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Le canton de Neuchâtel revoit la gestion de l’exploitation et du stockage des matériaux minéraux sur son territoire. Ce faisant, il néglige largement la nécessité de préserver cette ressource et de maximiser son réemploi et son recyclage.

Dans sa prise de position sur le projet de plan directeur sectoriel de gestion intégrée des matériaux minéraux mis en consultation par le Conseil d’Etat neuchâtelois, HabitatDurable Neuchâtel regrette l’approche extractiviste conventionnelle qui est proposée. Cette approche ne devrait plus avoir cours, alors que les scientifiques unanimes nous alertent sur les conséquences désastreuses de l’épuisement des ressources naturelles, des changements climatiques et de l’appauvrissement de la biodiversité. Elle devrait être remplacée par une approche durable ambitieuse fondée sur la sobriété d’usage de la ressource, la préservation des milieux et la réutilisation et le recyclage des matériaux.
Pour réduire l’impact climatique du secteur, du fait en particulier de la production de ciment et de béton, et pour tenir compte du caractère épuisable de la ressource considérée à plus ou moins long terme, il est nécessaire de développer et de mettre en œuvre d’ici une dizaine d’années une politique d’économie circulaire stricte pour les matériaux minéraux utilisés dans le canton, qui réduise significativement leur extraction et leur mise en décharge. De gros efforts doivent être consentis afin de maximiser le recyclage et la réutilisation de matériaux minéraux. De même, il est nécessaire d’accroître l’utilisation de matériaux plus durables tels que le bois dans la construction et la rénovation du patrimoine immobilier du Canton au détriment du béton.
Habitat Durable demande entre autre :
– que l’objectif cantonal « d’augmenter la valorisation et le réemploi des matériaux minéraux de chantier (économie circulaire) » soit formalisé, quantifié et rendu contraignant pour les chantiers du territoire cantonal , sous la forme d’un plan cantonal de valorisation des matériaux, dont les exigences seraient intégrées aux cahiers des charges des appels d’offres ;
– que les chantiers de construction et des ponts et chaussées soient soumis à un taux croissant d’utilisation de matériaux recyclés.
– qu’une clause du besoin soit appliquée aux plans d’extraction et aux permis d’exploitation de matériaux minéraux, qui prenne en compte de façon dynamique le potentiel de recyclage et de valorisation des déchets de chantiers à l’échelle régionale.
– que les chantiers d’excavation (percements de tunnels, etc.) soient soumis à l’obligation de prévoir des sites de stockage temporaires et des modalités de stockage des matériaux d’excavation qui permettent leur réutilisation différée d’au moins plusieurs années sans perte de qualité. En outre, concernant, le cas échéant, le remblayage des sites d’extraction lacustres, il devrait être réalisé de telle façon qu’il ne porte pas atteinte à la faune et à la flore lacustre.
En outre, préalablement à toute autorisation d’extension ou d’ouverture de sites d’extraction et de décharge, toutes les précautions devraient être prises, en particulier sous les auspices du service de protection de la nature et du service de la faune, afin de préserver les espèces menacées ou rares et leurs biotopes, qui pourraient être localisés sur les sites concernés ou à proximité.

Blaise Horisberger
Président, HabitatDurable Neuchâtel

L’auteur

Blaise Horisberger
Président d’HabitatDurable Neuchâtel

 



  • Earthwork with excavator: U. J. Alexander/iStock

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