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Solarenergie

Á qui profite la hausse des tarifs de reprise du solaire ?

  Tue, 19.12.2023 | Actualités, HabitatDurable Neuchâtel, Nouveautés |

Bonne nouvelle pour la transition énergétique et les petits producteurs d’électricité dans le canton de Neuchâtel. Comme on l’a appris à la fin de l’été, les conditions de reprise de l’électricité photovoltaïque proposées par les fournisseurs locaux vont s’améliorer.

Faisant suite aux demandes des législatifs de ses trois villes actionnaires, Viteos doublera quasiment son prix de reprise puisqu’il passera de 12.99 ct/kWh en 2023 à 24.50 ct/kWh en 2024. Par ailleurs, l’entreprise a aussi communiqué son intention d’introduire un seuil de rémunération de la production minimale de 12 cts/kWh pour ces prochaines années. Après l’avoir augmenté de 55% en 2023, le tarif de reprise du Groupe E se maintiendra à 14.45 ct/kWh en 2024 avec toutefois la possibilité pour les client·e·s qui le souhaiteraient de bénéficier d’un tarif de reprise basé sur les prix de marché. Enfin, Eli10 a décidé d’augmenter son tarif de reprise de 20% à 22.31 ct/kWh.

Si c’est une bonne nouvelle pour les ménages qui ont installé des panneaux photovoltaïques sur leur villa, qu’en est-il pour les locataires ? Commençons par rappeler qu’avec seulement 31.4% des logements occupés par leur propriétaire en 2021 (sous la moyenne suisse de 36.3%), la majorité des ménages de notre canton n’a pas la possibilité de choisir les orientations énergétiques de son logement. Toutefois, un nombre croissant d’immeubles locatifs sont dotés de panneaux solaires. Depuis le 01.01.2018 et l’entrée en vigueur de la révision de la loi fédérale sur l’énergie, les propriétaires ont de plus la possibilité de vendre directement l’électricité ainsi produite à leurs locataires. Cela permet aux propriétaires d’amortir plus rapidement leur installation et aux locataires de baisser leurs factures d’électricité. Pour ces derniers, l’augmentation des coûts de l’électricité en 2024 ne dépendra donc pas uniquement des tarifs des fournisseurs et de leur comportement de consommation mais également des prix fixés par leur propriétaire pour l’électricité solaire. Avec pour seule contrainte que le prix du courant solaire soit inférieur à celui du courant du réseau, on admettra que ceux-ci disposent d’une certaine marge de manœuvre. Ils pourraient par exemple garder leur prix inchangé en 2024. Mais ils pourraient aussi aller plus loin. Compte tenu des autres éléments de charges pour les locataires (électricité du réseau, mazout ou gaz, hausse de la TVA), ils auraient par exemple la possibilité de reverser aux locataires une partie de la plus-value liée à l’augmentation du prix de rachat de l’électricité par le réseau en diminuant le prix de l’électricité qu’ils facturent. Quant aux locataires, ils auront tout intérêt à réduire leur consommation et à la calquer sur les périodes de production des panneaux photovoltaïques. L’un dans l’autre, 2024 apportera ainsi peut-être la preuve que transition énergétique, le rendement pour les propriétaires et l’intérêt des locataires peuvent s’accorder.

L’auteur :

Camille Gonseth
Ingénieur EPFL, membre du comité HabitatDurable Neuchâtel

Cet article a paru pour la première fois dans Arcinfo le 15 décembre 2023.



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