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Rénovation énergétique : défis et opportunités

Les propriétaires de bâtiments ont une responsabilité importante quand ils doivent, ou décident de rénover leur propriété. Ils sont confrontés à de nombreux défis : financiers, environnementaux, relationnels. HabitatDurable propose des pistes pour les aborder.

Notre société est en mutation profonde, tant en ce qui concerne le contexte climatique que notre façon de vivre et d’habiter. Une rénovation – qu’il s’agisse d’un assainissement énergétique ou d’une transformation – n’est pas seulement un défi de taille, c’est aussi l’opportunité de changer nos pratiques pour un mode de vie plus sobre, plus durable, plus modulable et plus adapté au monde instable dans lequel nous vivons désormais.

Des pratiques qui étaient encore balbutiantes il y a quelques années intéressent de plus en plus de propriétaires et d’architectes : densification plutôt qu’étalement ; adaptation, transformation et réaffectation de bâtiments existants plutôt que démolition et reconstruction ; réemploi et recyclage des matériaux ; utilisation de matériaux plus sains et moins polluants.

Mais comment concilier les différents intérêts en jeu ? Ceux des propriétaires (coût des transformations, inquiétudes liées au manque de connaissances du sujet), mais aussi ceux des locataires (augmentation éventuelle du loyer, nuisances pendant les travaux, résiliation du bail), et ceux de l’unique planète dans laquelle nous vivons ?

En tant que propriétaire, il est difficile de savoir comment s’y prendre. Il est donc essentiel de poser les bonnes questions avant d’entamer des travaux :

• Le bâtiment va-t-il être mis en vente, loué ou habité par les propriétaires ?
• Les locataires pourront-ils rester dans leur logement ?
• Comment intégrer les actuels ou même futurs locataires à la réflexion ?
• Faut-il seulement assainir, ou en profiter pour faire d’autres améliorations ?
• Quels sont les fonds à disposition ?
• Quelles subventions peut-on obtenir ?
• Quels revenus espérer pendant et après les rénovations ?
• Quelles sont les transformations possibles selon les lois en vigueur ? Faut-il plutôt grouper ou échelonner les travaux ?

Il est tout aussi important de choisir les partenaires qui pourront le mieux accompagner le processus. Avant chaque rénovation énergétique, il est conseillé de faire établir un certificat CECB pour le bâtiment concerné. Ce certificat pourra vous orienter vers les solutions les plus adaptées à votre propriété : faut-il isoler les murs, ou plutôt le toit, ou les deux ? Changer les fenêtres, ou les agrandir pour laisser entrer le soleil en hiver ? Remplacer le chauffage au plus vite, ou dans un deuxième temps ? Est-il bien réglé ? La pompe n’est-elle pas surdimensionnée ?

De plus, et particulièrement pour une rénovation plus large, il est conseillé de faire appel à un∙e architecte intéressé∙e par le réemploi et la circularité des matériaux, bénéficiant d’un bon réseau d’artisans prêts à travailler de manière moins conventionnelle et avec des matériaux pas toujours neufs. Certes, ces pratiques pour l’instant encore peu usuelles demandent plus de réflexion, de temps de préparation et d’organisation, mais elles permettent aussi de générer une plus-value :

• écologique – moins de déchets à éliminer, moins de matériaux fabriqués ;
• économique – moins de loyers perdus si les locataires peuvent rester dans leur logement, opportunités de travail pour les artisans et ouvriers locaux ;
• sociale – recherche de solutions en commun par toutes les personnes concernées, réduction des nuisances pour locataires et voisins ;
• culturelle – préservation des traces du passé, sauvegarde du patrimoine, confrontation du moderne et de l’ancien, respect du vivant et retour de la poésie dans le construit.

Pour Kathy Steiner, présidente d’HabitatDurable, il est important que l’association puisse apporter son aide dans le domaine complexe de la rénovation : « Les projets d’assainissement et de transformation sont un thème important de notre activité de conseil. C’est pourquoi nous avons, en plus des conseils professionnels, une équipe de médiation et des offres de cours ».

Inspiration: Barbara Buser ; Angela Adam Architecture ; Physalide ; TRIBU architecture

Squats, une réponse politique disproportionnée à un faux problème

Sous couvert de protéger les propriétaires, le Parlement a choisi de durcir la répression contre les squats. Une décision prise à contretemps, qui n’apporte pas de réponse à la problématique réelle du terrain. Il existe en Suisse des solutions efficaces et respectueuses du droit qui mériteraient une meilleure considération de la part de nos politiques, mais sont trop souvent balayées d’un revers de la main en brandissant la carte sécuritaire.

Le 12 mars 2024, le Parlement suisse a décidé de renforcer les moyens juridiques à disposition des propriétaires pour expulser rapidement les occupants illégaux de leurs biens immobiliers. En ligne de mire : les squatteurs. Si cette décision peut sembler de bon sens à première vue, elle répond en réalité à un phénomène marginal, déjà bien géré par les grandes villes, et passe à côté des véritables enjeux. Plus problématique encore, elle risque d’entraver des pratiques comme l’utilisation intermédiaire de logements vacants, solution précieuse à l’heure de la crise du logement.

Les cas de squats de bâtiments privés font régulièrement la une des médias. Mais ces situations, souvent spectaculaires, ne doivent pas faire oublier qu’il s’agit d’exceptions. À Genève, Lausanne ou Zurich, les villes disposent déjà de procédures efficaces permettant de concilier les droits des propriétaires avec le respect de l’État de droit. La majorité des cas sont résolus rapidement, sans recours excessif à la justice ni prolongation indue de l’occupation.

Potentiel d’occupation non exploité
La décision du Parlement intervient dans un contexte où la vacance des logements reste structurellement faible dans les zones urbaines, tandis que les besoins en hébergement – notamment pour les jeunes, les personnes en formation ou les requérants d’asile – ne cessent de croître. Or, les périodes de vacance temporaire des bâtiments, par exemple avant une rénovation ou une démolition, pourraient être mises à profit de manière plus intelligente, au bénéfice de toutes les parties concernées.

Et les solutions existent. L’occupation temporaire légale de logements inoccupés, encadrée par des conventions d’usage, permet d’éviter les dégradations, de prévenir les squats non encadrés et de contribuer à la vie de quartier. Des organisations facilitent déjà ce type d’accords entre propriétaires et occupants temporaires, souvent des artistes, des collectifs ou des habitants précaires. Ces initiatives assurent un entretien des lieux, une présence dissuasive contre les déprédations et un usage socialement utile de surfaces autrement vides.

Le renforcement juridique adopté par le Parlement risque de décourager ces initiatives. En rendant les expulsions plus faciles et plus rapides, il pousse à la logique de fermeture, d’alarme et de cadenas, là où des approches contractuelles, souples et intelligentes, portées par les collectivités locales et les associations, fonctionnent déjà. Ce durcissement reflète une vision de la propriété fondée sur la peur du désordre, plutôt que sur la responsabilité partagée et l’intérêt commun.

Pour la directrice d’HabitatDurable Kathy Steiner, cette évolution législative constitue une mauvaise réponse à un faux problème. « Les villes disposent en effet déjà des dispositions légales nécessaires à la bonne gestion des squats. » Elle détourne en outre l’attention du débat essentiel, à savoir comment utiliser les logements temporairement vacants de manière responsable, solidaire et durable. Les propriétaires ne sont pas les ennemis des locataires précaires, pas plus que les squatteurs ne sont un fléau incontrôlable. Ce qui manque, ce sont en revanche des cadres de confiance, des soutiens institutionnels ainsi qu’une volonté politique d’encourager l’occupation utile et provisoire des bâtiments inemployés.

Autre point essentiel à mettre en place, un accord entre propriétaires et squatteurs. Selon Kathy Steiner, « outre l’utilisation des infrastructures telles que l’eau et l’électricité, il convient de clarifier les relations avec le voisinage, car celui-ci peut subir certaines nuisances en l’absence d’un cadre clair entre les propriétaires et les squatteurs ».

Exemple inspirant
Les expériences positives existent. Elles montrent que l’on peut transformer une période de vacance en opportunité sociale. La réponse ne passe pas par la répression, mais par l’inventivité et la coopération. En témoigne la situation qu’a vécue Marc*, propriétaire d’une petite maison familiale à rénover dans les hauts de la région lausannoise. Alors qu’il s’apprêtait à lancer des travaux de rénovations énergétiques, il a découvert que son logement vide était occupé.

« Je logeais chez ma sœur en attendant le démarrage des travaux lorsqu’un soir, un voisin m’a signalé de la lumière dans la maison. » Sur place, il tombe sur un jeune couple, visiblement en difficulté. « Ils m’ont expliqué qu’ils venaient de perdre leur logement et qu’ils n’avaient trouvé aucune solution d’urgence. Lui étudiait et elle cherchait un emploi après avoir décroché de son apprentissage d’assistante socio-éducative. J’ai perçu chez eux une certaine gêne, et surtout l’impossibilité de faire appel à des amis ou à de la famille quasiment inexistante. »

Plutôt que de se tourner vers la police, Marc choisit d’entamer le dialogue. « Je n’étais pas ravi, mais je me suis dit que ça ne servait à rien de les mettre à la rue brutalement. » Il leur propose alors un compromis, qu’il pose sur papier en leur demandant de signer le document : rester temporairement, à condition de respecter les lieux et de partir à l’annonce des travaux. « Ils ont été corrects, on a même échangé quelques coups de main pour finir de vider complètement l’appartement avant le chantier. »

Aujourd’hui, Marc ne regrette rien. « Ça m’a coûté un peu de flexibilité, mais on a évité le conflit, les procédures, les tensions. Ça m’a surtout montré qu’on peut gérer ce genre de situations autrement, sans passer par la case répression, et que le fait de se montrer ouvert peut permettre à certaines personnes dans le besoin de rebondir. »

*Prénom d’emprunt

Droit du bail : modification des formules officielles du loyer initial

Pour les cantons dans lesquels la formule officielle pour la notification du loyer initial est obligatoire (cantons de BS, FR, GE, LU, ZH, ZG ainsi que dans certains districts de NE et la plupart des districts de VD), une modification entrera en vigueur le 1er octobre 2025.

La formule officielle devra dès lors mentionner non seulement l’ancien et le nouveau loyer net, mais aussi le taux d’intérêt de référence et l’indice des prix à la consommation déterminants pour l’ancien loyer. Si ces informations ne sont pas fournies, le loyer initial pourrait être considéré comme nul, ce qui entraîne le risque qu’il soit refixé par le juge. Aucune mention n’est faite de la communication de l’augmentation des frais d’exploitation, mais nous recommandons d’indiquer également la dernière valeur en vigueur.
Les formules adaptées peuvent être obtenues dans la boutique HabitatDurable ou auprès des cantons concernés.
Pour les contrats prévoyant un loyer échelonné (baux conclus pour une durée minimale de trois ans), il n’est désormais plus nécessaire d’utiliser une formule officielle pour le nouvel échelonnement. À partir du 1er octobre 2025, il suffira de le communiquer par simple courrier (nous conseillons une lettre recommandée).
HabitatDurable continue d’exiger une formule de loyer initial obligatoire dans tous les cantons afin d’accroître la transparence dans le droit du bail.

Locataires bruyants : que faire ?

Il n’existe pas de seuil qui définit un bruit excessif dans la loi. Lorsque nous sommes exposés à la pollution sonore, on se réfère aux coutumes, aux règlements communaux et au bon sens : est-ce un bruit qui est admissible ou non selon l’usage général ? Est-il occasionnel ou répétitif ?

Règles usuelles :
– Chacun doit éviter les bruits excessifs de 22 heures à 7 heures ainsi que les dimanches et jours fériés.
– Chacun est tenu de prendre toutes les précautions utiles pour éviter de troubler la tranquillité et le repos d’autrui.
En droit du bail, on parle du principe de diligence, défini à l’article 257 f al. 2 du Code des obligations : « S’il s’agit d’un immeuble, il [le locataire] est tenu d’avoir pour les personnes habitant la maison et les voisins les égards qui leur sont dus ».
Donc, lorsqu’un locataire est coupable de nuisances sonores répétées, il ne respecte pas son devoir de diligence. En tant que bailleur, dans un premier temps, essayez toujours de régler le problème à l’amiable avec une discussion ou une médiation. Le dialogue est le meilleur des outils dans ces situations. Si cela ne suffit pas, il convient de procéder à une mise en demeure du fauteur de troubles (par lettre recommandée) qui peut aller, en dernier recours, jusqu’à une résiliation extraordinaire de son bail. Le fardeau de la preuve du comportement inadapté incombe au bailleur.

Comme le dit le célèbre adage, « Ma liberté s’arrête là où commence celle de mon voisin ». Soyons à la fois respectueux et tolérants vis-à-vis de nos voisins !

Solutions innovantes pour le stockage de l’énergie

Deux entreprises suisses ont développé des nouveautés intéressantes pour le stockage de l’énergie : un accumulateur utilisant une solution de soude caustique (hydroxyde de sodium ou natron) qui permet de valoriser le surplus d’électricité estival pendant l’hiver ; un accumulateur à PCM (Phase Change Material – matériau à changement de phase), très compact, qui libère ainsi beaucoup d’espace dans une cave ou un local technique.

 

Aujourd’hui, l’électricité solaire peut être produite de manière très fiable et économique. Les modules photovoltaïques modernes fournissent de l’électricité même lorsque la lumière est faible ou diffuse, et l’amortissement d’une installation est plus rapide qu’auparavant. Les choses se gâtent toutefois au niveau du stockage, car les batteries actuelles ne peuvent couvrir que quelques jours de consommation. Avec la différence de production importante entre l’été et l’hiver, il faudrait disposer d’une capacité de stockage de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois pour profiter de l’énergie des beaux jours.

Une nouvelle approche
Utiliser d’énormes batteries n’a aucun sens, que ce soit sur le plan technique ou économique. Un stockage saisonnier ne devrait donc pas emmagasiner de l’électricité, mais de la chaleur. Si cette « transition du stockage » réussit, les énergies renouvelables deviendront encore plus intéressantes et performantes, même en hiver. C’est exactement ce qu’une entreprise suisse souhaite réaliser. Avec « SeasON », la société Matica AG de Kaltenbach (TG) a développé un accumulateur de chaleur saisonnier. Depuis l’automne dernier, une installation pilote est en service à Frauenfeld, où elle permet de chauffer et de refroidir un bâtiment voisin de la STEP. Raphael Baumann, responsable du projet « SeasON », explique : « En été, nous ajoutons de la chaleur à une solution de soude caustique. L’eau contenue dans la soude caustique s’évapore (elle est stockée pour être ensuite réutilisée) et la solution est ainsi plus concentrée. Pour être précis, la soude caustique ne stocke que le potentiel de production de chaleur, pas la chaleur elle-même ». Ensuite, lors du processus de décharge (où l’eau stockée est réinjectée dans la soude caustique), la transformation n’entraîne que très peu de pertes d’énergie. En comparaison avec un système de batteries, une quantité plus importante de l’énergie accumulée est conservée et peut être récupérée. La chaleur obtenue à partir de la solution de soude caustique contribue ainsi à la production de chaleur ambiante ou d’eau chaude sanitaire. Le générateur de chaleur du bâtiment (par exemple une pompe à chaleur) est ainsi moins sollicité.
Outre l’installation de Frauenfeld, une deuxième installation beaucoup plus grande est en cours de construction à Kaltenbach. Grâce au stockage à la soude caustique, un bâtiment de la Poste Suisse est approvisionné avec une puissance de chauffage de 36 kW.

Des solutions plus compactes
« Pour une maison individuelle standard, une puissance nettement inférieure suffit, à savoir environ 8-10 kW », précise Raphael Baumann. Matica AG travaille actuellement à la production en série de ces systèmes. Les premières installations devraient être mises sur le marché dans le courant de cette année. Comme pour le mazout, le stockage de la soude caustique nécessite soit une cuve à double paroi, soit une cuve simple avec un bac de rétention. À Frauenfeld, on travaille avec des contenants de 500 litres chacun. Pour une maison individuelle ou un immeuble, les citernes seront certainement plus petites afin de pouvoir être facilement installées dans une cave. La soude caustique doit être manipulée avec précaution, mais elle ne présente pas de risque d’inflammabilité.

Gain de place important
Une autre entreprise suisse, Cowa Thermal Solutions AG, permet de stocker la chaleur non pas de manière saisonnière, mais en économisant énormément de place. L’entreprise est une spin-off de la Haute École de Lucerne (HSLU). Elle développe et produit des accumulateurs qui stockent l’énergie thermique, que ce soit pour le chauffage ou pour l’eau sanitaire. Elle utilise un matériau à changement de phase (PCM) à base de sels naturels. Lorsque le PCM est chauffé, il fond, absorbant ainsi une grande quantité d’énergie. En revanche, si on laisse le PCM se solidifier à nouveau, la chaleur accumulée est libérée. Les accumulateurs Cowa fonctionnent en quelque sorte comme des coffres-forts énergétiques compacts : la quasi-totalité de la chaleur qui y est déposée peut également être retirée et utilisée, selon les besoins.

Un fonctionnement parfait
Ce système est déjà opérationnel, par exemple dans la maison de la famille Moor, où le système a été mis en service à l’automne 2024 et a fonctionné pendant tout l’hiver. Deux cubes élancés ont été placés dans l’ancien local de la citerne à mazout. Leurs dimensions ne sont que de 60 x 34 centimètres pour une hauteur de 140 centimètres. « Nous apprécions beaucoup ce gain de place. L’ancienne cuve avait une capacité de 6500 litres. La libération de cet espace nous a permis d’installer un petit atelier », explique Stefan Moor. « La technique fonctionne parfaitement : au niveau du chauffage, nous ne remarquons aucune différence. Pour l’eau chaude, il faut vraiment multiplier les douches et les bains avant que la température ne commence à baisser ». Les accumulateurs Cowa de la famille Moor sont des appareils de première génération, et l’entreprise optimise en permanence la recette du matériau PCM. Dès l’été 2025, certains modèles seront disponibles pour environ 4500 francs. À l’avenir, d’autres accumulateurs avec différents niveaux de température devraient être mis sur le marché.

Les personnes qui envisagent de remplacer leur chauffage, d’installer des panneaux photovoltaïques ou d’optimiser l’utilisation de leurs surfaces disposent désormais d’options intéressantes grâce à ces deux nouvelles technologies.

Appartement trop humide

Question de notre membre:

Mon appartement est partiellement enterré et très humide.
Actuellement, j’aère en grand trois fois par jour et j’emploie un déshumidificateur électrique deux fois par jour pendant deux heures. Mais même ainsi, le taux d’humidité de mon appartement ne descend pas en dessous de 60 à 70 %. Est-ce qu’une ventilation double-flux peut remédier au problème ?

Réponse de notre spécialiste:

La ventilation à double flux possède certes des avantages, p. ex. garantir l’échange régulier de l’air interne et externe, évacuer un certain taux d’humidité causé par les habitant∙es, récupérer la chaleur de l’air vicié, etc., mais dans votre cas, elle ne résoudra pas le problème d’humidité à la source.

Un taux aussi élevé malgré votre discipline de ventilation laisse conclure que l’humidité vient du terrain.

Dans les anciennes constructions sans étanchéité contre les murs souterrains, l’eau présente dans le terrain est absorbée par la capillarité des murs, à la façon d’une éponge qui absorbe l’eau du bas vers le haut et de l’extérieur vers l’intérieur.

Dans le cas d’un terrain en pente, les flux d’eau souterraine peuvent être la cause. Ils sont généralement parallèles à la surface. Si l’on entaille une pente par un mur ou par une construction, l’eau s’accumule et peut rentrer par les joints ou petites fissures des murs. Ces infiltrations peuvent créer des taches d’humidité et de salpêtre. Le problème est plus présent dans les régions avec une terre argileuse et les terrains en pente.

Une solution classique qui a fait ses preuves est la pose d’une étanchéité et un drainage depuis l’extérieur, de manière à dévier l’eau qui s’accumule du côté de la pente sur les côtés de l’ouvrage et de l’évacuer par infiltration ou canalisation.

Cette solution est par contre plus onéreuse que les méthodes depuis l’intérieur, p. ex. les injections dans les murs, les crépis d’étanchéité ou encore les systèmes géomagnétiques, efficaces contre les remontées capillaires.

Chaque cas est unique. Il convient de consulter un∙e expert∙e en hydrologie et une entreprise spécialisée afin de déterminer les causes du problème avant de commencer l’assainissement. N’hésitez pas à demander plusieurs offres et des références.

J’ai hérité d’une maison avec un chauffage électrique. Que puis-je faire pour améliorer mon bilan environnemental ?

En tant qu’ingénieur spécialiste en énergie et physique du bâtiment, je rencontre souvent des propriétaires désemparés face à une maison chauffée à l’électricité. Dans la majorité des cantons, il n’est plus possible d’installer ou de remplacer un chauffage électrique direct (à effet Joule, comme les radiateurs électriques ou convecteurs), sauf exception en cas de contrainte technique ou financière avérée.

Pas de panique : cette interdiction s’applique surtout lors de rénovations ou remplacements. L’approche recommandée commence par l’enveloppe du bâtiment : isoler le toit, les murs, les fenêtres. Ce sont les premiers leviers pour améliorer le confort et réduire la consommation.
Ensuite seulement vient le choix d’un nouveau système de chauffage – pompe à chaleur, bois, réseau de chaleur – selon le contexte local. Il est aussi pertinent d’envisager l’autoproduction solaire, souvent subventionnée, qui permet de couvrir une partie des besoins et d’alléger les factures.
Des aides financières existent dans tous les cantons via le Programme Bâtiments, parfois complétées par des soutiens communaux. Et si un financement bancaire est impossible, certaines flexibilités peuvent s’appliquer.
Chaque situation est unique. Chez HabitatDurable, nous vous accompagnons avec des conseils neutres, personnalisés et accessibles à tous.

Trois idées pour la Fête des Voisins

Le 23 mai 2025, nous célébrons la Journée Internationale des Voisins. HabitatDurable soutient cette initiative et vous propose trois idées d’activités conviviales pour renforcer les liens entre voisin∙es.

De nombreuses communes promeuvent la Journée des Voisins en fournissant des kits d’organisation et des informations. Elles facilitent également l’obtention d’une autorisation pour bloquer temporairement les rues au trafic motorisé. Mais même si la commune n’est pas officiellement partie prenante, chacun et chacun∙e est invité∙e à mettre sur pied un événement, petit ou grand, dans son immeuble, sa rue ou son quartier. Pas besoin d’en faire des tonnes. Il faut juste que quelques personnes prennent l’initiative, proposent une idée alléchante (par exemple un pique-nique où tout le monde apporte à boire et à manger), fixent une heure et un lieu pour se rencontrer (jardin, local de quartier, place de jeux, etc.), distribuent des invitations dans les boîtes aux lettres ou les envoient par messagerie électronique.

Pour celles et ceux qui souhaitent sortir un peu de l’ordinaire, voici trois idées d’activités qui garantissent des échanges animés et un bon moment de convivialité entre voisin∙es.

Le dictionnaire vivant

De quoi s’agit-il?
Transformez temporairement votre voisinage en un véritable «dictionnaire» imagé en invitant les habitant∙es à inscrire le nom des objets, plantes, etc., dans leur langue maternelle. On peut écrire à la craie «passage piéton» à côté de celui-ci, mais aussi «Zebrastreifen», «Passagio pedonale», ou autre en fonction des langues parlées dans le quartier. Dans les quartiers où (presque) tout le monde parle français, on peut s’amuser à trouver des synonymes, des termes amusants du langage parlé, etc.

Comment faire?
Si l’événement a lieu à l’extérieur, on peut utiliser des craies. À l’intérieur, feutres et post-it feront l’affaire.

Si vous le souhaitez, vous pouvez fabriquer vous-mêmes des craies avec les enfants: mélangez du plâtre avec de l’eau et de la gouache ou du colorant alimentaire, versez la mixture dans des moules en silicone (par exemple des moules à muffins) ou sur une plaque recouverte de papier de cuisson, laissez sécher une à deux heures puis sortez la craie sèche des moules ou cassez-la en morceaux.

L’idée
Les gens discuteront ensemble de leurs langues et de leurs racines. Ce sera l’occasion de prendre conscience de leur diversité et peut-être d’apprendre quelques mots dans une nouvelle langue.

Le voisinage de mes rêves

De quoi s’agit-il?
Sur un plan grand format du quartier ou de l’immeuble, chacun∙e se dessine ou colle une image qui le ou la représente, puis ajoute des éléments de couleurs vives figurant des scènes, des rencontres et des infrastructures qu’il ou elle apprécie beaucoup aujourd’hui, ou qu’il ou elle aimerait voir se concrétiser dans le futur.

Ainsi se constitue un imagier ludique du voisinage.

Comment faire?
Prenez une grande feuille de papier clair (A2 ou A1) et dessinez le plan du quartier, du pâté de maisons ou de l’immeuble au feutre noir. On peut aussi imprimer une vue en 3D sur https://map.geo.admin.ch.

Étalez ce plan sur une grande table avec feutres, colle, matériel pour collages, etc.

L’idée
Les voisin∙es racontent ce qu’ils et elles souhaitent dans leur voisinage et comment ils et elles s’imaginent le vivre-ensemble. Cela débouchera peut-être sur des projets d’améliorations concrètes!

La bourse aux plantons

De quoi s’agit-il?
Chacun∙e apporte des plantons ou des boutures surnuméraires et les offre à ses voisin∙es ou procède à des échanges mutuels.

Comment faire?
Informez les voisin∙es à l’avance qu’une bourse aux plantons aura lieu. Sur place, mettez à disposition des petits panneaux pour inscrire le nom des plantes.

On peut proposer par la même occasion un petit atelier de décoration de cache-pots et garnir ceux-ci de plantes à offrir aux voisin∙es qui n’ont pas pu participer à l’événement.

L’idée
Le jardinage créé des liens et fournit d’excellents sujets de conversation.

Les étangs de jardin et les moustiques

La sous-location pour remédier aux « lits froids » ?

Les communes touristiques des régions de montagne connaissent une grave pénurie de logements, due au phénomène des « lits froids », ces résidences secondaires inoccupées une grande partie de l’année. Les maisons de vacances sont en outre bien souvent des passoires thermiques. Un élu vert propose de résoudre conjointement ces deux problèmes.

Le conseiller national valaisan vert Christophe Clivaz milite pour une transition énergétique équitable. Il se bat actuellement pour la mise en place d’un programme d’encouragement à la rénovation thermique des résidences secondaires, dans l’optique de la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération. Beaucoup de maisons de vacances datent d’une époque où la question climatique ne se posait pas. Mais tous les propriétaires n’ont pas les moyens d’effectuer des travaux d’isolation ou de changer de système de chauffage. Un soutien des pouvoirs publics s’avère indispensable.
Les subventions seraient soumises à une condition : sous-louer les logements inoccupés durant une certaine partie de l’année. Cette offre bénéficierait autant aux touristes qu’au personnel des restaurants et des hôtels, qui peinent à se loger à un prix abordable dans les stations. Un marché de la location extrêmement tendu (moins de 1 % de logements vacants) est l’une des causes de la pénurie de main-d’œuvre dans les régions de montagne. L’ampleur de la crise apparaît directement corrélée à la densité de résidences secondaires dans les communes. Un phénomène attisé par le marketing touristique, mais aussi une interprétation permissive de la loi sur les résidences secondaires (LRS) et de la loi sur l’aménagement du territoire (LAT).

Une brèche dans la loi sur les résidences secondaires

Sur les 4,8 millions de logements de Suisse, 726 000 sont des résidences secondaires, occupées en moyenne 40 à 60 jours par an (chiffres de l’Office fédéral du développement territorial ARE). Cela signifie qu’un logement sur sept est vide durant 80 % du temps. En vigueur en 2016 pour remédier aux « lits froids », la LRS fixe un plafond de 20 % de résidences secondaires dans les communes. Mais son efficacité est minée par des assouplissements pour la reconversion des résidences principales et les logements affectés à l’hébergement touristique. Plus lucratives que les baux à durée indéterminée, ces options avantagent les propriétaires. Et pour corser la situation, un amendement autorise depuis peu la création de résidences secondaires supplémentaires dans le cadre d’une démolition et d’une reconstruction.

Zones à bâtir surdimensionnées

Après le boom de la construction dans l’après-guerre, qui a vu sortir de terre des dizaines de milliers de résidences secondaires, la loi sur l’aménagement du territoire (LAT) a consacré en 1980 la séparation des zones à bâtir et des zones non constructibles. Les premières ont été généreusement délimitées, selon le principe « plutôt trop que pas assez ». Il a fallu attendre la révision de 2014 pour qu’un semblant d’équilibre soit rétabli entre zones exploitables et zones à protéger, d’un point de vue environnemental s’entend. Car à l’intérieur des localités, les locataires demeurent toujours aussi démunis face aux mécanismes du marché. La pandémie a dopé les envies de résidences secondaires et la raréfaction des biens fait flamber les prix, accélérant le processus d’éviction de la population locale, même dans les régions rurales. L’ARE tire la sonnette d’alarme : en l’absence de mesures incisives, la situation ne fera que se péjorer.
Pendant ce temps, la Conférence suisse des aménagistes cantonaux temporise, arguant de la complexité de la planification dans chaque commune, La Confédération se borne de son côté à étudier de possibles incitations négatives.

Les mesures volontaires sont peu efficaces

Le bilan énergétique des résidences secondaires construites au siècle dernier laisse beaucoup à désirer. En 2017, ces bâtiments souvent mal isolés étaient chauffés pour moitié au mazout, à 15,1 % au gaz et à 9,4 % à l’électricité. Entre-temps, des systèmes intelligents, obligatoires dans certains cantons, permettent de gérer plus efficacement les besoins en chaleur depuis sa résidence principale. Mais ce n’est guère suffisant.
En l’absence de chiffres précis, le taux d’assainissement thermique des résidences secondaires est sans doute un peu inférieur à celui des logements principaux, qui se situe selon l’Office fédéral de l’énergie entre 3 % (chauffage au gaz) et 5-6 % (chauffage au mazout) pour 2011-2020. On pourrait faire (beaucoup) mieux.
Facultatifs, ces travaux se heurtent à des obstacles connus : désaccords au sein de communautés de PPE, propriétaires vivant à l’étranger, voire simple manque de volonté, lorsque la rénovation d’un toit serait pour quelques francs de plus l’occasion d’installer des panneaux solaires. Une obligation légale mettrait fin aux atermoiements.
D’autres mesures ne sont pas à négliger, comme une taxe incitative sur les résidences secondaires pour contribuer au financement de logements abordables.
Le contexte politique actuel laisse augurer de rudes combats pour concilier les enjeux sociaux et environnementaux du dossier. L’an dernier, le Conseil fédéral a déclaré « non pertinent » un programme d’encouragement à l’assainissement des logements touristiques dans les Alpes. Et la pression sur le budget fédéral devrait avoir raison du Programme Bâtiment, celui-là même qui a permis d’augmenter de 40 à 50 % le taux de rénovations énergétiques entre 2011 et 2020.

La gestion immobilière durable n’a que des avantages

La gestion immobilière durable n’a que des avantages

Appliquer les principes du développement durable à la gestion durable de votre bien immobilier est bénéfique pour l’environnement, mais vous avez également tout à y gagner. Petit guide de la propriété responsable, sous l’angle écologique, économique et social.

La gestion immobilière a beaucoup évolué ces dernières années, à la mesure des enjeux écologiques auxquels nous devons faire face. Les propriétaires sont désormais nombreux à vouloir concilier rendement économique, responsabilité sociale et protection de l’environnement. Qu’il s’agisse d’investir, de planifier ou de gérer des biens, le « Standard de Construction Durable Suisse (SNBS) » est de plus en plus appliqué et des institutions comme la Société suisse pour un marché immobilier durable (SGNI) font autorité auprès d’un large public, pour ne citer que deux exemples parmi les nombreux labels existants.

En tant qu’association des propriétaires conscients des enjeux éthiques et environnementaux, HabitatDurable constate un intérêt croissant pour la gestion immobilière responsable. Nous enregistrons une hausse des demandes d’adhésion et notre offre de conseils est fortement sollicitée.

Que vous soyez propriétaire d’une villa familiale ou d’un immeuble locatif, il n’appartient qu’à vous de prendre des mesures judicieuses pour gérer durablement votre bien immobilier.

La stratégie

Avant d’aborder la gestion proprement dite, il importe d’être au clair sur l’objectif que l’on assigne à la propriété immobilière : sécurité du logement ou rentabilité à long terme ? Vise-t-on un but non matériel ou s’agit-il de s’assurer un maximum de liberté et d’indépendance ? Le choix d’une stratégie gagnante dépend des besoins et des objectifs auxquels le bien doit contribuer de façon pérenne.

L’analyse du bâtiment

Gérer un bien immobilier dans le respect de l’environnement implique plusieurs étapes essentielles. D’abord, l’analyse du bâtiment : en Suisse, le programme « SuisseEnergie » encourage financièrement l’efficacité énergétique et le recours aux énergies renouvelables. Ce programme soutient les particuliers et les entreprises qui souhaitent investir dans des solutions énergétiques durables.

On peut s’adresser aux expert∙es de l’association CECB (pour Certificat énergétique cantonal des bâtiments), qui sont des professionnel∙les de l’analyse des bâtiments et du conseil en matière d’assainissement énergétique. Ils vous proposeront plusieurs options taillées sur mesure pour prendre en compte les besoins spécifiques de votre bien immobilier.

Le rapport détaillé du CECB sert ensuite de base de décision pour poursuivre la stratégie d’assainissement.

Les aspects écologiques

L’exploitation des énergies renouvelables est un sujet incontournable. Le recours à l’énergie solaire ou éolienne s’impose pour réduire l’empreinte carbone du bâtiment. L’Office fédéral de l’énergie fournit des informations sur les divers programmes d’encouragement aux énergies renouvelables, qui diffèrent selon les cantons.

Ces programmes vont des aides à l’investissement à des modèles de financement à long terme. Il convient également d’envisager un système de gestion des déchets efficace, aussi bon pour l’environnement que pour le portemonnaie. Les propriétaires bénéficient des services communaux qui s’occupent du ramassage et du traitement des ordures ménagères, tout en favorisant la revalorisation. Il faut s’assurer que les déchets verts (jardin, cuisine) peuvent être compostés sur place et de façon plus générale, réfléchir à produire moins de déchets.

Enfin, on veillera à un aménagement écologique des espaces extérieurs, qui ont leur rôle à jouer en matière de durabilité. Nous recommandons d’utiliser des plantes indigènes qui ne nécessitent pas trop d’eau et créent un précieux habitat pour la faune locale. Les pesticides sont à bannir. Un système de récupération de l’eau de pluie peut être judicieux. De nombreux cantons proposent un service-conseil et un soutien financier pour les propriétaires qui souhaitent mettre en valeur leur parcelle dans le respect de l’environnement.

La durabilité économique

Sur le plan économique, une gestion immobilière durable vise à garantir la stabilité financière et la rentabilité à long terme. Elle doit comprendre des prévisions budgétaires détaillées prenant en compte les coûts récurrents pour l’entretien et les réparations, mais aussi les dépenses inattendues. Un budget bien conçu protège des mauvaises surprises. De même, on optimisera équitablement les recettes provenant des loyers, qui seront régulièrement vérifiés et ajustés aux conditions du moment.

HabitatDurable Suisse aide les propriétaires-bailleurs à fixer des loyers qui couvrent leurs frais. Les montants calculés reflètent les coûts réels et incluent un rendement raisonnable du capital investi dans la propriété immobilière. Concernant l’entretien et les réparations, il convient d’investir à temps pour éviter des rénovations onéreuses. Plusieurs banques et cantons offrent des prêts avantageux et des incitations fiscales pour les rénovations durables. Il vaut la peine de se renseigner sur les options de financement à disposition. Outre les programmes d’encouragement comme « SuisseEnergie », déjà mentionné, on peut se tourner vers des crédits à taux bas pour financer des investissements dans des projets durables.

Durabilité sociale

La propriété d’un bien immobilier va de pair avec une responsabilité sociale, qui inclut la création d’un environnement propice aux locataires et à la communauté. Cela implique de cultiver de bonnes relations avec les locataires, de communiquer de manière transparente et de réagir promptement à leurs demandes. Un bail qui se déroule à satisfaction contribue à fidéliser les locataires. Le droit du bail est complexe et formulé pour répondre aux besoins de la partie locataire ; il importe donc de se familiariser avec les bases légales. L’accessibilité du bien est également primordiale. On veillera à éliminer les obstacles inutiles qui barrent le passage aux locataires âgés ou en situation de handicap. Il vaut la peine de s’intéresser aux recommandations et prescriptions légales en matière d’accessibilité, car éliminer les obstacles peut augmenter la valeur de votre bien.

Une attention portée au voisinage donnera à une image positive de la propriété immobilière : les propriétaires qui participent à des projets et initiatives communautaires œuvrent au renforcement du lien social dans le quartier et encouragent à plus long terme la demande de location. La sécurité des locataires doit aussi être prise en compte et il convient d’investir dans les mesures correspondantes. Des abords bien éclairés et des dispositifs de sécurité favorisent le bien-vivre ensemble. Le respect des normes de sécurité est une obligation légale et ne doit en aucun cas être négligé.

Une contribution à l’avenir

La gestion d’un bien immobilier exige une compréhension globale de ses responsabilités en matière économique, écologique et sociale. Elle requiert un engagement personnel, des ressources et du temps. Mais les avantages sont nombreux : moindres coûts d’exploitation, rentabilité accrue, impact positif sur l’environnement et renforcement des liens avec les locataires et le voisinage. Lorsque les propriétaires intègrent ces principes à leur stratégie et font usage des programmes d’investissement à disposition, ils contribuent non seulement à l’amélioration de leur bien immobilier, mais aussi à un avenir plus durable. L’association HabitatDurable se tient aux côtés des propriétaires pour les conseiller sur toutes les questions relevant de la gestion immobilière durable.

L'auteur

Markus Schuler© zvg/mad

Markus Schuler
Conseiller Casafair Zentralschweiz

Ce texte été publié pour la première fois en version originale allemande dans le magazine «Traumhaus» Janvier/Février 2024

Traduction en février 2025 par Bénédicte Savary

Les PPE et le défi de la rénovation énergétique

Les PPE et le défi de la rénovation énergétique

Plus de la moitié des 1,8 million de bâtiments de logements en Suisse sont encore chauffés au mazout et au gaz, et la grande majorité d’entre eux doivent être rénovés ou devront l’être dans un futur proche. Avec un rythme actuel de rénovations énergétiques (RE) du parc bâti de 1 % par an, l’atteinte de la neutralité climatique en 2050, exigée par la loi fédérale sur le climat et l’innovation, semble bien compromise. Et l’inertie reste grande, malgré le renforcement progressif des exigences cantonales et l’augmentation des moyens de subventionnement en la matière.

Camille Rol
membre du comité HabitatDurable Suisse romande 

Extrait de la Revue HabitatDurable 80

 

Quels sont les effets du changement climatique sur le climat intérieur d’un bâtiment?

Quels sont les effets du changement climatique sur le climat intérieur d’un bâtiment?

Question fréquente : les moisissures ont-elles un lien avec le changement climatique?

Hannes J. Heuberger
traduit par Muriel Denzler

Extrait de la Revue HabitatDurable 80

 

Un bail peut-il interdire la détention d’animaux domestiques?

Un bail peut-il interdire la détention d’animaux domestiques?

Le Tribunal fédéral a répondu par l’affirmative dans des arrêts datant de la fin du siècle dernier, respectivement du début des années 2000. Certains auteurs sont toutefois d’avis que, sans justes motifs, une telle interdiction de la part de la partie bailleresse serait excessive pour la partie locataire et contraire à l’art. 256 al. 2 CO, qui proscrit les règles entravant l’usage de l’habitation par le locataire de manière excessive.

Romain De Simoni
avocat

Extrait de la Revue HabitatDurable 79

 

 

La démarche Commune-Rénove : un levier pour dynamiser les rénovations énergétiques

La démarche Commune-Rénove : un levier pour dynamiser les rénovations énergétiques

Les communes jouent un rôle essentiel dans la transition énergétique. Alors que le taux de rénovation stagne à 1% en Suisse, une manière concrète pour elles d’agir passe par « Commune-Rénove ».

Lancée à Onex en 2014, dans le cadre d’un projet-pilote, l’initiative Onex-Rénove a significativement dynamisé le rythme des rénovations, portant le taux annuel à 7,5 % en moins de deux ans, grâce à une interaction étroite avec les acteurs du secteur immobilier (propriétaires et régies). Le concept repose sur des rencontres entre ces derniers et les « instances préaviseuses » des collectivités publiques – État et communes – lors d’une demi-journée organisée sous forme de speed-dating.

Pierre Olivier
consultant en énergie
commune-renove.ch

Extrait de la Revue HabitatDurable 79

 

 

Éclairer avec bon sens

Éclairer avec bon sens

L’éclairage pose un dilemme : quand il fait nuit, les lampes extérieures nous procurent un sentiment de sécurité. Mais l’éclairage nocturne perturbe le sommeil, il est nuisible pour la nature et fait disparaître le ciel étoilé. Vous trouverez ci-dessous quelques idées et conseils à ce sujet.

Si des villes comme Lyon, Zurich ou Lausanne poursuivent depuis des décennies une stratégie ciblée pour l’éclairage de l’espace public, c’est pour de bonnes raisons : avec le « Plan Lumière », elles souhaitent mettre en scène leurs monuments de manière professionnelle, mais aussi économiser de l’énergie tout en réduisant la pollution lumineuse.

Quelques conseils

Règle n° 1 : vérifier les besoins
Remettez en question vos projets d’éclairage. Avez-vous vraiment besoin d’une nouvelle lampe à l’entrée de votre maison, ou la lumière de l’éclairage public suffit-elle amplement ? Si le nouveau luminaire est vraiment important pour la sécurité, veillez à choisir des ampoules qui consomment peu d’énergie.

Règle n° 2 : éclairer vers le bas, jamais vers le haut !
Si le faisceau lumineux est dirigé vers le bas, vous évitez que la lumière ne soit diffusée dans l’atmosphère.

Règle n° 3 : orienter et protéger
Les lampes sphériques sont certes jolies, mais bannissez-les ! Les rayons lumineux inutiles qui envahissent le ciel nocturne, les parcelles voisines, les espaces naturels ou d’autres surfaces doivent être évités directement à la source. Veillez donc à choisir des lampes qui permettent de diriger le faisceau lumineux exactement là où vous en avez besoin et le cas échéant, équipez les lampes d’écrans ou de réflecteurs.

Règle n° 4 : éclairer seulement autant que nécessaire
Choisissez un niveau d’éclairage adéquat. Bien entendu, il convient de respecter les prescriptions relatives à l’intensité et à la densité de l’éclairage d’un bâtiment, mais il n’est pas nécessaire d’en faire trop.

Règle n° 5 : limiter la durée de l’éclairage
Soyons honnêtes : la lumière est-elle allumée toute la nuit dans votre cage d’escalier ou devant la porte du jardin ? Les minuteries et les détecteurs de mouvement permettent d’économiser de l’électricité et favorisent le repos nocturne.

L'autrice

Mirella Wepf© zvg/mad

Mirella Wepf

Traduction
Muriel Denzler

Extrait de la Revue HabitatDurable 79

 

 

Pour plus d’informations :
Pollution-lumineuse.ch
Darksky.ch

Prévention des incendies : quelles sont les obligations des propriétaires?

Prévention des incendies : quelles sont les obligations des propriétaires?

Les journées sont de plus en plus courtes et les soirées de plus en plus longues. C’est la période propice pour profiter de la lueur des bougies et bouquiner au coin du feu. Depuis toujours, le feu fascine les humains et il a été primordial pour leur évolution. Mais il peut aussi être destructeur. Quelles sont les règles en matière de protection contre les incendies pour les propriétaires de maisons individuelles ? Nous faisons le tour de la question avec Jean-Michel Brunner, directeur de l’Etablissement cantonal d’assurance et de prévention (ECAP) à Neuchâtel.

Quelle est la fréquence des incendies d’habitations en Suisse?
Jean-Michel Brunner : En 2023, il y a eu 8600 incendies qui ont causé la mort de 25 personnes. Les frais liés à ces incendies, à charge des assurances bâtiment, ont représenté CHF 330 millions au niveau national. Depuis que des prescriptions uniformisées applicables à tous les cantons ont été introduites en 2003, la situation s’est améliorée. Même si la Suisse occupe la deuxième place des pays les moins touchés par les incendies, derrière Singapour, chaque incendie est naturellement un incendie de trop. La prévention et l’information restent donc primordiales.

Quelles sont les actuelles prescriptions de protection incendie pour une maison familiale?
Les directives émises par l’AEAI (Association des établissements cantonaux d’assurance incendie), en vigueur depuis 2015, et applicables dans toute la Suisse, classifient les bâtiments selon leur affectation. Pour les habitations individuelles, et à l’exception des règles concernant les installations de chauffage, il n’existe plus de prescription spéciale en matière d’équipements de protection contre le feu, comme les extincteurs.

C’est étonnant, comment s’explique cette absence de prescription?
Il faut savoir que beaucoup de prescriptions de protection contre le feu concernent le domaine de la construction et des matériaux. Lorsque les règles de 2015 ont été élaborées, on a visé l’économicité et la proportionnalité en relation avec le risque, le but étant de ne pas freiner le secteur de la construction. Il faut aussi relever que les matériaux sont devenus plus sûrs. Il est intéressant de relever que depuis 2015, les bâtiments en bois ne sont plus pénalisés par rapport aux constructions traditionnelles. Les prescriptions pour les maisons individuelles ont été revues à la baisse puisque relativement peu de personnes sont concernées par le risque d’incendie.

Malgré l’absence d’obligation de disposer de moyens de protections contre les incendies, quels moyens conseillez-vous?
Dans un contexte ménager, les moyens les plus courants et efficaces sont les extincteurs à mousse. Un extincteur adapté à une maison individuelle a une capacité de 6 kg, et coûte environ 300.-. Il doit être révisé périodiquement, selon les indications du fabricant. On peut en plus opter pour des couvertures antifeu, notamment près des endroits à risque comme la cuisine.

L’obligation d’installer des détecteurs de fumée existe dans plusieurs pays de l’Union européenne, une telle mesure ne serait-elle pas aussi utile en Suisse?
Je ne suis pas favorable à une telle obligation. Les détecteurs de fumée doivent être d’une certaine qualité pour être fiables et nécessitent un minimum d’entretien, comme le remplacement des piles. S’ils ne sont pas entretenus dans les règles de l’art, ils peuvent procurer un faux sentiment de sécurité. Mais malgré tout, les détecteurs restent un bon moyen de protection, relativement peu coûteux et facile à installer.

Une assurance incendie est-elle obligatoire dans tous les cantons de Suisse?
Tous les cantons, à l’exception de Genève, Uri, Schwyz, Tessin, Appenzell-Rhodes intérieures, Valais et Obwald (cantons GUSTAVO), disposent d’un établissement cantonal d’assurance auprès duquel les bâtiments doivent obligatoirement être assurés pour le risque incendie et dégâts naturels. Dans les cantons de Genève, Tessin, Valais et Appenzell Rhodes-Intérieures, il incombe aux propriétaires de conclure ou non une assurance immobilière privée, mais dans les faits, un éventuel créancier hypothécaire exigera une couverture d’assurance.

Les prescriptions de protection incendie de l’AEAI sont en train d’être revues. À quels changements faut-il s’attendre?
Pour les petits bâtiments, il n’y aura pas de changements notables. La tendance de ne pas suréquiper en matière de protection reste actuelle. Il faut relever que les incendies domestiques sont à la baisse, alors que les dommages liés aux éléments naturels comme les inondations, les glissements de terrains, etc. augmentent.

Jean-Michel Brunner
directeur de l’Etablissement cantonal d’assurance et de prévention (ECAP) à Neuchâtel

Entretien réalisé par Veronika Walliser

Extrait de la Revue HabitatDurable 79

 

 

Responsabilité en cas de plantes envahissantes

Responsabilité en cas de plantes envahissantes

L’année dernière, nous avons fait enlever dans notre jardin un gros bambou avec toutes ses racines. Il semble que des rhizomes aient migré sur la parcelle d’à côté, car notre voisin a remarqué plusieurs mois après des pousses de bambou dans son jardin et nous a demandé de les faire enlever à notre charge. Est-il dans son droit ?

Les propriétaires immobiliers ont le droit de se défendre contre les immissions excessives sur leur fonds, qu’elles soient immatérielles (bruit, odeurs, ombre portée) ou matérielles, respectivement physiques (parcage de véhicules, pose de conduites, etc.). Comme aucun tribunal n’a encore été saisi d’une telle affaire, il n’est pas établi à quelle catégorie les rhizomes de bambou appartiennent, et ce n’est pas non plus nécessaire pour répondre à la question posée. Les deux catégories d’immissions présupposent qu’elles interviennent de manière injustifiée, donc illégalement. Ce qui est pratiquement toujours le cas en cas de végétation envahissante. Le voisin lésé peut donc exiger que les racines soient enlevées. La personne responsable est celle qui est à l’origine de l’invasion des racines. Même si le bambou et toutes ses racines ont été enlevés dans votre fonds, votre voisin peut exiger l’élimination des repousses sur son terrain. Il en irait autrement s’il était prouvé que ces repousses ne proviennent pas de votre bambou. Il est donc vivement conseillé d’aménager une barrière à rhizomes lors de la plantation de bambous.

L’auteur

Michael Appenzeller
avocat
Häusermann + Partner

Traduction
Veronika Walliser

Extrait de la Revue HabitatDurable 78

© HabitatDurable

Une alternative à la réinjection

Une alternative à la réinjection

Dès 2025, les propriétaires d’installations photovoltaïques pourront plus facilement partager l’électricité produite avec leurs voisins, au lieu de la réinjecter dans le réseau. Les communautés électriques locales et les regroupements virtuels dans le cadre de la consommation propre offrent de nouvelles possibilités, mais présentent également quelques défis.

En Suisse, le solaire a le vent en poupe. L’enjeu est énorme : dans ses Perspectives énergétiques 2050+, la Confédération table sur un gain de 67 térawattheures par année grâce aux toits et aux façades qui se prêtent au photovoltaïque. C’est plus que la production de l’hydraulique et du nucléaire suisses réunis. Les particuliers sont encouragés à équiper leur bien pour contribuer à la transition écologique et se procurer un gain financier.

Propriétaire d’une villa à Rubigen (BE), Thomas Beer souhaitait faire profiter d’autres consommateurs de l’électricité solaire de son toit. Sa motivation : accélérer la sortie des énergies fossiles. En 2020, il a pris l’initiative de créer avec un voisin un regroupement dans le cadre de la consommation propre (RCP). Celui-ci réunit aujourd’hui sept ménages habitant le même lotissement géré de manière coopérative. Parmi eux, deux producteurs qui possèdent chacun un compteur individuel, auquel s’ajoutent un ondulateur commun et un compteur centralisé. Monsieur Beer et son voisin ont passé beaucoup de temps à peaufiner le système, qui a nécessité de trouver réponse à de nombreuses questions techniques et contractuelles. Il leur a aussi fallu redimensionner leur projet, dans lequel ils rêvaient d’embarquer tout le quartier.

Lourdeurs administratives

Cette complexité peut rebuter les particuliers qui envisagent de constituer un regroupement privé. « Il faut être prêt à y consacrer une partie de ses loisirs », reconnaît M. Beer, qui s’interroge désormais sur l’opportunité de transformer la RCP Rubigen en communauté électrique locale (CEL). Les deux voisins sont intéressés par une solution à l’échelle de la commune, mais la lourdeur des démarches à entreprendre tempère leur enthousiasme. S’ils décident de se lancer, ils devront trouver des soutiens. La commune pourrait se charger des aspects administratifs. Une solution informatique efficace serait un atout pour faciliter les inscriptions

Des tarifs plus avantageux en guise de carotte

La plupart des producteurs privés ou coopératifs consomment une partie de l’électricité produite et réinjectent le surplus dans le réseau local. La loi sur l’énergie oblige le gestionnaire du réseau de distribution (GRD) à accepter et à rémunérer ces kilowattheures. Mais les entreprises sont libres de fixer des tarifs très variables. L’affaire nʼest donc pas toujours profitable pour les producteurs, d’où l’intérêt des regroupements à l’échelle locale, financièrement plus avantageux. Le GRD voit certes ses ventes diminuer, mais s’épargne les dépenses indispensables pour adapter l’infrastructure à l’augmentation de la production solaire : consommée sur place, elle n’a pas besoin d’être transportée ailleurs.

Le problème des heures d’ensoleillement

Les propriétaires d’une installation photovoltaïque le savent : le soleil ne brille pas forcément quand on a besoin d’électricité. Les tarifs du marché n’y changent rien. Il faut stocker le courant (ce qui reste onéreux et entraîne des pertes) ou l’utiliser au moment où il est disponible. Les communautés électriques locales (CEL) et les regroupements dans le cadre de la consommation propre (RCP) offrent une alternative pour bénéficier à plusieurs du courant fourni par les panneaux photovoltaïques durant la journée. Pendant que le voisin A recharge sa tondeuse à gazon, le voisin B fait tourner sa machine à laver ; quant au producteur, il peut être en train de bidouiller des sonorités dans son home studio. L’énergie d’une seule installation solaire est ainsi plus souvent utilisée directement sur place que quand elle alimente un unique ménage.

Comparaison entre RCP et CEL

Le RCP était jusqu’ici le seul moyen de partager le courant solaire. La nouvelle loi sur l’énergie, acceptée par le peuple suisse le 9 juin 2024, qui prendra effet en 2025 lui adjoint deux instruments supplémentaires, le RCP virtuel et la communauté électrique locale ou CEL. Sans entrer dans les détails (qui seront réglés par voie d’ordonnance), les participants à un RCP peuvent utiliser les lignes de raccordement pour constituer un regroupement virtuel et se présentent comme un client unique au GRD. Dans une CEL, chacun reste individuellement client, mais vend ou achète de l’électricité locale au sein du réseau public du quartier ou de la commune.

Lucia Grüter, membre du comité de l’association des producteurs d’énergie indépendants (VESE), compare les mérites des deux solutions : « l’avantage financier d’une CEL est à clarifier, on parle d’un abattement de 30 % par rapport à l’électricité soutirée du réseau. Est-ce suffisant pour motiver les clients potentiels ? Le RCP virtuel reste une solution plus intéressante ». Tous les usagers raccordés à la même cabine de distribution peuvent en profiter et économisent ainsi les frais du réseau.

Compteurs intelligents

Les compteurs intelligents sont un des éléments clés du système. Installés par le GRD chez les producteurs et les consommateurs, ils mesurent les kilowattheures injectés et utilisés localement. Les besoins supplémentaires sont couverts par l’électricité du réseau, facturée séparément.

Ces nouvelles perspectives suscitent déjà des vocations chez les producteurs d’électricité solaire, alors que certains préfèrent attendre dʼen savoir plus. Lucia Grüter observe un mouvement similaire du côté des GRD : « on en voit qui se préparent à proposer eux-mêmes des CEL et cherchent des clients ». D’autres ne font pas encore mine de s’activer. Quoi qu’il en soit, dès 2025, ils seront tenus d’offrir à tous les propriétaires d’installations photovoltaïques la possibilité de partager leur production avec leurs voisins. La transition énergétique est en marche.

L'autrice

Corinne Roth© zvg/mad

Corinne Roth
Journaliste
schlosswort.ch

Traduction
Bénédicte Savary

Extrait de la Revue HabitatDurable 78

© HabitatDurable

Travaux personnels dans la maison et le jardin

Travaux personnels dans la maison et le jardin

« J’effectue moi-même de nombreux travaux de nettoyage dans mon immeuble et aux alentours. Puis-je me verser un salaire ? À quoi doit-on être attentif ? »

Il est parfaitement possible et approprié de se verser un salaire pour les travaux de conciergerie. Ces coûts peuvent être répercutés sur les locataires en tant que frais accessoires.

Il convient toutefois de vérifier au préalable si les contrats de bail existants mentionnent « les frais de conciergerie » comme un poste de frais accessoires. Si ce poste fait défaut, il doit être formellement et correctement ajouté.

Cet ajout constitue une modification unilatérale du contrat de location et doit donc être notifié aux locataires au moyen d’une formule officielle. Les délais prévus à l’art. 269d CO doivent être respectés ( notification au moins 10 jours avant le début du délai de résiliation). Si ce poste est déjà inclus dans les frais accessoires, la facturation peut être effectuée sans délai.

Votre pouvez rémunérer votre travail à un taux horaire compris entre CHF 30.– et 45.–. Votre tarif doit être fixé selon l’efficacité de votre travail et vos connaissances. Consignez les heures de travail que vous effectuez afin de pouvoir justifier le temps que vous y consacrez.

Les travaux de conciergerie sont considérés comme une activité indépendante exercée à titre accessoire. Votre salaire, répercuté sur les locataires, est imposable comme tout autre revenu. Aucune cotisation aux assurances sociales n’est due sur un revenu annuel inférieur à CHF 2 300.–, en revanche, les salaires plus élevés sont soumis à l’obligation de cotiser.

Que se passe-t-il si vous vous blessez pendant que vous travaillez, par exemple en taillant une haie ? Qui prend en charge les frais de traitement ?

Généralement, ces frais sont pris en charge par l’assurance-accidents non professionnels ( AANP ) de l’entreprise qui vous emploie. Si vous êtes à la retraite, ou si vous ne bénéficiez pas d’une telle couverture, il est important de s’assurer via votre assurance-accidents personnelle.

L’autrice

© Ruben Sprich

Tanja Moser
Courtière immobilière avec brevet fédéral

Traduction
Muriel Denzler

Extrait de la Revue HabitatDurable 77 :

Recettes contre la canicule

Recettes contre la canicule

Dans le monde entier, les épisodes caniculaires se multiplient et inquiètent. Les aménagistes cherchent des solutions pour faire baisser les températures dans les villes et les agglomérations. Les propriétaires immobiliers peuvent aussi prendre des mesures – parfois simples – pour rafraîchir leur habitation et ses environs, que ce soit en ville ou à la campagne. Voici quelques pistes. 

Les derniers étés ont battu des records de chaleur et on enregistre de plus en plus souvent des pics de températures, même en dehors de la période estivale. En raison du réchauffement climatique, les périodes caniculaires sont toujours plus fréquentes et intenses.

Protéger la maison et ses alentours contre la chaleur

Les propriétaires immobiliers peuvent agir à différents niveaux pour protéger leur maison contre la chaleur. Kristijan Moser, thermicien du bâtiment et conseiller pour HabitatDurable, est spécialiste dans l’aménagement du bâti visant à éviter des îlots de chaleur. Il nous donne ses recettes :

  1. Perméabiliser le sol

La majeure partie du sol dans les villes est construit et imperméabilisé. Ces surfaces bétonnées figurent parmi les principales raisons de la ( sur )chauffe dans les agglomérations. Même chose aux alentours des maisons privées. Si le béton et les jardins en pierre sont faciles à entretenir, ils s’avèrent problématiques en été ; ils absorbent le rayonnement solaire et réchauffent l’environnement. Il est évident que des routes d’accès sont parfois nécessaires, mais il faut éviter de bétonner de nouvelles surfaces. Il peut aussi être judicieux d’enlever des surfaces asphaltées et, s’il faut une surface dure, opter pour des pavés ajourés qui laissent passer le gazon.

  1. Planter des arbres

L’ombre des arbres compte parmi les moyens les plus efficaces pour rafraîchir l’environnement. Un arbre peut évaporer plusieurs centaines de litres d’eau par jour, ce qui produit de la fraîcheur. On mesure jusqu’à 20 degrés de différence entre la température à l’ombre d’un arbre et les alentours.

  1. Créer de l’ombre

L’ombre des arbres est beaucoup plus efficace que celle d’un parasol, d’un store ou d’un mur parce que dans ces cas, il n’y a pas d’évaporation. Lorsqu’il n’est pas possible de planter des arbres, l’ombre créée artificiellement peut être une alternative valable. Il peut s’agir de parasols ou d’élément construits comme des balcons ou des pare-soleil aménagés intelligemment qui laissent le soleil réchauffer la maison en hiver et l’ombragent en été.

  1. Fontaines et jeux d’eau

L’aménagement d’un point d’eau peut être indiqué dans les endroits où il n’y a pas de place pour la végétation. Les jets d’eau sont très efficaces, l’effet rafraîchissant peut être ressenti à une distance qui équivaut à dix fois la hauteur du jet d’eau. Pour les enfants, l’eau constitue aussi un attrait particulier et incite au jeu. L’inconvénient de ces mesures est leur coût et le fait que l’eau est de plus en plus rare.

  1. Stocker l’eau de pluie

L’eau de pluie qui tombe sur les toits est habituellement peu utilisée, le plus souvent, elle disparait directement dans la canalisation. On pourrait mettre le précieux liquide à profit en le déviant et en le stockant, par exemple dans des noues, afin qu’il puisse rafraîchir l’air en s’évaporant. La noue est un fossé herbeux, d’origine naturelle ou aménagé par l’homme, qui remplit un rôle de zone tampon pour les eaux de ruissellement.

  1. Verdir les façades

L’effet rafraîchissant des façades végétalisées n’est pas seulement perceptible à l’intérieur des murs, mais aussi à côté du bâtiment. À 60 centimètres, on peut noter une différence de température allant jusqu’à 1,3 degré entre un mur verdi et un mur classique. De plus, la végétation isole le bâtiment du froid en hiver. Le désavantage de cette mesure est que, selon la construction, les dépenses en matériel et énergie ne sont pas négligeables. Les systèmes d’irrigation artificiels sont coûteux et énergivores.

  1. Végétaliser les toits

Les toits végétalisés ont un effet positif sur le climat intérieur d’une habitation et réduisent les besoins en chauffage ou en climatisation. Pour qu’il existe un effet rafraichissant dans les environs de la maison, le toit ne devrait pas s’élever à plus de 10 mètres du sol et la végétation couvrir plusieurs centaines de mètres carrés. Kristijan Moser relève que les toits végétalisés peuvent perdre leur effet refroidissant lorsque la végétation ne contient plus d’humidité, notamment lors de longues périodes de sécheresse. On peut prolonger l’effet rafraîchissant en veillant à une végétation dense et en la maintenant humide, par exemple en retenant l’eau de pluie.

  1. Des surfaces claires

Des comparaisons montrent que des surfaces blanches réfléchissent mieux le soleil que des surfaces foncées et se réchauffent ainsi moins. Pourtant le dicton « pas de règle sans exception » s’applique aussi ici : des surfaces trop réfléchissantes peuvent éblouir et s’échauffer rapidement en raison de la réflexion multiple. En cas de doute, il est judicieux de demander conseil à un ou une spécialiste.

 

 Les grandes chaleurs sont nocives

Les vagues de chaleur affectent la qualité de vie de la population et coûtent cher. Une étude de l’Université de Berne de 2022 établit que les décès liés à la chaleur ont fortement augmenté en Suisse. La capacité de concentration souffre également des températures élevées. Des chercheurs ont pu démontrer que nos performances cognitives diminuent nettement en cas de chaleur.

 

Extrait de la Revue HabitatDurable 77 :

L'autrice

Mirella Wepf© zvg/mad

Mirella Wepf

Traduction et adaptation
Veronika Walliser

Pour plus d’informations

L’Office fédéral de l’environnement ( OFEV ) a édité deux brochures qui contiennent des informations et des recommandations destinées aux personnels administratifs, aux aménagistes, aux acteurs politiques et aux propriétaires fonciers qui s’intéressent à ces questions :

Brochure « Quand la ville surchauffe » 2018, 108 pages, bafu.admin.ch

Brochure « Eau de pluie dans l’espace urbain » 2022, 118 pages, bafu.admin.ch

Brochure « Scénarios climatiques pour la Suisse » éditée par le NCCS (National Center for Climate Services). Ce centre est un partenariat entre l’Office fédéral de météorologie et de climatologie MétéoSuisse, l’EPF Zurich et le Center for Climate Systems Modeling ( C2SM ) nccs.admin.ch

Crise canicule : Plan d’action de la Ville de Genève, mai 2024, geneve.ch

 

Des aires de jeu vivantes pour les enfants et les petites bêtes

Des aires de jeu vivantes pour les enfants et les petites bêtes

Dans la plupart des cantons, toute nouvelle construction à partir de trois unités d’habitation doit inclure une aire de jeu. Si cette exigence part d’une bonne intention, elle débouche trop souvent sur des espaces ennuyeux et sans âme. Alors qu’il y aurait tant de manières de faire autrement.

« Les promoteurs obligés de prévoir une aire de jeu sont souvent plus soucieux de leur porte-monnaie que du bien-être des enfants », regrette Tom Achermann, jardinier-paysagiste et copropriétaire de Spielgarten GmbH, une entreprise spécialisée dans ce domaine. Résultat : un ou deux animaux sur ressort, une paire de balançoires et un minuscule bac à sable sur quelques mètres carrés de revêtement protecteur environnés de gazon stérile. Des équipements qui servent surtout à signaliser : « ici les enfants ont le droit de jouer ». Mais une aire de jeu ne se résume pas à la somme de son mobilier. Comme l’observe Tom Achermann, « jouer, ce n’est pas seulement consommer la “fonction ludique” d’un objet ». Cela consiste aussi à faire des concours de glissade sur le toboggan, à s’amuser à le remonter à l’envers, à le descendre en arrière…
Le jeu possède des vertus pédagogiques indispensables au bon développement moteur et cognitif des enfants. Plusieurs études mettent en évidence le lien entre le temps passé à jouer en plein air, la qualité ludique de l’environnement et le sentiment de sécurité autour du domicile.
Pour Sabine Binder, fondatrice de kreis&rund GmbH, un projet de création d’espaces sociaux à Winterthour, l’investissement dans la qualité est toujours payant. « Il faut soigner la topographie. Quelques monticules permettent aux enfants de bien appréhender l’espace, ils adorent les dévaler en courant, les escalader, y luger en hiver. Des saules tressés en cabane, un petit jardin avec des baies comestibles, un labyrinthe végétal, des murets pour s’asseoir, des cailloux, du sable et des morceaux de bois, tous ces éléments agrémentent le jeu pour un coût relativement modique. Ils favorisent la biodiversité et offrent un cadre de rencontre agréable à tout le quartier, surtout si on a prévu des bancs pour les adultes et des zones un peu en retrait où les enfants plus âgés peuvent se retrouver « entre eux ».

Donner son avis et s’approprier les lieux
Consulter les (futurs) habitants devrait être la règle. Ils se mettront d’accord sur un certain nombre de souhaits qu’ils pourront éventuellement aider à réaliser eux-mêmes avec le concours d’un∙e professionnel∙le. Une aire de jeu qu’on a contribué à concevoir est aussi mieux entretenue.
Sabine Binder relève toutefois l’impératif de protéger ces espaces contre les interactions sociales non sollicitées. Les gens rechignent à se tenir dans des endroits où ils se sentent exposés à des regards inquisiteurs. Raison pour laquelle beaucoup de coins grillades restent désespérément vides au pied des immeubles. Arbres et arbustes créent de l’intimité et des zones ombragées appréciées des petits animaux.

Prévenir les accidents, permettre le jeu
Les normes de sécurité font débat. Contrôle et maintenance ont un coût. Tom Achermann tient à corriger la vision erronée qui voudrait que les enfants n’aient même plus le droit de grimper aux arbres : « Les normes servent uniquement à prévenir les accidents qui mettraient la vie en danger ». Leur objectif n’étant pas d’empêcher à tout prix une chute bénigne, voire un bras cassé. Il faut noter que dans la plupart des cantons, les aires de jeu associées à des immeubles sont considérées comme des espaces publics. En cas d’accident, les propriétaires d’ouvrage ne sont libéré·es de leur responsabilité que si toutes les mesures de sécurité nécessaires et raisonnables ont été prises.

Construire, modifier, bouger
Les expert∙es s’accordent sur une composante essentielle du jeu : le plaisir de transformer ce qui nous entoure. Les enfants aiment construire, modifier, découvrir « ce qui se passe si », et qu’importe les échecs, ils recommenceront jusqu’à ce qu’ils réussissent. « Ce qui fonctionne toujours, c’est un énorme tas de sable », remarque Sabine Binder. Qu’on y ajoute de l’eau, et la valeur du jeu croît de façon exponentielle. Les équipements utilisables par plusieurs enfants en même temps sont extrêmement ludiques, car pour les petits, la principale attraction, ce sont leurs pairs. Dans cet ordre d’idée, il est souhaitable qu’une aire de jeu « privée » puisse aussi accueillir les enfants extérieurs à l’immeuble.
Qu’en est-il de l’entretien ? Une poubelle est indispensable, car y renoncer volontairement ne garantit pas que chacun remporte ses déchets. Les journées de « nettoyage » entre voisins ont fait leurs preuves. On invitera les ados à aménager un petit coin à leur guise, dont ils auront la responsabilité. Et on couvrira le bac à sable en l’absence des enfants, pour éviter que les chats ne viennent s’y soulager.

Les enfants ont partout les mêmes besoins
Le tableau n’est guère différent dans les jardins des maisons individuelles. Juridiquement parlant, les balançoires et les toboggans y sont considérés comme des jouets. Pas besoin de revêtement de protection s’ils ne s’élèvent pas à plus de deux mètres du sol, une surface herbeuse suffit. Une cuisinette en bois, une échelle de corde dans un arbre, une cabane que les enfants auront construite de leurs propres mains, et le tour est joué. Un portillon ou un trou dans la haie pour se glisser dans le jardin d’à côté, et c’est encore mieux. Car ici aussi, les enfants chercheront la compagnie de leurs pairs, et noueront des liens avec les petits voisins. Ainsi, pas besoin que chaque famille achète un trampoline.
Last but not least, la question des coûts. À titre d’exemple, il faut compter un peu plus de CHF 4000.- pour un aménagement conçu par un∙e professionnel∙le comprenant une maison dans un arbre que les habitant∙es pourront monter eux-mêmes. S’y ajoutent CHF 2000.- à 3000.- pour le travail des paysagistes. Les équipements de jeu achetés sur catalogue ne sont pas vraiment moins chers, mais leur valeur ludique est résolument moindre.

L'autrice :

Noemi Helfenstein
Responsable marketing HabitatDurable Suisse

Extrait de la Revue HabitatDurable 76 :

Quels renseignements puis-je demander aux potentiels futurs locataires ?

Quels renseignements puis-je demander aux potentiels futurs locataires ?

Lorsqu’il s’agit de sélectionner des locataires pour un appartement, le formulaire d’inscription constitute un traitement de données personnelles, et il est crucial de respecter les principes énoncés dans la loi sur la protection des données. Voici les éléments essentiels à prendre en compte lors de la collecte d’informations :

Pertinence des informations demandées
Les informations demandées doivent être appropriées pour sélectionner les locataires adéquats en fonction de critères objectifs. Seules les données directement utiles à cet objectif peuvent être collectées.

Consentement et base légale
Le consentement de la personne concernée est essentiel pour la collecte de données sensibles. En l’absence de base légale ou de consentement, les questions posées sont considérées comme illicites et non admissibles. Le consentement est implicitement donné lorsque le candidat remplit le formulaire. Cependant, si les locataires potentiels se trouvent dans une position défavorable, ce qui est souvent le cas lors d’une recherche d’appartement, le consentement ne peut être considéré comme libre et éclairé.

Pertinence et finalité de la collecte des données
Seules les données nécessaires à la conclusion du contrat de bail peuvent être demandées. Les informations relatives au lieu d’origine, à la nationalité et à la confession ne sont généralement pas pertinentes. Il est toutefois possible de s’enquérir du type de permis de séjour des personnes qui ne sont pas de nationalité suisse.

Informations financières et pièces justificatives
Dans le but d’évaluer la solvabilité des locataires, des informations financières telles que la profession, le revenu annuel approximatif et l’existence d’éventuelles poursuites pendantes peuvent être demandées. Les pièces justificatives (fiche de salaire, extrait des poursuites) ne peuvent être exigées que si la personne intéressée est sérieusement considérée pour l’attribution du logement.

Informations sur le bail précédent
Les informations sur l’ancien bail telles que la durée, le nom de la gérance actuelle et le montant du loyer ne sont pas admissibles. En revanche, il peut s’avérer pertinent de requérir des informations sur d’éventuels problèmes importants survenus lors de l’exécution du bail précédent.

Animaux et bruit
La demande d’informations sur la présence d’animaux est généralement admise. S’agissant des sources de bruit (instruments de musique), ce n’est qu’en cas de mauvaise isolation que la partie bailleresse peut exiger de vérifier le mode de vie des locataires.
La collecte d’informations dans le formulaire d’inscription pour locataire doit se faire dans le respect des principes de protection des données et en se concentrant sur la pertinence et la finalité de la récolte de données pour la sélection des locataires. Les informations doivent être proportionnées à l’objectif visé et l’intérêt de la partie bailleresse doit être équilibré avec le droit à la vie privée des locataires potentiels.

L'auteur

Joël Desaules© zvg/mad

Joël Desaules

Avocat et médiateur
Conseiller d'HabitatDurable

Extrait de la Revue HabitatDurable 76 :

Un modèle de formulaire d’inscription pour une location peut être téléchargé ou commandé dans la boutique en ligne

 

Une batterie sur roues dans son garage

Charging Electric Car© stellalevi/iStock

Une batterie sur roues dans son garage

Les stations de charges bidirectionnelles permettent de recharger son véhicule électrique tout en fournissant du courant au bâtiment. On s’épargne ainsi l’achat d’une batterie séparée. Seul bémol, le prix de ces équipements, encore très onéreux.

L’électrification de la Suisse est en bonne voie. Le photovoltaïque a le vent en poupe et la mobilité électrique gagne du terrain, d’où une demande accrue de stations de charge individuelles. Une solution toujours plus appréciée consiste à relier celles-ci à des panneaux solaires et à alimenter sa voiture avec l’électricité produite sur le toit. Mais le système ne fonctionne que dans un sens et il n’est pas possible de réinjecter ce courant dans le réseau domestique. À moins de disposer d’une station de charge bidirectionnelle, qui transforme la batterie du véhicule en accumulateur à disposition du logement. Mais la différence de prix est substantielle : jusqu’à CHF 1400.- pour une station de charge standard, CHF 10 000.- à 15 000.- pour une station bidirectionnelle. Vaut-il la peine de dépenser autant ?

Le véhicule comme power bank
« La station de charge bidirectionnelle rend superflue l’acquisition d’un accumulateur fixe. S’il faut compter environ CHF 10 000.- pour un accumulateur de 10 kilowattheures (kWh), ce n’est pas une mauvaise affaire », calcule Roger Buser, professeur à l’Institut des techniques du bâtiment et de l’énergie (IGE) de la Haute École de Lucerne. D’une capacité de 20 à 100 kWh, une batterie de véhicule n’a donc « aucun problème » à fournir les 10 kWh requis. « Le propriétaire d’une installation solaire consomme environ 30 % de sa production. Avec un accumulateur de 10 kWh, ce taux grimpe à 60 %. Au-delà, le potentiel d’optimisation devient beaucoup plus difficile à exploiter ». Une unité de stockage « sur roues » est intéressante si l’on souhaite augmenter au maximum la part de ses besoins couverts par son installation solaire. La forte hausse du prix de l’énergie facilite l’amortissement et on économise la redevance d’utilisation du réseau.

Mauvaise volonté du secteur automobile
Un obstacle de taille vient des constructeurs, y compris le géant Tesla, qui brident la capacité des batteries et ne jouent pas le jeu. Pour l’instant, seuls les modèles japonais (Nissan Leaf, Honda) peuvent être branchés sur une station bidirectionnelle. Lancé en 2022, le projet « V2xSuisse » vise à tester le dispositif sur une flotte de 50 Honda de la société d’autopartage Mobility. Les premiers résultats sont très positifs, et les fabricants de stations escomptent que la technologie décollera tôt ou tard.
Outre des moyens conséquents, l’acquisition d’une station de charge bidirectionnelle nécessite encore une certaine dose d’idéalisme, car il est impossible de calculer l’amortissement au franc près. Notons que quelques communes et cantons prévoient des subventions à l’achat.

L'auteur :

Michael Staub

Extrait de la Revue HabitatDurable 76 :

Comment financer les rénovations énergétiques ?

Comment financer les rénovations énergétiques ?

Les rénovations énergétiques maintiennent la valeur d’un bâtiment, protègent le climat et sont rentables à long terme. Se pose cependant la question du financement et de la gestion de ces investissements.

Beaucoup de propriétaires se demandent au moins une fois dans leur vie si une rénovation ou un assainissement est supportable financièrement et si l’investissement en vaut la peine sur la durée. Il existe de nombreux outils en ligne à ce sujet, des services de conseil et des subventions à disposition des propriétaires. Comment s’y retrouver ?
Les coûts d’assainissement d’un objet déterminé peuvent être calculés en ligne en quelques minutes. La Banque Alternative Suisse (BAS), partenaire d’HabitatDurable, recommande le site eVALO. Grâce à cet outil gratuit, il est possible de simuler de manière simple les effets de divers assainissements : changement des fenêtres, isolation thermique, changement du chauffage, installation de panneaux photovoltaïques, etc., pour calculer les économies d’énergie qui en résultent.
Un autre outil désormais bien connu dans le secteur immobilier est le CECB (Certificat énergétique cantonal des bâtiments). La plupart des cantons et de nombreuses communes subventionnent l’établissement de tels certificats.
Avant les travaux, il est primordial de vérifier les subventions existantes ainsi que les conditions pour en bénéficier. La banque de données francsenergie.ch répertorie tous les programmes de subventions des villes, des cantons, de la Confédération ainsi que des gestionnaires de réseaux de distribution d’énergie.
Pour le financement, il est possible de recourir aux avoirs de prévoyance du pilier 3a. Une solution alternative consiste à utiliser son 2e pilier, par un nantissement ou un retrait. Les détails d’octroi sont à clarifier au cas par cas directement auprès des établissements concernés, tout en ne perdant pas de vue les éventuelles réductions de l’avoir de prévoyance.
A l’instar d’autres institutions bancaires, la Banque Alternative Suisse offre des produits hypothécaires à des conditions avantageuses en cas d’assainissements énergétiques, ainsi que des taux réduits pour des objets immobiliers durables ou écologiques. Des avantages sont aussi accordés contre présentation de certificats de durabilité. Pour des rénovations énergétiques, la BAS offre son Hypothèque BAS Climat. Les mesures d’assainissement doivent alors atteindre au moins le niveau 1 du Rating immobilier BAS. Dans ce cas, la banque accorde une réduction de 0,25 % pour une durée maximale de cinq ans.
Sur le plan fiscal, il est important de savoir que les investissements qui maintiennent la valeur de l’immeuble sont déductibles, contrairement à ceux qui apportent une plus-value. Les dépenses visant à améliorer le bilan énergétique d’un bâtiment peuvent en principe être déduites (à l’exception des subventions touchées). Il est judicieux de planifier à l’avance tous les investissements (ceux qui maintiennent la valeur du bien et ceux qui en améliorent le bilan énergétique) et de les coordonner en fonction des déductions fiscales possibles.

L’auteur

Peter Nardo, responsable département financement

Traduction: Veronika Walliser

Plus d’infos:

https://www.evalo.ch/fr/home

https://www.cecb.ch/

https://www.bas.ch/fr

https://www.francsenergie.ch/fr

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