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En 2021, près de 139 millions de tonnes de déchets de plastique ont été générés à travers le monde, soit prés de 6 tonnes de plus qu’en 2019. Un triste record qui tire l’alarme sur la consommation de plastique et ses conséquences sur notre environnement. La Suisse, loin d’être un exemple compte parmi les plus grands consommateurs de plastique. Quelles sont les implications et comment le domaine immobilier est-il concerné ?

Lors du dernier rapport de la Fondation Minderoo, il est établi que la consommation de plastique a atteint des records, et ce, malgré une prise de conscience plus importante ces dernières années. Une révélation, qui prouve l’inefficacité de nos actions contre l’usage de plastique. Il devient alors plus évident qu’il ne s’agit pas seulement d’une crise de plastique mais, bel et bien d’une crise environnementale et climatique. Les émissions de production de plastique équivalent à plus de 460 millions de tonnes de Co2 correspondant à l’émission totale du Royaume-Uni, montrent ainsi la nécessité d’une action directe, rapide et efficace.

La situation en Suisse

L’ONG OceanCare qui milite pour la protection des océans a publié un récemment un rapport sur la situation de notre pays. Pour cette organisation, la Suisse vit une crise du plastique qui n’est pas prise au sérieux par les autorités politiques. Dans l’un de ces rapports, on découvre que la Suisse consomme environ 1 million de tonnes de plastique par an, soit environ 127 kilos par personne, la portant ainsi tout en haut du podium européen. Son classement de mauvaise élève la place parmi les leaders mondiaux en termes de consommation de plastique.

Mais y-a-il une réelle perception du risque par notre gouvernement? Pour OceanCare, la réponse est limpide. Le gouvernement doit agir, et ce rapidement. Il invite à signer une pétition pour faire pression sur la confédération. L’une des demandes consiste à l’interdiction des plastiques à usage unique sur l’intégralité du territoire suisse.

Du côté du monde politique, le président de la confédération s’est exprimé sur le sujet au cours du sommet de Davos le mois dernier. Il y annonce notamment son souhait d’accueillir sur le sol suisse, le secrétariat de la coalition Haute Ambition regroupant 52 Etats afin de mettre en place des mesures contraignantes pour lutter contre la pollution plastique. Une coalition dont la Suisse ne fait pas partie.

Il semble donc que l’urgence touche également la Suisse dont 13 % de ces déchets proviennent du plastique. Mais le constat bien que criant n’est toujours pas frontalement combattus par des politiques pertinentes.

Le secteur immobilier également impacté.

Le secteur immobilier est loin d’être un spectateur mais, plutôt un acteur principal de la pollution plastique. Que ce soit dans le rapport de la confédération ou celui de WWF, l’industrie de la construction par exemple, est le deuxième plus grand pollueur après celui de l’industrie de l’emballage.

Que ce soit dans les câbles, le cadre de fenêtres, l’isolation ou encore le revêtement de façade, on trouve du plastique un peu partout. Bien que celui-ci ne représente que 1 % des matériaux utilisés pour la construction, le secteur immobilier en lui-même pollue énormément non pas en utilisant du plastique mais, en le rejetant. Par exemple, un simple revêtement de façade rejetterait à lui seul prés de 320 tonnes de microplastique.

Alors quelles sont les solutions ? La question du plastique dans la construction divise. Certains y voit en son utilisation en tant que matériel, une solution pour lutter contre le rejet de plastique à usage unique. Le plastique représenterait un bon matériel résistant au temps, qui décliné en plusieurs méthodes pourrait être inclus dans les écoconstructions des bâtiments. Une alternative intéressante aux matériaux traditionnels et qui viendrait répondre directement au problème du plastique non réutilisé.

Encore faudrait-il que le plastique puisse être recyclé. C’est l’argument principal des opposants au plastique comme matériel de construction. En effet, en suisse il existe des failles dans le système de recyclage. Sur 13 % des déchets, environ 85 à 90 % du plastique est incinéré, et cela, après une courte période de vie. Le recyclage ne se développe pas assez rapidement pour faire face à la consommation croissante, ce qui empêche sa réutilisation.

Une impulsion des différents acteurs que ce soit dans le secteur immobilier ou de la part des autorités publiques est nécessaire pour faire front à la consommation de plastique notamment à sens unique. Certains cantons prennent déjà des avances notamment Genève en interdisant sur son territoire les plastiques à usage unique depuis 2020 et qui souhaite s’attaquer au domaine de la restauration en 2023.

Une action sur tous les niveaux

En tant que propriétaire responsable, vous pouvez agir notamment sur deux fronts. Le premier en tant que consommateur. Les ménages sont également des gros pollueurs en plastique. Il est donc important d’adopter des gestes au quotidien pour diminuer sa consommation. Le site de l’organisation ZeroWaste Switzerland vous propose des conseils pour gérer au mieux ses déchets.

Vous pouvez également agir en vous renseignant auprès de professionnels lors de la construction de vos biens afin de trouver des alternatives moins polluantes.



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