut gérer la puis­sance de la sta­tion de recharge. Il est vive­ment conseillé de mettre en place des Wall­boxes, des ins­tal­la­tions inté­grées dans le mur. Urs Salvis­berg de la société sym­pa­charge offre un conseil indé­pendant. Il estime que cette consigne est trop rigide : « elle date de l’époque où l’on croyait qu’il fal­lait une puis­sance de 22 kW pour char­ger toutes les voi­tures, ce qui n’est pas le cas. Il serait plus judi­cieux de fixer une puis­sance maxi­male ou un pour­cen­tage de la puis­sance du rac­cor­de­ment du bâtiment ».

Dans les copro­prié­tés par étages (PPE), il est im­ por­tant de régler la répar­ti­tion des coûts des bornes élec­triques. La solu­tion doit être équi­table et ne faire par­ti­ci­per que les copro­prié­taires qui sou­haitent pro­ fiter de l’installation. Urs Sal­vis­berg a œuvré à la mise en place de bornes de recharge dans une PPE avant même que la pre­mière voi­ture élec­trique n’ait été ache­tée. Les frais à charge de tous les copro­prié­taires doivent se limi­ter au strict néces­saire et concer­ner seule­ment l’essentiel, par exemple la pose de câbles. La tech­no­lo­gie de contrôle et la com­munication sont pré­pa­rées, mais ins­tal­lées seule­ ment lorsque plu­sieurs voi­tures doivent être chargées.

Il n’existe actuel­le­ment aucun droit à une possi­bilité de char­ge­ment à son domi­cile. Jürg Gros­sen, conseiller natio­nal, pré­sident de Swiss eMo­bi­lity et membre d’HabitatDurable, sou­haite chan­ger cela. Il a déposé une motion au Par­le­ment fédé­ral. « J’ai fré­quemment des demandes de per­sonnes qui n’ont pas accès à une sta­tion de charge parce qu’elles ha­bitent dans un loca­tif. Cela freine le déve­lop­pe­ment de la mobi­lité élec­trique. Il nous faut rapi­de­ment une solu­tion qui per­mette aux loca­taires et coproprié­taires de char­ger leur véhi­cule de manière simple et efficiente. »

Selon leur com­mune de domi­cile, les proprié­taires qui pro­cèdent à ces amé­na­ge­ments dans des mai­sons plu­ri­fa­mi­liales peuvent pré­tendre à des subventions.

L’énergie du soleil

Les besoins en élec­tri­cité pour la mobi­lité augmen­tent : des esti­ma­tions men­tionnent 15 à 16 téra­watt-heures d’ici 2025. Ce cou­rant doit pro­ve­nir de sources renou­ve­lables, sinon l’avantage éco­lo­gique des véhi­cules élec­triques est remis en ques­tion. L’énergie solaire a de loin le plus grand poten­tiel : « l’électrification de la mobi­lité et l’installation ac­ crue de pan­neaux solaires pho­to­vol­taïques doit aller de pair », estime Anders Gaut­schi, direc­teur de l’ATE. Le cou­rant pho­to­vol­taïque pro­duit loca­le­ment peut être injecté direc­te­ment dans les voi­tures élec­triques, sans sto­ckage inter­mé­diaire. Une étude de l’EPFZ le démontre, 56 % des besoins propres peuvent être cou­verts ainsi. « Ce taux élevé nous a éton­nés », déclare Henry Mar­tin, auteur de l’étude et doc­to­rant à l’Institut de car­to­gra­phie et géo­in­for­ma­tion de l’EPFZ. « Le char­ge­ment intel­li­gent peut aug­men­ter notable­ ment la consom­ma­tion propre et le véhi­cule être uti­lisé de manière aussi flexible que s’il était chargé au secteur. »

Le lam­pa­daire comme borne de recharge

Le vrai enjeu consiste à offrir des pos­si­bi­li­tés de re­ charge aux auto­mo­bi­listes qui ne dis­posent pas d’une place de sta­tion­ne­ment propre et qui se garent avec un maca­ron au gré des places dis­po­nibles. La Ville de Berne a trouvé une solu­tion créa­tive : le char­gement à un lam­pa­daire. Daniel Hut­ter, pro­duct ma­ nager mobi­lité d’ewb, le four­nis­seur d’électricité pour la ville, fait part des pre­mières expé­riences en la ma­tière : « depuis l’automne passé, nous avons pu noter une aug­men­ta­tion de la demande. La durée de sta­tion­ne­ment moyenne était de 9 heures, le temps de charge d’environ 4,5 heures. La puis­sance de 3,7 kW s’est révé­lée concluante, puisque dans ces cas la voi­ture est bran­chée pour la nuit. »

Pour conclure, il faut se rap­pe­ler que les voi­tures élec­triques res­tent des voi­tures. Elles prennent au­ tant de place que les modèles à moteur ther­mique et sont aussi dan­ge­reuses pour les cyclistes et les pié­tons. Il est tou­jours pré­fé­rable de renon­cer totale­ ment ou par­tiel­le­ment à la voi­ture ou de la par­ta­ger. Un vélo, éven­tuel­le­ment élec­trique et si néces­saire avec une remorque, peut rem­pla­cer la voi­ture pour de courtes dis­tances. Mais s’il faut une voi­ture, un modèle élec­trique est le meilleur choix.

L’Au­teur

Nadim Cham­mas
Rédac­teur

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 65

erneuerbar heizen

« chauf­fez renou­ve­lable » pré­sente de nom­breux avan­tages – et c’est si simple !

Pas­ser d’un com­bus­tible fos­sile ou d’un chauf­fage élec­trique direct à une éner­gie renou­ve­lable locale com­porte de nom­breux avan­tages. Cela pro­fite non seule­ment à l’environnement, mais per­met éga­le­ment des éco­no­mies. Un sys­tème de chauf­fage ali­menté aux éner­gies renou­ve­lables est un bon inves­tis­se­ment pour le main­tien de la valeur et du confort de votre mai­son ou immeuble.

Lorsque le chauf­fage arrive en fin de course, il faut sou­vent réagir très vite. Il vaut donc la peine d’exa­ miner les dif­fé­rentes options suf­fi­sam­ment tôt. Plu­sieurs solu­tions sont pos­sibles pour pas­ser d’un com­bus­tible fos­sile ou d’un chauf­fage élec­trique di­rect à un sys­tème de chauf­fage renou­ve­lable: pompes à cha­leur, cha­leur solaire, bois et cha­leur à distance.

Le pro­gramme « chauf­fez renou­ve­lable » de Suis­seE­ner­gie offre de nom­breuses infor­ma­tions et un sou­tien pour pas­ser à des sys­tèmes de chauf­fage uti­li­sant des éner­gies renou­ve­lables. Certes, les solu­tions renou­ve­lables propres et inno­vantes entraînent des coûts d’acquisition plus éle­vés, mais ceux-­ci sont ensuite com­pen­sés par des coûts d’énergie et d’ex­ploitation plus avan­ta­geux. Le cal­cu­la­teur des coûts de chauf­fage de « chauf­fez renou­ve­lable » four­nit une pre­mière esti­ma­tion des coûts pour tous les sys­tèmes et montre les avan­tages finan­ciers à moyen et long terme. En outre, diverses sub­ven­tions et possibi­ lités de finan­ce­ment réduisent les coûts supplémen­taires initiaux.

Conseil inci­ta­tif sur place

Chaque bâti­ment a une confi­gu­ra­tion spé­ci­fique. C’est pour cette rai­son qu’un conseil inci­ta­tif « chauf­fez renou­ve­lable » est très utile. Plus de 2000 pres­ta­taires de conseil inci­ta­tif, dont des experts et ex­ pertes d’HabitatDurable, sont à dis­po­si­tion dans toute la Suisse. Après une visite sur place, ils conseillent les pro­prié­taires de mai­sons indivi­duelles, d’immeubles loca­tifs et de PPE de manière per­son­na­li­sée sur le choix du sys­tème de chauf­fage appro­prié, les coûts et la pro­cé­dure à suivre. Dans de nom­breux cas, le conseil inci­ta­tif est sou­tenu par des sub­ven­tions du can­ton, de la com­mune ou d’autres institutions.

Plus-value pour l’avenir

Pas­ser à un sys­tème de chauf­fage à éner­gie renouve­lable en vaut la peine. Vous pou­vez réduire les émis­sions de CO2 de votre bien à un niveau proche de zéro tout en recou­rant à des res­sources locales. Vous aug­mentez ainsi la valeur de votre bien immo­bi­lier, amé­liorez le confort de votre loge­ment et pré­ser­vez la qua­lité de vie pour les géné­ra­tions futures.

Le pro­gramme « chauf­fez renou­ve­lable » de SuisseEnergie

Pas­ser d’un chauf­fage à com­bus­tible fos­sile ou élec­trique direct à une éner­gie renou­ve­lable locale pré­sente de nom­ breuxa­van­tages. Que ce soit pour des mai­sons indi­vi­duelles, des im­ meubles loca­tifs ou des PPE : « chauf­fez renou­velable » offre de pré­cieuses infor­ma­tions pour pas­ser aux éner­gies renou­ve­lables et, par le biais du conseil inci­ta­tif, un sou­tien pro­fes­sion­nel pour choi­sir le sys­tème de chauf­fage optimal.

Pour plus d’informations : chauffezrenouvelable.ch

L’Au­teur

Oli­ver Wim­mer
CRK Kom­mu­ni­ka­tion, Krea­tion & Kino

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 65

Révi­sion du droit successoral

«Le nou­veau droit suc­ces­so­ral est entré en vigueur le 1er jan­vier 2033. Dois-je réécrire mon testament?»

Le droit des réserves héré­di­taires, vieux de plus d’un siècle en droit suc­ces­so­ral suisse, est moder­nisé dans le but d’aug­men­ter la part dont un tes­ta­teur peut libre­ment dis­po­ser. Une per­sonne peut donc dis­po­ser plus libre­ment d’une plus grande par­tie de son patrimoine.

Les modi­fi­ca­tions effec­tuées sur le droit suc­ces­so­ral com­prennent tout d’a­bord la sup­pres­sion de la part réser­va­taire des parents, ainsi que la réduc­tion de la part réser­va­taire des des­cen­dants, laquelle passe de trois-quarts à la moi­tié de la réserve héré­di­taire légale. En ce qui concerne la régle­men­ta­tion de l’u­su­fruit entre époux, la quo­tité libre­ment dis­po­nible, est éga­le­ment aug­men­tée, pas­sant d’un quart à la moi­tié. La part réser­va­taire des conjoints reste inchan­gée, à savoir la moi­tié du droit suc­ces­so­ral légal. Le ou la par­te­naire qui était pris(e) en compte jus­qu’à pré­sent per­dra tou­te­fois à l’a­ve­nir son droit à la part réser­va­taire si une pro­cé­dure de divorce est en cours. En outre, il n’y a tou­jours pas de droit d’hé­ri­tage légal en cas de concubinage.

Très concrè­te­ment, cela signi­fie : qu’une per­sonne mariée avec des enfants peut dis­po­ser libre­ment de la moi­tié de son patri­moine en éta­blis­sant un tes­ta­ment ou un pacte suc­ces­so­ral. Il en va de même pour les per­sonnes non mariées avec des des­cen­dants. Si une per­sonne n’a ni des­cen­dant ni conjoint, il n’existe désor­mais plus aucune restriction.

Cette per­sonne peut donc dis­po­ser libre­ment de l’en­semble de son patri­moine, même si ses parents sont encore en vie. Ce droit suc­ces­so­ral, révisé est entré en vigueur le 1er jan­vier 2023. Cela vaut la peine de véri­fier dès main­te­nant son propre tes­ta­ment. En le rédi­geant cor­rec­te­ment, vous pou­vez dès aujourd’­hui prendre des dis­po­si­tions qui vous per­met­tront, en 2023, de pro­fi­ter d’une plus grande liberté de disposition.

Les Auteurs

Markus Gysi

Mar­kus Gysi
Avo­cat, notaire et média­teur SVA Häusermann+Partner

Maxi Mül­ler

Notaire chez SVA Häusermann+Partner

Article tra­duit de l’al­le­mand par Tolingo.com

Energiewende - Strommix

Le cou­rant que vous consom­mez est-il écologique ?

Tour­nant éner­gé­tique: L’alliance pour le cli­mat et le com­pa­ra­teur d’électricité myNe­wE­nergy incitent les consom­ma­teurs à contrô­ler leur mix éner­gé­tique local à l’aide d’une carte inter­ac­tive. Tout le monde peut ainsi contri­buer au tour­nant énergétique.

Les médias consacrent de plus en plus sou­vent des sujets à notre appro­vi­sion­ne­ment en élec­tri­cité. Mais les consom­ma­teurs finaux se posent rare­ment la ques­tion de la nature de l’électricité uti­li­sée, pourvu qu’elle sorte sans pro­blème de la prise. Les ménages pri­vés sont aujourd’hui encore liés au four­nis­seur d’électricité local et consomment en géné­ral le pro­duit stan­dard. Pour­tant, beau­coup d’entreprises élec­triques offrent paral­lè­le­ment au pro­duit de base des alter­na­tives avec une plus-value éco­lo­gique. En ache­tant ces der­nières, les ménages contri­buent acti­ve­ment au tour­nant énergétique.

Cou­rant vert lar­ge­ment accepté

Dans la lutte contre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique, l’électricité joue le pre­mier rôle. La consom­ma­tion de cou­rant issu de sources renou­ve­lables est un élé­ment cen­tral du tour­nant éner­gé­tique. Même si le cou­rant vert est lar­ge­ment accepté, peu de ménages pensent à chan­ger leur mode d’approvisionnement. Le pro­duit offert com­por­tant beau­coup de cou­rant hydrau­lique semble les satis­faire. Les loca­taires ignorent sou­vent que la four­ni­ture de l’électricité dépend du four­nis­seur local et non du bailleur. Avec le com­pa­ra­teur d’électricité myNe­wE­nergy, l’alliance pour le cli­mat sou­haite sen­si­bi­li­ser le public à ce pro­blème et l’inciter à s’approvisionner en élec­tri­cité éco­lo­gique. Les consom­ma­teurs peuvent voir sur la carte inter­ac­tive quel est le mix offert dans leur com­mune. Ils peuvent aussi chan­ger direc­te­ment leur mode d’approvisionnement et choi­sir un pro­duit plus écologique.

L’hydraulique ne suf­fit pas pour réa­li­ser le tour­nant énergétique

La force hydrau­lique repré­sente déjà aujourd’hui la plus grande part dans l’offre stan­dard en élec­tri­cité en Suisse (sur­faces jaunes sur la carte). C’est bien, mais pas suf­fi­sant. Afin de pou­voir rem­pla­cer d’ici à 2035 la part de l’électricité pro­duite par les cen­trales nucléaires, il faut rapi­de­ment élar­gir l’offre en élec­tri­cité solaire et éolienne. C’est éga­le­ment ce que pré­voit la stra­té­gie éner­gé­tique de la Confé­dé­ra­tion. « Nous vou­lons mon­trer à l’aide de la carte les endroits où le tour­nant éner­gé­tique a été amorcé et là où il faut faire un effort », témoigne Chris­tina Mar­chand, direc­trice de myNewEnergy.

Que coûte un chan­ge­ment vers un cou­rant plus vert ? À titre d’exemple, chez Romande Ener­gie, pour pas­ser du pro­duit Terre Suisse (stan­dard, 100 % hydrau­lique) à Terre d’ici (50 % de solaire), une famille avec deux enfants débour­sera CHF 5.– de plus par mois.

Éxtrait de la Revue HabitatDurable 64

Cover habitatdurable 64 novembre 2021

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L’au­teure

Foto der Autorin Beatrice Jäggi

Bea­trice Jäggi
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Moisissures

Moi­sis­sures – leurs causes, com­ment les éviter

D’où viennent les moi­sis­sures dans l’habitat ? Chaque année, nombre de construc­tions neuves ou anciennes révèlent des imper­fec­tions. Parmi celles-ci, les moi­sis­sures sont un pro­blème récurrent.

De nos jours, des normes incon­tour­nables et l’évolution des maté­riaux et des tech­niques construc­tives per­mettent une meilleure iso­la­tion de l’habitat, mais rendent aussi celui-ci plus her­mé­tique. Un loge­ment doit assu­rer un confort ther­mique agréable sur une sur­face habi­table en adé­qua­tion avec notre style de vie contem­po­rain. Pour­tant, la ten­dance actuelle est de sur­chauf­fer nos habi­tats ce qui favo­rise l’accumulation de l’eau dans l’air. Le confort ther­mique est exa­géré parce qu’on chauffe trop et nous nous retrou­vons dans des pièces où une grande quan­tité d’eau est sto­ckée. Pour com­prendre l’apparition de moi­sis­sures, nous avons inter­rogé Qui­te­rie Bar­thou, phy­si­cienne du bâti­ment et ingé­nieure asso­ciée du bureau PPLUS Sàrl à Neu­châ­tel, et Chris­tian von Düring, archi­tecte à Genève.

L’origine du problème

Les moi­sis­sures sont des cham­pi­gnons micro­sco­piques pré­sents natu­rel­le­ment dans notre envi­ron­ne­ment, explique la phy­si­cienne du bâti­ment. Invi­sibles mais inva­sives, ces spores sont dis­per­sées par les cou­rants d’air et pénètrent faci­le­ment dans les bâti­ments en s’infiltrant par les portes, fenêtres et sys­tèmes de ven­ti­la­tion, ou en se col­lant sur dif­fé­rents vec­teurs, dont les plus cou­rants sont les objets, les plantes, les ani­maux, mais aussi l’homme via ses habits, en par­ti­cu­lier ses chaus­sures. Lorsque les spores se trouvent dans des condi­tions favo­rables humides, elles peuvent ger­mer. Or, dans un local cor­rec­te­ment ven­tilé, l’air se renou­velle, ce qui désac­tive leur prolifération.

Trois prin­ci­paux facteurs

Les moi­sis­sures sont le résul­tat chi­mique d’organismes vivants qui ont besoin d’humidité pour se déve­lop­per. Mais jus­te­ment, quelles sont les causes de leur appa­ri­tion ? Selon Qui­te­rie Bar­thou, ces causes sont mul­tiples et sou­vent pré­sentes en même temps. Elle en cite trois en par­ti­cu­lier : les acti­vi­tés humaines et l’apport d’humidité dans les locaux, le manque d’aération, en par­ti­cu­lier dans la cui­sine et la salle de bain, et enfin, les défauts de construc­tion. Pour bien com­prendre le phé­no­mène, cet article pré­sente les trois scé­na­rios les plus courants.

Apport d’humidité

Par leur méta­bo­lisme et leurs acti­vi­tés, les occu­pants consti­tuent la prin­ci­pale source de vapeur d’eau dans les bâti­ments. Le pre­mier fac­teur, explique Quit­te­riez Bar­thou, inter­vient lorsque nous cui­si­nons ou que nous uti­li­sons la salle de bain. De plus, la sur­abon­dance de plantes impli­quant de mul­tiples arro­sages, la pré­sence d’un aqua­rium, l’étendage du linge dans les inté­rieurs d’une famille com­pre­nant des enfants en bas âge sont des exemples de cir­cons­tances qui favo­risent l’humidité dans un habi­tat. Au contact de sur­faces dont la tem­pé­ra­ture est infé­rieure au point de rosée, la vapeur d’eau conte­nue dans l’air se condense et forme des gout­te­lettes sur les parois. Si ces gout­te­lettes ne sont pas éva­cuées, des moi­sis­sures peuvent se déve­lop­per. Notre inter­lo­cu­trice rap­pelle que nous ne vivons plus à l’époque de l’architecture ver­na­cu­laire, où les imper­fec­tions du bâti éva­cuaient l’humidité. Sou­ve­nons- nous de nos grands-mères, elles avaient l’habitude d’aérer leur mai­son tous les matins, l’air cir­cu­lait, et cette manière de faire était (et demeure) très effi­cace. Nous n’avons mal­heu­reu­se­ment plus les mêmes cou­tumes, et il est rare que les per­sonnes vivant en zone urbaine main­tiennent leurs fenêtres ouvertes assez long­temps. Aujourd’hui, l’air vicié stagne davan­tage dans l’habitat, conclut Qui­te­rie Barthou.

Impor­tance d’évacuer l’humidité

Comme nous pro­dui­sons une grande quan­tité d’humidité, il est pri­mor­dial de l’évacuer par une aéra­tion manuelle des locaux ou en action­nant les sys­tèmes de ven­ti­la­tion. En effet, les pièces com­pre­nant des points d’eau sont en géné­ral équi­pées d’un sys­tème de ven­ti­la­tion qu’il est pri­mor­dial de gar­der en bon état et de net­toyer régu­liè­re­ment, car la pous­sière et les gout­te­lettes de graisse s’y collent faci­le­ment. Si l’humidité ne s’évacue pas cor­rec­te­ment, des moi­sis­sures appa­raissent. Il en résulte une dégra­da­tion du bâti et un incon­fort pour l’occupant ; des mala­dies res­pi­ra­toires peuvent même sur­ve­nir dans cer­tains cas.

Défaut de construction

Les moi­sis­sures pro­viennent aussi d’autres sources, comme nous l’explique Chris­tian von Düring, archi­tecte à Genève. Mur enterré, toi­ture, façades, tous ces élé­ments peuvent être à l’origine de moi­sis­sures s’ils ne sont pas réa­li­sés cor­rec­te­ment, énu­mère l’architecte gene­vois. La plus grande dif­fi­culté est de diag­nos­ti­quer un pont ther­mique. Ce terme désigne des points de la construc­tion où la bar­rière iso­lante est rom­pue en rai­son d’une mise en oeuvre défec­tueuse ou d’un manque de rigueur dans la concep­tion de l’ouvrage. Les ponts ther­miques se situent géné­ra­le­ment aux points de rac­cord des dif­fé­rentes par­ties de la construc­tion. Ils entraînent une chute locale de tem­pé­ra­ture sur la sur­face inté­rieure de la paroi. Les zones froides favo­risent la conden­sa­tion et donc la for­ma­tion de moi­sis­sures dans l’habitat. Il faut pré­ci­ser, pour­suit l’architecte, qu’un chan­ge­ment de fenêtre peut dés­équi­li­brer le flux d’air et pro­vo­quer une concen­tra­tion d’humidité à cer­tains endroits. D’où l’importance d’une ven­ti­la­tion performante.

Que dit la loi en cas de problèmes

En Suisse, la plu­part des articles de lois concer­nant les défauts de construc­tion relèvent du Code des obli­ga­tions et du Code civil. Outre ce volet légal, la norme SIA 180 est fré­quem­ment appli­quée et consul­tée. Cette norme sti­pule ce qui doit être fait en matière de pro­tec­tion ther­mique, humi­dité et cli­mat intérieur.

Que faire pour évi­ter l’apparition de moisissures ?

  • Limi­ter le séchage du linge à l’intérieur, évi­ter le net­toyage de sur­face à grande eau et ne pas lais­ser le sol mouillé dans la salle de bain.
  • Mettre en marche la ven­ti­la­tion lorsqu’on cui­sine ou uti­lise la salle de bains, et en cas d’absence de ven­ti­la­tion, aérer.
  • Aérer matin et soir 5 à 10 minutes en créant un cou­rant d’air, plus long­temps en cas de besoin (suroc­cu­pa­tion des locaux, aqua­rium, etc.) sans pour autant lais­ser les fenêtres en imposte en période hivernale.
  • L’utilisation d’un hygro­mètre-ther­mo­mètre per­met de contrô­ler la tem­pé­ra­ture. Celle-ci est idéale entre 20 et 22 degrés pour les pièces à vivre et entre 18 et 20 degrés pour les chambres. En hiver, il est recom­mandé de ne pas dépas­ser un taux d’humidité de 50 %.

Que faire en cas d’apparition de moisissures ?

Si des traces de moi­sis­sures super­fi­cielles sont consta­tées sur une petite sur­face (jusqu’à 10 cm x 10 cm), vous pou­vez essayer de les enle­ver avec de l’eau de Javel ou de l’alcool à 70 %. Tou­te­fois, s’il y a une pro­li­fé­ra­tion de moi­sis­sures sur les murs ou dans le coin d’une paroi, il est pré­fé­rable de recou­rir à un spécialiste.

Les ins­tal­la­tions solaires en hiver

Une belle jour­née d’hi­ver. Le soleil brille. Pour­tant, l’ins­tal­la­tion solaire ne pro­duit que très peu d’é­léc­tri­cité. Quelle en est la raison?

La neige peut empê­cher les pan­neaux solaires de pro­duire dans des condi­tions opti­males. Elle freine la lumière du soleil et empêche toute pro­duc­tion. Même de petits restes de neige sur les pan­neaux infé­rieurs peuvent empê­cher le fonc­tion­ne­ment de l’installation. Idéa­le­ment, la neige devrait pou­voir glis­ser le long des pan­neaux. Mais, atten­tion, en tant que pro­prié­taire, vous êtes res­pon­sable des dom­mages cau­sés par des chutes de neige de votre toit. L’installation de gilles à neige est conseillée par­tout où le risque d’avalanche est élevé. Dans l’idéal, la grille à neige est ins­tal­lée à une cer­taine dis­tance des modules de sorte à lais­ser assez de place pour que la neige puisse s’accumuler. Une alter­na­tive est d’installer un sys­tème de cro­chets direc­te­ment sur les modules. Ils empêchent la neige de glis­ser même en cas de chutes abon­dantes. Une fois que la neige aura fon­due, les élec­trons pour­ront à nou­veau circuler.

Les ins­tal­la­tions solaires en des­sus de la couche de brouillard sont par­ti­cu­liè­re­ment inté­res­santes au niveau de la pro­duc­ti­vité. L’intensité de l’ensoleillement aug­mente avec l’altitude et les tem­pé­ra­tures basses amé­liorent l’efficacité des modules.

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